Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
23 juillet 2014 3 23 /07 /juillet /2014 15:15

Je l'avais vu dans un reportage, sur LCP je crois. Il devait participer à une émission télévisée et était arrivé dans son Q.G fatigué, vidé. Son assistante lui avait proposé un café, il avait décliné l'offre: "Non, si je prends un café, ça va m'énerver et je risque de dire des bêtises. Je vais plutôt dormir une demi-heure, j'en ai besoin."

Je l'avais vu lors d'un meeting sur le Droit au Logement répondre à un militant qui lui reprochait d'être un "bourgeois bien logé"  (par parenthèses, quelle insupportable réthorique, celle qui voudrait qu'on ne saurait être "de gauche" sans être pauvre, surtout si l'on regarde le vote réel des pauvres... quand ils votent) Il avait répondu: "C'est vrai, je suis bien logé, il y a du chauffage chez moi (on était en hiver). Mais justement, je ne peux pas me sentir heureux quand je rentre dans un appartement confortable si dehors, il y a des gens qui dorment dans le froid." On peut dire que c'est une motivation individualiste, sensible, mais elle ne l'a jamais empêchée, au contraire, de développer des analyses globales, historiques et politiques.

Aujourd'hui, les jurnaux titrent avec délectation sur la fatigue,voire le renoncement à la politique de Jean-Luc Mélenchon. Lui a simplement précidé qu'il avait besoin de prendre du recul et de dormir. D'arrêter, en somme, d'être le nez dans le guidon.

Dussé-je en choquer beaucoup qui n'ont à l'esprit que ses emportements complaisamment provoqués et filmés par les médias,  je trouve admirable cet homme politique capable de prendre du recul avec la drogue quotidienne qu'est l'approche du pouvoir et la griserie médiatique. Tout comme, dans un tout autre genre, j'ai apprécié qu'un Xavier Dolan (le cinéaste Québécois "prodige") adulé, primé à Cannes et en pleine ascension, déclare avoir besoin de prendre un an sabbatique pour faire des études et avoir le temps d'aimer les gens qu'il aime. C'est tellement rarissime d'avoir envie de réfléchir avant d'agir.

an01r__dit_.jpgC'était le slogan de l'An 01: "On arrête tout, on réfléchit, et c'est pas triste".

Jean-Luc Mélenchon fait à voix haute le constat que les gens de gauche- je dis bien de gauche- font avec tristesse: la droite, comme le constatait le milliardaire Warren Buffet, a gagné la guerre idéologique. (aujourd'hui, l'extrême-droite aussi gagne du terrain) au point qu'il devient impossible d'espérer changer l'Ordre Economique Mondial  par la voie démocratique, le pouvoir des 10% qui possèdent 90 (ou 99?)% de la richesse du monde s'y opposerait immédiatement. Ne reste qu'une alternative: faire un pas de côté et vivre "autrement" à partir d'initiatives locales, sociales et solidaires en espérant qu'elles feront tache d'huile et dessineront un monde plus juste. Ou préparer une révolution qui ne pourrait être que violente face aux forces en jeu en face.

Le premier terme de l'alternative existe déjà, et je me réjouis de constater ici et là la multiplication des comités solidaires, logements partagés, agriculture paysanne,  polyamoureux, énergies écologiques, libertaires, anarchistes, féministes...  tout en sachant que ces initiatives restent si marginales face au bloc de la  pensée libérale que je n'en verrai pas le résultat global de mon vivant.

Reste l'hypothèse violente, qui a fonctionné en 1789, mais au prix de combien de vies, et pour quel résultat  225 ans plus tard?  Cela mérite largement un temps de réflexion au calme, de vacances au sens de "faire le vide" pour mieux le remplir d'une pensée claire et non polluée par l'agitation et la propagande.

Alors bonne vacance Jean-Luc, et bonnes vacances à tous!  

 

gour tazenat2



 



