Il y a des merveilles dans ce blog ! Je m’y plonge rarement, mais n’ayant aucune envie de me fader un Xième billet sur N.S, j’ai cherché… et trouvé tellement de mots sur le sujet que franchement, ce serait de la gourmandise d’en écrire un nouveau. Ainsi, celui-ci qui a déjà deux ans mais pourrait être écrit aujourd’hui, sauf que la fatigue s’est encore accrue.
Ayant mieux à faire, je n’ai pas écouté le discours de NS en meeting, de toutes façons ce ne sont pas ses paroles, mais celles de Guaino dont on connaît le talent pour trousser des discours vibrants histoire de galvaniser les foules (70 000 participants dans une salle qui peut en contenir 40 000, les règles de sécurité auraient-elles été transgressées… ou le public fortement surévalué ?) Cependant, impossible d’échapper aux extraits diffusés sur les ondes et les écrans qui pourraient se résumer en une phrase : « Je ne suis pour rien dans ce qui va mal en France, c’est la faute à la crise, à l’Europe, à l’immigration. » S’il n’y est pour rien, s’il n’a rien pu faire pendant 5 ans de pleins pouvoirs contre des ennemis aussi clairement désignés, on ne voit vraiment pas pourquoi il devrait rempiler. NS, c’est le roi du bouc émissaire, du « diviser pour régner », du gars qui monte une catégorie contre l’autre, attisant davantage les rancœurs et les jalousies que le dynamisme et la solidarité.
Oh ! Il est connu, il s’agite partout, mais cela ne signifie pas qu’il soit apprécié. La « stature internationale de président » dont on nous rebat les oreilles est plutôt déboulonnée : le voici le plus impopulaire dirigeant européen.
Ce dont se souviendra, ce sera les promesses non tenues, les vœux du président répétés quasi à l’identique d’année en année sans aucune concrétisation positive, les atteintes à la retraite lui qui avait promis de ne pas toucher à la retraite à 60 ans, et le pouvoir d’achat en berne, celui-là même qu’il devait aller chercher avec les dents…
Il n’a pas éradiqué la misère ni, comme il l’avait promis donné un toit à chaque SDF, au contraire : beaucoup d’entre eux sont aujourd’hui travailleurs pauvres, c’est-à-dire des gens qui bossent mais sont payés au lance-pierres et dorment dehors.
Les français ont-ils la mémoire si courte pour que 25% soit encore prêts à voter pour un président-candidat qui promet en 2012 de supprimer les retraites dorées comme il l’avait déjà promis en 2008, sans aucun effet ? Qui a oublié l’écologie et se soumet aux intérêts des fabricants de pesticides. (les futurs cancéreux le remercient…) Qui, de Michèle Alliot-Marie à Eric Woerth en passant par lui-même a été bien loin de la République exemplaire promise. Qui a gardé en prison pendant 6 mois Julien Coupat, sans qu’aucune charge sérieuse n’ait pu être retenue contre celui-ci. Qui ne cesse de stigmatiser les « assistés » en oubliant que les véritables assistés sont les riches qui fuient à l’étranger pour ne pas payer d’impôts mais reviennent se faire soigner en France pour être remboursés et ont touché des millions par la grâce du bouclier fiscal.
Les français- pas tous heureusement- sont étranges… Alors que Jean-Luc Mélenchon est saluée même par un Sarkozyste pur sucre comme Eric Brunet comme « l’homme politique le plus talentueux de la campagne, qui réveille en nous ce qu’il y a de meilleur » alors que le Véritomètre (analyse à la loupe des chiffres donnés par les candidats sur une foule de sujets) montre qu’Eva Joly est la plus crédible, celle qui raconte le moins de « craques », ces deux candidats qui devraient caracoler en tête sont loin derrière un président en état d’échec, un PS inconfortablement à cheval, selon les auditoires, entre un discours de gauche et un discours libéral, un centriste isolé dont l’analyse est parfois intéressante mais le projet très flou et une extrême-droitiste efficace pour stimuler la rancœur des foules, mais nettement moins crédible dès qu’il s’agit d’être précise sur un programme et le projet de société qu’il dessine.
Le petit bonheur qui en résulte, c’est de les voir, ces quatre là, s’agiter comme des malades pour grapiller nos voix et dépenser des sommes faramineuses pour nous faire croire que seul notre bonheur et celui de la France leur importe. Profitons-en : ces semaines avant l’élection, c’est comme feuilleter un catalogue de voyages. On est les Rois, tout est encore possible, on peut choisir qui on veut !
