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"Faire d'un rêve une réalité": Humeur, humour, coups de gueule et coups de soleil.

AMOUR, FONCTIONNAIRES ET SERVICE PUBLIC

Occupée à écrire une nouvelle érotique commandée par un magazine féminin, j’ai mis spontanément en scène un prof de philo plein de charme. C’est du vécu. Pas forcément le prof de philo, mais le fonctionnaire. Défense et illustration sociologique des fonctionnaires et assimilés, genre agents d’EDF au sex-appeal survolté ou amis d’Air France aimant s’envoyer en l’air. 

Au cours de mes pérégrinations personnelles ou professionnelles au royaume de l’érotisme, j’ai plusieurs fois constaté que les plus joyeux, les plus déjantés, les plus libérés de tabous obsolètes,  en deux mots les meilleurs amants appartenaient à cette confraternité que j’appellerai la Fonction Publique (et assimilés). Je me souviens notamment d’un dîner/interview en compagnie d’un adepte des pratiques les plus extrêmes qu’il mimait au cours du repas sans le moindre souci du regard effaré que lui portaient les serveurs en gilet- car le monsieur m’avait conviée dans une célèbre brasserie- et de mon amusement lorsque ce monsieur, professeur d’université de très haut niveau, m’avait détaillé les fantaisies tout aussi surprenantes d’un de ses collègues. 

« L’enseignement supérieur prédispose-t-il aux libidos marginales autant qu’excitantes » ? A cette question ô combien professionnelle, mon interlocuteur répondit en m’expliquant qu’on n’est pas érotomane parce que professeur d’université, mais que la fonction publique permet d’assumer conjointement un métier des plus sérieux et des fantaisies débridées : « Vous comprenez, dit-il, nous sommes recrutés par concours anonyme, sur notre seule valeur intellectuelle. Pas d’enquête de vie privée, pas d’entretien d’embauche inquisiteur. La Fonction Publique, madame, respecte la liberté individuelle autant qu’elle a le souci du service public . » 

Mon cœur d’ex-percepteur bondit à cette fière affirmation, d’autant que, je le confesse, le ministère des finances regorge de fonctionnaires aussi dévoués à la cause amoureuse que pointilleux sur la réglementation, c’est dire… et bien réjouissant. A quoi cela tient-il ? La réponse m’a été donnée par l’un d’eux : « Les salariés du privé investissent leur énergie, donc leur libido, dans la compétition professionnelle. Celle-ci existe peu dans la fonction publique, vu le système de notation et le niveau modéré des salaires. Nous gardons donc notre libido pour notre vie personnelle, qu’influence le souci du «  service public  » : «  Traiter chaque cas avec conscience et minutie, sans contrainte de rentabilité, en prenant tout le temps qu’il faut. »  

Que voilà un beau programme lorsqu’il s’applique à l'érotisme! Et voici pourquoi nombre de fonctionnaires sont d’excellents amants. 

Amoureux du plaisir et du temps de vivre, insurgez-vous contre les projets gouvernementaux de réduire le nombre de fonctionnaires. Non seulement on a besoin d’enseignants, de chercheurs, de médecins, de personnel soignant, d’éducateurs, de postiers… pour garder à la société une organisation humaine, mais en privatisant les entreprises et les services publics, c’est à la libido de la nation qu’on s’en prend. Déjà que les pesticides altèrent les spermatozoïdes!

  

 

 

 

 

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F
<br /> à Dan: ce tee-shirt- que je ne possède d'ailleurs qu'en photo- a été photographié dans la bonne ville de Québec en 2007, mais je pense qu'il doit être assez répanduy dans le monde vu sa<br /> philosophie revigorante!<br />
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O
<br /> Mais... mais c'est mon tee-shirt !  <br />
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G
Je n'y vois aucun inconvénient, Françoise, à condition que la NATURE soit généreuse.
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F
Belle suggestion, georges, à laquelle j''ajouterai que pour les fonctionnaires, ex-fonctionnaires et assimilés, vu la modicité de leurs émoluments, le don pourra être fait... en nature
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C
Je me doutais bien que Georges viendrait mettre ici son grain de sel...<br />  <br /> C.T.
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