Partager cet article
Repost0

commentaires

M
<br /> 1789, aura été une révolution bourgeoise, la seule populaire a été la Commune.<br /> <br /> <br /> La violnce brise mais n'apprend pas.<br /> <br /> <br /> Votr titre, jour au monde, m'a attiré, car dans jouer au monde il y a la vie, le plaisir, oser, enfin simplement être.<br /> <br /> <br /> Non franchemet votre titre indique la seule issue heureuse. Mais  i ly a évdiement cette subtilité quand vous avez choisi "au" et pas "du". La révolution est dans ce choix de mot et ue<br /> éducation populaire doit expiquer la différence et convaincre que sortir de la caverne est meilleur que de s'y enterrer. "68" n'est jamais passé au "69" ; les gens sont rester dans un<br /> individualisme mercantile.<br /> <br /> <br /> Aux plaisirs de jouer et lire au monde.<br /> <br /> <br />  <br />
Répondre
J
<br /> @ Blutch: quand Blutch pas content, ça s'entend, c'est ton côté italoche qui prdomine alors :)<br /> <br /> <br /> @Claire, Daniel, Célestine et Andiamo: des mexpériences innovantes, solidaires, locales, bref où il fait bon mieux vivre, y en a plein, et plein aussi d'initiatives pour contrer une partie des<br /> saloperies programmées (genre aéroport de ND des Landes, inutile et ruineux). Mais quel en est le poids face au modèle dominant genre bulldozer? Aurons-nous le temps, pour ceux qui ont dépassé 50<br /> ans, d'en voir le résultat?<br /> <br /> <br /> @ Daniel: C'est vrai, Besancenot a pris aussi congé. Lassitude sûrement... Finalement, seuls tiennent le coût ceux qui font métier d'être politiciens, c'est-à-dire les plus loin de l'idéal<br /> altruiste de la politique.<br /> <br /> <br /> @ Ganesh: ça me ferait plaisir que vous me disiez quelle impression vous a laissé "Jouer au monde".<br />
Répondre
G
<br /> Oui il faut savoir faire un pas de coté, et quitter la route de la vie trepidente pour un petit chemin plus calme ou on prendra le temps de regarder pousser un arbre. D'ailleurs il y a une<br /> semaine j'assistais a une lecture du prochain livre de Christian Bobin qui pronait lagrasse matinée et le "pas de coté"<br /> <br /> <br /> Pr ailleurs, j'ai reçu hier votre livre "jouer au monde" et vais de ce pas en commencer lalecture<br />
Répondre
C
<br /> Je serais assez d'accord avec Andiamo.Remplacer le système par des initiatives citoyennes de plus en plus nombreuses, du type collectif colibri ou bleu blanc zèbre. Repenser l'économie à<br /> l'échelon individuel de nos comportements de consommation. Ne pas confier notre avenir à des politocards incapables, ça doit pouvoir être possible... Le vieux clivage gauche droite est à revoir,<br /> il faudrait plutôt opposer les (vrais) républicains, profondément attachés aux valeurs de la République, et les libéraux qui n'ont que l'argent en tête. Mélenchon faisant très peur a toujours été<br /> traité comme un bouffon par les médias. Et ça, c'est vraiment dégueulasse, ça m'a toujours dégoûtée. Ça a fini par le dégoûter aussi, apparemment.<br /> <br /> <br /> Bises chère Françoise<br /> <br /> <br />  <br />
Répondre
A
<br /> "La" solution n'existe pas, mais il en existe une infinité, qui paraissent insignifiantes, mais qui ajoutées sont une force puissante.<br />
Répondre

PrÉSentation

  • : JOUER AU MONDE
  • : "Faire d'un rêve une réalité": Humeur, humour, coups de gueule et coups de soleil.
  • Contact

AUTRES MONDES

Depuis le 31/12/2013, le site Autres Mondes n'est plus actif, mais vous pouvez toujours aller y voir   la superbe vidéo d'Himlico

et la non moins superbe vidéo sur "Aimer plusieurs hommes",  toutes deux réalisées par Douze Films Prod (www.douzefilms.fr) 

Pour être informé de la disponibilité de "Aimer plusieurs hommes"et de "Himlico et autres contes", contacter: simpere.autresmondes@gmail.com 

  "Autres désirs, autres hommes" étant épuisé en version papier, il a été réédité en ebooks regroupant les nouvelles par thèmes: Que vous aimiez le sexe entre amis (sex-potes), les aventures insolites (Belles rencontres) la transgression (Jeux et fantasmes) vous y trouverez votre compte.  En vente chez IS éditions   et sur la plupart des plate-formes de livres numériques, plus FNAC, Amazon, etc. Sexe-potes.jpg

 
 

 

 


 

Recherche

FAN-CLUB

Françoise Simpère (nouvelles de)

ma vie, mon oeuvre, mais surtout mon oeuvre

LIVRES QUE J'AIME

                                                                                                 lien-guide.jpg  

                                          
                                                                    des questions, des réponses, l'ouverture des possibles

L’érotisme est au coin de la rue

Le livre du grand Tout


Un livre indispensable
voyages torrides et beaux paysages
une belle histoire de peau et de coeur
documenté, ça énerve parfois, ça fait aussi du bien
à découvrir ou redécouvrir pour la finesse de l'analyse et de l'écriture