Librairie, ce samedi après-midi. Des milliers de titres, des millions de pages. De quoi dissuader d’écrire. Comment imaginer qu’au milieu de tant de livres, quelqu’un puisse trouver les miens ? Il faut avoir le goût d’écrire chevillé au cœur pour continuer. Surtout quand on sait que la moyenne de vente d’un roman tourne autour de 2000 exemplaires. Je choisis à l’instinct quelques livres: « ce roman a connu un vif succès…. Ce roman traduit dans 40 pays… ce roman adapté à l’écran… » A croire que j’ai un doigt magique pour dégotter les succès de librairie… ou que les
Pourquoi écrire ? Parce que. C’est la meilleure raison. Parce que c’est aussi irrésistible que le désir, et plus jouissif à long terme. ( J )
Rayon poche chez Gibert. Atmosphère intime, les gens chuchotent, aucune musique commerciale, aucune annonce de promo, on se balade tranquille entre les rayons. Beaucoup d’adolescents de toutes les couleurs, accroupis face aux bouquins, les caressent d’un doigt délicat. Certains ont sorti un volume et le parcourent debout, voire assis sur la moquette. Plaisir de voir leurs yeux s’éclairer sur une phrase, leurs lèvres articuler à voix basse… Oui, ils aiment lire. Ca les fait même sourire quand le texte leur parle, un petit sourire de connivence comme s’ils étaient heureux de voir écrits les mots qu’ils auraient envie de dire. Certains cherchent la petite étiquette jaune des livres d’occasion qui leur permettra, pour 1 à 4 euros de s’offrir deux heures d’évasion. Qu’est-ce qu’on a aujourd’hui pour 2 euros ? Un café dans un bistrot parisien, un quart de place de cinéma vite consommé. Tandis que le livre… je les regarde passer discrètement leurs doigts sur leurs lèvres pour mieux tourner les pages, caresser le papier. On entre en relation avec un livre.
Il y a quelques années, j’ai reçu des lettres de détenus qui lisaient mes livres. Des mots sensuels à défaut de corps palpables. Deux heures de calme, de rêve. La bibliothèque est un des seuls lieux paisibles dans une prison. La seule évasion
Repartie de chez Gibert avec les livres prévus, plus un poche à deux euros qui m’a fait jubiler dans le RER. Je ne connaissais pas l’auteur. Il m’a donné envie de découvrir ses autres romans. De les faire lire à des