2008, cyclone Nargis en Birmanie, 138 366 morts, séisme au Sichuan 87 476 morts, et j’en passe. En 2009, tremblements de terre en janvier au Costa-Rica, en avril en Italie, en août en Indonésie et en Chine, en septembre aux iles Samoa, en octobre en Indonésie encore, en novembre en Thaïlande, en décembre au Maroc, et je ne cite que ceux supérieurs à 6 sur l’échelle de Richter. 2010, séismes en janvier à Haïti et au Japon, en mars au Chili et au Québec, en avril en Chine…
Nos dirigeants n’y sont pour rien ? Voire… Selon le site www.notre-planete.info , il serait intéressant de croiser ces données, qui font de la décennie 2000/2009 la plus meurtrière en catastrophes naturelles, avec l’urbanisation galopante, la démographie mondiale, et l’augmentation des températures depuis 1980. Plus la poldérisation du littoral et la déforestation…
Et que dire de la catastrophe pas naturelle du tout qu’est le naufrage de la Grèce qui préfigure peut-être celui de l’Europe ?
Ah, l’Europe ! J’en ai rêvé devant le film « l’Auberge espagnole » qui a plus fait pour le programme Erasmus et l’entente des jeunes européens que toutes les brochures de l’U.E. Mais je n’ai pas voté pour le traité de Maastricht. Parce qu’il prévoyait une Europe ultralibérale et financière, sans souci du social et de l’écologie. Le traité constitutionnel européen idem. Sous couvert d’une Union de pays qui plus jamais ne se feraient la guerre, c’est aux peuples européens que l’idéologie de l’UE déclare la guerre. Guerre contre les fondements de notre art de vivre : social, service public, culture, solidarité… C’est tout ce dont les financiers essayent de déposséder la Grèce. Qui a été mal gérée, certes. Dont les dirigeants ont falsifié les comptes, certes. Mais qui, surtout, fait depuis plusieurs mois l’objet d’attaques spéculatives acharnées.
Les spéculateurs ont d’abord joué avec les entreprises pour s’enrichir. Entreprises qui se soumettent à ce jeu suicidaire. Le Canard Enchaîné a raconté récemment comment France Telecom, largement bénéficiaire, s’est endettée pour payer à ses actionnaires un dividende de 15%, totalement irréaliste dans une économie où le taux réel de l’argent (celui du livret A) est autour de 1%. Mais les actionnaires exigent des rendements à 2 chiffres et pour les satisfaire on suicide les entreprises et ceux qui y travaillent (chez France Telecom, cette expression imagée est hélas réelle…)
Mais les entreprises ne leur suffisent plus, à ces toxicomanes de la finance. Voilà qu’ils attaquent des pays entiers- d’abord les pays pauvres d’Afrique et d’Amérique Latine, et maintenant les pays les moins riches d’Europe- mis en faillite, puis contraints à « la rigueur », mot pudique pour « liquidation de toute velléité sociale ». Pour le seul bénéfice d’une poignée de malades. Car il faut être malade pour amasser des richesses que ces gens là ne dépensent même pas.
« Tout le monde a envie d’être riche, me dit un homme de droite, alors arrête de taper sur ceux qui ont du fric ! » Bien sûr, tout le monde a envie de plus d’argent : pour réaliser quelques rêves, un voyage, une maison, pouvoir se soigner sans se ruiner et ne plus bosser comme un malade (les Grecs, le saviez-vous, sont les plus gros travailleurs en Europe, car ils cumulent très souvent deux métiers dont un au noir pour arriver à joindre les deux bouts) mais tous, fort heureusement, ne souhaitent pas cent millions d’euros sur leur compte comme certains traders même pas heureux. Qui noient leur mal de vivre et leur carence affective dans des lignes de coke qui les font saigner du nez, et sont assez pervers (ou inconscients) pour saboter la vie de milliers de gens qui voudraient simplement vivre heureux sur une terre apaisée.
La toxicomanie financière crée de la violence : trois morts à Athènes, à cause d’une crise économique ! Un ami qui en revient me dit « ça y est, on ferme sa maison à clé même sur les îles, à cause de la délinquance qui augmente ». Les Grecs, inventeurs de l’hospitalité qui se dit chez eux philoxenia (amour de l’étranger) développent désormais une paranoïa contre les Albanais.
Partout ce système fou génère les mêmes maux : chômage, anxiété, violence, xénophobie, obsession sécuritaire. Même mon banquier a peur : « Ca va éclater, madame, les spéculateurs sont allés trop loin. Si l’Espagne tombe en faillite- elle y est quasiment, avec 20% de chômage- c’est 200 milliards d’euros qu’il faudra lui prêter, et là, tout va exploser car ce n’est plus possible, même avec de l’argent virtuel. » En passant, il remarque que l’Irlande, en faillite aussi, n’est pas contrainte par l’UE à un plan de rigueur… privilège du paradis fiscal.
Et c’est là que NS est coupable : par son adhésion totale à un système qui le fascine, comme un insecte aveuglé par les projecteurs du pouvoir et de la phynance. Entraînant à sa suite la droite décomplexée, les spéculateurs et les pubeux amateurs de Rolex versus le pauv’con qui doit se « casser », et l’environnement « qui commence à bien faire. »