Entre deux averses orageuses et quelques heures à écrire sur les cancers, le commerce équitable ou la norme environnementale ISO 14001 (quand je pense que certains aficionados s’imaginent que je baigne en permanence dans l’érotisme…), je me détends en surfant de blog en blog. Coquins de préférence, le naturel revient vite au galop…
Je dois dire que je suis scotchée par la fatuité de nombreux textes écrits par des hommes , persuadés que la seule vue de leur queue « longue, épaisse, raide, dure, dressée » et j’en passe… incite aussitôt la belle inconnue rencontrée cinq minutes plus tôt à la saisir comme un cierge avec l’enthousiasme d’une communiante, puis à la chevaucher d’emblée. Je comprends la hâte d’une coquine quand la curiosité l’habite J mais je me marre devant les descriptions de ladite cavalière submergée par l’orgasme, voire par les orgasmes successifs après quelques va-et-vient, énergiques certes, mais quelque peu standardisés. La coquine en a vu d’autres, et quand on en a vu un certain nombre, ce n’est pas ce sommaire scénario qui peut mener au nirvana et faire d’un homme, même pas mal de sa personne, un Byzance du Dunlopillo.
Scotchée aussi par la dévotion que portent ces hommes à leur sperme, leur divine semence, aussi épaisse, aussi divine que la queue qui la produit, semence dont ils ne doutent pas une seconde qu’elle va déclencher de nouveaux râles de plaisir chez leur partenaire et la rendre amoureuse.
Je ne sais pas ce qu’en diront les joyeuses luronnes qui viennent parfois ici, mais pour ma part ces pénétrations hussardes pas désagréables, mais sans surprises ne me bouleverseront guère. Ce n’est pas une question de temps ou de technique, l’administration consciencieuse des chapitres 1 à 400 du Kama-Sutra authentique peut être aussi désastreuse. A l’inverse, il suffit parfois de quelques secondes, d’un seul regard, pour créer une alchimie particulière, un climat, un désir… sans lesquels les gestes restent extérieurs à soi et gesticulation grotesque.
Ce sont sans doute ces quelques secondes magiques qui manquent à vos textes, messieurs. A moins que vous ne vous fantasmiez réellement comme des bûcherons ahanant leurs coups de boutoir au fond de femmes instantanément satisfaites.
Conclusion culturelle : contrairement au Castor, l’homme ne construit pas sa maison (ni sa raison d’ailleurs) avec sa queue. Savez-vous d'ailleurs que La queue de castor est une pâtisserie que l'on trouve au Québec, en particulier durant les festivals hivernals, ce qui nous ramène à la gourmandise, ouf !