Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

"Faire d'un rêve une réalité": Humeur, humour, coups de gueule et coups de soleil.

L'INTIMITE

Dans le film de Patrice Chéreau « Intimité » un homme et une femme se retrouvent chaque semaine pour faire l’amour sans dire un mot.  Le désir s’exprime dans de superbes images- urgence du déshabillage, étreintes et enchevêtrement des corps- infiniment plus troublantes que de gros plans génitaux. Mais après quelques rendez-vous, l’homme se demande qui est cette femme. Il la suit, l’épie, découvre qu’elle est mariée, mère d'un petit garçon, et il arrive même à prendre incognito un verre dans un bar avec le mari. 

La question posée par le film est celle-ci : « si le sexe est un moyen de rencontrer et de connaître les gens, que sait-il d’elle ? » Au-delà des premiers rendez-vous, est-il possible de faire l’amour uniquement sur la peau, ou, selon l’expression de Benoîte Groult (« Les vaisseaux du cœur ») une histoire commencée sur la peau pousse-t-elle « ses racines jusqu’au cœur » ?  La  question posée est celle de l’intimité. 

Autrefois, l’homme faisait sa cour pour que la femme cède, pour arriver à ses fins et conclure, toutes expressions montrant que l’objectif, la citadelle à conquérir était le sexe, l’approche préalable, verbale,  balisant la conquête. 

Aujourd’hui, on commence souvent par le sexe, avec deux voies possibles : 

Commencer par le sexe en conservant la structure mentale de la conquête, auquel cas l’histoire s’achève en commençant. Don Juan, et de plus en plus souvent Don Juanne repartent en chasse. 

Considérer le sexe non plus comme une citadelle à conquérir mais comme un mode de communication privilégié, une introduction (oui, j’ose…) à l’intimité de l’autre, auquel cas l’objectif devient non plus le sexe mais la personne qu’il y a autour.  Avec ses mystères, ses non-dits, ses surprises…  infiniment plus difficiles à conquérir.

 

 

 

 

C’est de cela, du rapport entre sexe, érotisme, tendresse, intimité que nous parlerons tout à l’heure avec Brigitte Lahaie (RMC/ 14h15/ 16h) et avec qui voudra participer.

 

 

 

 

 

 

 

 

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
N
les rares fois où je n'ai fait que le sexe, ce n'était pas pour  "connaitre" l'autre, c'était juste une autre façon de communiquer<br /> le langage charnel, quand les mots sont des maux (et inversement)<br /> en attendant, çà fait du bien !!!<br />  
Répondre
F
Je reparlerai d'intimité bientôt, car l'émission n'a pas été vraiment centrée sur ce sujet, hélas. <br /> Pour Sabinek: effectivement, le lâcher prise fait partie de l'intimité, mais il faut y ajouter une dimension temps, qu'on ne se donne pas toujours quand on est dans le désir fou du début:) <br /> Merci Tenenan.<br /> Pour Vagant: dans ce que vous racontez, le sexe n'a pas été une voie de connaissance de l'autre, puisque votre obsession, justement était de ne pas dévoiler, de garder le mystère, bref de savourer le plaisir nu, sans la personne. Sans intimité. C'est une autre voie, excitante mais cannibale, comme vous le dites, et vouée à la rupture parce qu'à un moment donné, comme le sous-entend Chéreau, le sexe sans intimité devient routinier. Arghhh, tout ceci est compliqué... c'est ce qui en fait le charme éternel.
Répondre
V
J’ai connu une femme que je ne voulais pas connaître. J’entretenais avec elle une correspondance érotique d’autant plus vivace que nous entretenions par là même un mystère réciproque. Nous avons correspondu plusieurs mois avant d’oser partager les joies de la chair. La question était : « comment connaître la chair sans rompre le charme épistolaire ? ». Nous croyions avoir trouvé un moyen de ne pas corrompre l’aura d’inconnu qui protégeait notre liaison jusqu’alors désincarnée : Nous nous sommes retrouvés dans le noir complet pour faire l’amour comme des fous, sans un mot. Ce fut le début d’une course au plaisir effrénée qui a peu à peu dévoré le mystère nous nourrissait notre liaison, un plaisir cannibale jusqu’à la rupture.Le sexe peut être une voie vers la connaissance de l’autre, mais c’est une voie à sens unique où il est interdit de stationner.
Répondre
T
Bonsoir Françoise.Je vous ai vue ,écoutée et désirée aujourd'hui ,mardi 7 aout , sur Direct 8.Vous donnez envie de parler avec vous ,dialoguer et partager votre intimité ,de près ou de loin,par écrit ou de vive voix.Vous respirez la sensualité et la sérénité  que devraient procurer l'amour et la sexualité.Continuez à nous faire  rêver et fantasmer ,par vos mots et vos écrits.Merci d'exister.JYF
Répondre
S
Ahhhh mais c\\\'est passionnant cette réflexion.... mince, je suis en plein déménagement, ce qui va m\\\'obliger à ne suivre cela que d\\\'une oreille....<br />  j\\\'espère que vous en direz quelques mots sur ce blog après....<br /> Oui, de fait, il est plus facile d\\\'accéder au corps et au sexe d\\\'un partenaire qu\\\'à ses émotions et sentiments intimes.... surtout dans les relations sans \\\'engagement sentimental\\\' notamment parce que l\\\'un des deux (ou les deux!) ne sont pas... libres.... disponibles... alors, construire une forteresse autour de son coeur, c\\\'est la garantie, pense-t-on, de ne pas \\\'souffrir\\\'!..... <br /> Cela m\\\'a toujours fait bizarre de faire l\\\'amour avec des hommes qui se lâchaient complètement physiquement, mais qui exerçaient un contrôle énorme sur leur mental et leur coeur.... comme si Hannibal Lecteur allait le leur bouffer à la fin du coït...... <br /> Bah moi, quand je suis terriblement émue par une étreinte, je ne sais pas bien garder cela au niveau de mes hanches, ça monte plus haut!!!
Répondre