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6 novembre 2009 5 06 /11 /novembre /2009 19:41

En 1995, Bogota, capitale de la Colombie battait des records de criminalité (3365 personnes assassinées en un an) et de mortalité automobile (1400 tués), la pollution rivalisait avec celle de Mexico et les embouteillages rendaient les transports lents et épuisants. L’élection d’Enrique Penalosa à la tête de la ville en 1998, puis de Eduardo Gazon, tous deux membres du parti Vert, a radicalement changé la donne. Penalosa a enterré les projets d’autoroutes urbaines préconisées par des experts en développement japonais pour améliorer la circulation, au profit de pistes cyclables et d’une immense avenue piétonne. Avec les milliards économisés sur le budget des autoroutes, il a construit des écoles et des bibliothèques et financé un système de bus rapides peu polluants, le Transmilenio. Parallèlement, il a interdit aux automobilistes d’utiliser leur voiture aux heures de pointe plus de trois fois par semaine, et augmenté les taxes sur l’essence.  Rage des automobilistes, tollé des commerçants, un peu comme lorsque Bertrand Delanoë a multiplié les pistes cyclables et volontairement réduit la circulation automobile dans Paris.

Parallèlement, le maire considéra qu’essayer de concurrencer les pays riches sur le plan de la croissance et de la consommation, c’était aller à l’échec et donner aux Colombiens le sentiment qu’ils étaient pour longtemps des citoyens de seconde zone. « Au lieu de richesse matérielle, offrons leur du bien-être et du bonheur » se dit-il,  en favorisant les espaces publics de rencontre, la culture, l’éducation, etc. 

Résultat des courses :  trois ans après son arrivée à la mairie de Bogota, le taux d’homicides dans la ville avait chuté de 40% et continue de reculer (sans répression supplémentaire …) Même chose pour les accidents mortels de la circulation. Quant à la circulation automobile restante, elle s’est fluidifiée : plus rapide, moins de pollution.

Des histoires comme cela, il y en a des dizaines dans le Hors Série de « Courrier International d’octobre 2009 « LA VIE MEILLEURE Mode d’emploi » que j’ai enfin pris le temps de lire, profitant de mon immobilité. Pas des histoires de gentils écolos fermant les robinets- même s’il est préférable de le faire et d’éteindre la lumière en sortant d’une pièce J- pas de nouvelles technologies « vertes » ou de gadgets écolos : des histoires de gens qui prennent le temps d’analyser une situation, et de la transformer en s’attaquant aux causes. Parfois contraints et forcés : à Cuba, face à la pénurie alimentaire,  les cubains sont passés en une dizaine d’années d’une agriculture chimique, mécanisée, intensive et monoculturale (essentiellement canne à sucre et tabac) à une agriculture vivrière, biologique et proche des consommateurs. Avec à la clé la possibilité de l’autosuffisance alimentaire.

Partout dans le monde ça bouge : en Belgique, en Russie, en Chine, aux Etats-Unis, en Pologne, en Allemagne, au Danemark, au Québec, au Brésil,  avec des expériences pour transformer l’urbanisme et les relations humaines, réduire le gaspillage alimentaire, promouvoir le lien social et les économies d’énergie, repenser l’utilité et les objectifs du travail… Je n’ai pas encore tout lu, mais je cherche encore l’article sur LA réflexion globale en France et plus encore les réalisations qui en découleraient. Je suis sûre qu’il en existe, ça se voit sur la Toile, avec une profusion d’initiatives qui toutes vont dans le même sens : privilégier l’Etre et non l’Avoir.

Face à une crise plus morale qu’économique- car avec un comportement moral des acteurs économiques et financiers il n’y aurait pas de crise- il est suicidaire, ou au moins démoralisant de vouloir s’opposer de front au capitalisme financier. Un coup à prendre des coups sansaucun effet favorable. En revanche, lui tourner le dos, vivre « à côté » et autrement, c’est possible. Eloge de la fuite… Je me réjouis que la majorité des expériences décrites par « Courrier International » soient initiées par la mouvance écologiste, qu’on disait ringarde et utopique il y a seulement cinq ans Aujourd’hui, ces idées sont les seules qui font réellement avancer les choses. J’allais dire : « tout comme le Lutinage est la seule idée qui fait vraiment réfléchir à ce qu’est l’amour et à l’évolution des relations hommes/ femmes  dans un sens plus généreux et respectueux». Beaucoup de Lutins sont d’ailleurs proches des écologistes, il n’y a pas de hasard…


 

