dessin emprunté à Philippe Geluck
Attestations d’assurance, relevé d’identité bancaire, attestation de carte vitale, fiches de paye, relevés bancaires, contrats de travail, avis d’imposition, attestations des contrôles amiante, termites, énergie, plomb, factures d’eau, gaz, électricité, plomberie, maçon, peintre… malgré l’informatisation croissante de ces données, on croule encore sous la paperasse, vu que pour n’importe quel dossier de bail, emprunt, assurance ou mariage on ne vous demande pas d’envoyer un fichier
par courriel, mais bien une photocopie papier.
Depuis que je bosse, je range cette paperasse année par année dans de grandes enveloppes kraft, elles-mêmes rassemblées par tranches de dix ans dans ces petits cartables offerts dans les colloques, congrès et salons divers que mon beau métier de journaliste m’a permis de
fréquenter. Il y a 4 cartables « feuilles de payes et avis d’imposition, 4 cartables « relevés et documents bancaires », 3 cartables « maison », plus un cartable fourre-tout pour ce qui n’entre pas dans une des catégories précitées. Au final, ma vie d’adulte travailleuse tient dans… 12 cartables. Moins d’un demi-mètre cube de volume. Ca rend modeste. Surtout, qu’à l’expérience de ce que nous avons fait au décès de ma mère, je sais que l’essentiel de ces papiers finira au feu ou en déchetterie, après un tri aussi long que fastidieux par mes héritiers.
Coup de fil de Lauranne, qui a besoin pour un contrat de bail, d’une attestation de… d’un certificat de…, etc. Plus d’autres paperasses pour commencer sa vie professionnelle, avoir un statut, prouver qu’elle existe.
Elle trouve ça d’un chiant… abyssal : « Devenir adulte, c’est passer son temps à fournir des papiers ! » Effectivement. Petit, on a hâte d’être grand, persuadé que les grands font tout ce qu’ils veulent. Une fois adulte, on découvre que ce sont les bébés- et les chats- qui font tout ce qu’ils veulent et imposent leurs volontés aux adultes avec un enthousiasme délirant. Qu’ils profitent- je ne parle pas pour les chats- des âges merveilleux où l’on peut vivre libre et être heureux sans papiers.
Car plus tard, s’ils sont sans-papiers, on les poursuivra et on leur dira qu’ils n’ont aucune existence légale. Aussi beaux, intelligents et vivants soient-ils.
A propos de papiers, en 4 ans et 4 mois de blog, j’ai écrit 579 billets en comptant celui-ci, d’une taille moyenne de 3000 signes, soit l’équivalent de 1158 feuillets de manuscrit, l’équivalent de 5 livres de la taille de ceux que j’écris. Pas étonnant que je trouve ce blog chronophage!
(les enfants sur les photos sont mes plus jeunes neveu et nièce, les autres sont déjà adultes avec papiers)