Inutile, coûteux, nuisible pour l'environnement et les populations locales, inadapté à l'indispensable changement de politique énergétique... rien que ces arguments devraient suffire à stopper le projet de l'aéroport Notre-Dame des Landes auquel s'accroche si désespérément Jean-Marc Ayrault qu'on pourrait penser qu'il s'agit d'une question personnelle, d'une ambition politique.
C'en est sans doute une, à laquelle s'ajoute l’amour-propre qui le pousse à s'obstiner malgré le nombre croissant d’opposants, loin d'être tous d'irresponsables gauchistes ou baba-cool.
Mais il y a plus, et pire : ce projet est un PPP : partenariat public/privé, formule chère au cœur de Nicolas Sarkozy, que le gouvernement actuel (non, décidément non, je ne peux pas l'appeler socialiste) poursuit dans une optique de strict court terme : l’État n'a pas d’argent pour financer cet aéroport, Vinci s'en chargera... Mais Vinci, qui a déjà la main mise sur nombre d'équipements publics- les autoroutes bradées après avoir été financées par les contribuables par exemple- n'investit jamais à perte. C'est normal, c'est son métier et sa vocation de faire du profit. On ne saurait le lui reprocher, mais on peut lui tenir rigueur du lobbying musclé fait auprès des pouvoirs publics pour favoriser les PPP, des conditions financières draconiennes qui seront tôt ou tard financées par les citoyens au détriment de l'intérêt collectif, et de cette mentalité de prédateur qui consiste à s'emparer du territoire et des équipements collectifs dont les États et les citoyens ne sont plus alors que locataires. Avec la précarité et les risques que cette dépendance suppose.
La perversité des PPP a fait l'objet d'un documentaire allemand- toute l'Europe est touchée- qui montre combien cette formule dangereuse favorise la corruption des dirigeants et fausse le jeu normal de la démocratie. Diffusé jeudi soir et ce matin, on peut le visionner ici. Allez-y, c'est édifiant et ça fout les boules de voir une fois de plus bafouées les règles élémentaires d'honnêteté par les puissants, avec un sentiment total d'impunité. Normal, même quand ils font l'objet de poursuites, celles-ci se terminent rarement mal pour eux...
Samedi 22 février, grande manifestation contre le projet d'aéroport Notre-Dame des Landes à Nantes. A défaut d'y participer, on peut signer une des nombreuses pétitions qui circulent contre ce projet, symbole de la primauté des intérêts privés sur l'intérêt collectif et de l'asservissement des dirigeants politiques à l'économie privée. (tant qu'à être traitée de "rouge" par certains, mettons de la couleur!)