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commentaires

F
<br /> à Paul: oui bien sûr, je plaisantais, c'est comme lorsque je dis que la Vierge Marie devrait être la patronne des femmes adultères puiqu'elle a trompé Joseph :)<br /> à Evelyne: merci pour ces références, y a plus qu'à faire.<br /> <br /> <br />
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E
<br /> Pour compléter la liste des initiatives pour rendre le monde plus habitable, pour "créer du mieux", voici deux livres sur de nouvelles façons de vivre, des pratiques pour surmonter la<br /> surconsommation, l'obsession de la rentabilité, la destruction de la nature (et de l'homme): L'avenir est à la campagne (éditions sang de la terre) et Survivre à la crise- guide<br /> pratique (éditions Lucien Souny) de Bernard Farinelli<br /> <br /> <br />
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P
<br /> à françoise : jésus est facilement, depuis toujours, pris pour ce qu'on espère qu'il ait été ! c'est le principe même de la projection collective inconsciente sur la divinité.<br /> en chassant les marchands du temple, jésus ramène la tradition judaïque là où elle s'était effacée : donc en fait, je le vois comme un  traditionnaliste et pourtant je ne suis pas<br /> traditionnaliste. qu'il ait changé l'eau en vin m'apparaît comme une  trace de dimension mythologie, allégorique, dans le discours évandéliques qui par ailleurs poursuit la tradition<br /> historiciste du texte religieux judéïque ! qu'il ait fréquenté des prostituées me paraît être une projection typique d'une certaine idéologie récente réinterprétant à sa façon l'évangiles...<br /> bref<br /> je suppose que votre intervention était plutôt humoristique.<br /> <br /> <br />
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F
<br /> à TB: et en plus ces indices existent, suffirait de les utiliser pour voir la réalité des choses<br /> à JM: intéressante cette idée de rétention anale, c'est vrai que la constipation physique et morale est assez répandue<br /> à Andiamo: un tandem rouge alors!<br /> à Paul: Jésus était plutôt révolutionnaire:il a chasé les marchands hors du Temple, transformé l'eau en vin et fréquenté des prostituées. Quand on pense à ce que l'Eglise en fait...<br /> à JM: les murs sont plus durs à abattre lorsqu'ils sont dans les esprits, et la commémoration de la chute du mur de Berlin tourne un peu à l'apologie du capitalisme, je trouve.<br /> <br /> <br />
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J
<br /> Cette tendance à tout voulior posséder ceretrouve dans plein de domaine. Je pense à mon oncle d 93 ans, ils a toujours eu une pharmacie pleine de médicament ; gros 3 mois d'avance pour tous ces<br /> traitement et ceux au cas où, donc deux meubles pleins. Je pense à nos moitiés, mariés ou pas, qui ne peuvent que vivre leur "amour" que si la possession de l'autre est totale, en plus sous couvert<br /> du code civil lu par le môssieur "de mes deux mairies" (mots de Ferré) le jour d son allaince, alliance  ne veut pas dire prendre possession me semble t il. Après, on court après sa pitence et<br /> ce biais sert à augmenter notre désir hypertrohié de posséder. Ces addictions, multiples et variées ne sont qu'un esclavage de la possessivité et de le montrer, particulièrement le téléphone<br /> portable. On est fier d'être esclave. Oui c'est un petit coup d'opium, là aussi. Biensûr Jésus n'a jamais été religieux, dieu n'a jamais existé que dans l'esprit des hommes pour les aider à avancer<br /> dans le temps, on procède de la même façon parfois en math, on crée une variable, on travaille avec et ensuite on l'explicite et on arrive au résultat final. Eh bien ils s'en servent pour asservir,<br /> ils empêche de passer à l'étape "d'explicitation", et pour cause. Pour moi, une église n'est pas la maison de dieu, mais la maison des hommes en marche et en questionnement, on construit plus<br /> d'église, mais des bourses (Et pas de celles qui font jouir, malheureusement).<br /> <br /> Le pire est le regard de nos société qui regardent les déhérité de la planète, comme un exemple qui me revient en tête: il y a beaucoup de gens très démunis en amérique du sud. Ils mangent peu,<br /> mais suffisament. Leur "pauvreté" n'est pas dans la nourriture, mais ailleurs, dans le manque d'école par exemple, mais les gens d'ici ne voit qu'un manque de nourriture, alors que c'est peuples<br /> ont souvent une nourriture, certes frugale, mais tellement mieux équilibrée et non génératrice de surproduction et de désastre écologique. Oui, elle est imparfaite, mais par conservatisme sociaux,<br /> comme nous ici avec notre sucre-gras, juste une histoire de comportement. (je nedis pas que la faim dans le monde n'existe pas). Cespeuple sont beaucoup plus dans la vie et dans l'écosystème que<br /> nous, bien souvent.<br /> <br /> Le monde n'est certainement pas à psychiatrisé, on va pas reconstruire un mur de Berlin et une Europe de l'Est - ah ça non. Mais parfois, j'ai l'impression qu'une seule partie du mur est tombée,<br /> celle qui nous cachait la vue de ce qu'était l'Est, mais il reste celle qui nous montrerait la vérité sur l'Ouest. Le surréel, seul, nous sortira de ce réel sordide. Vive la poétique, vive le cul,<br /> vive la vie.<br /> <br /> <br />
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