Faire l’amour dans une voiture constitue-t-il un délit ?
« Oui si vous êtes visible » répond la jurisprudence française.
Peu importe qu’on vous voie, il suffit que vous puissiez être vu. Ainsi, enfermé dans un wagon-lit à deux places avec votre douce moitié, vous êtes censé ne pas y faire l’amour, car le contrôleur muni d’un passe pourrait vous surprendre ! Si vos ébats se déroulent dans une cabine de poids lourd située en hauteur, pas de problème car nul ne peut les soupçonner. Mais les mêmes ébats dans une deux-chevaux calfeutrée par des pare-soleil vous protégeant des regards risquent d’être délictueux, car la suspension légendaire de cette voiture accompagnant les mouvements du coït laissent deviner la nature de votre activité !
Ce n’est pas l’acte sexuel qu’on réprouve alors, mais l’idée de l’acte, le fantasme qu’il peut faire naître !
C’est ainsi qu’un exhibitionniste qui prétend avoir sorti son engin pour uriner bénéficiera d’une relaxe, alors que le même montrant l’organe au repos,
D’ailleurs bien souvent, c’est le voyeur indiscret lui-même qui porte plainte et hurle au scandale, encore tout émoustillé de ce qu’il a vu ou cru voir. Comme disait la vieille dame au policier : « J’aperçois un homme nu depuis ma cuisine. – Où ça, je ne vois rien. – Mais si, mais si, montez sur le tabouret, vous le verrez ! »
La loi est révélatrice de l’inconscient collectif. Ce qui fait peur dans le sexe n’est pas l’organe, ce sont les fantasmes qu’il suscite.
Et contre toute logique, face à une jurisprudence prétendant sanctionner l’exhibitionnisme, les clubs échangistes et les backrooms où les participants font l’amour les uns devant les autres bénéficient d’une tolérance policière… prouvant que les vrais interdits concernent davantage l’imaginaire érotique que le coït lui-même. « Avez-vous eu de mauvaises