J'ai déjà parlé ICI des baby-boomers, génération d’après-guerre née entre 1946 et 1956, génération pléthorique et gâtée, terriblement gâtée par la vie.
J'en ai parlé ENCORE avec indulgence- puisque j'en fais partie- mais aussi et surtout parce que cette génération charnière est la dernière à avoir été élevée selon des principes transmis depuis des siècles par chaque génération.
Certes, elle a balancé ces principes désuets par dessus les moulins, dans la joyeuse effervescence des seventies, mais elle sait qu'après elle, les transmissions ne se feront plus d'humain à humain mais par voie numérique, algorithmique et pour tout dire terriblement manipulatoire, un million de fois plus prégnante que les principes éducatifs d'antan, et un million de fois plus fragiles car une manipulation chasse l'autre, tout et son contraire devient la règle, les injonctions contradictoires une façon comme une autre de gouverner en rendant les gens fous et qu'elle se dit: "Comment en est-on arrivé là". Car les baby-boomers, ne l'oublions pas, rêvaient en majorité de construire un monde meilleur, ah! ah!
Loin de les plaindre, je souhaiterais aujourd'hui que leurs enfants et petits-enfants poussent un cri de colère du genre:
Vous avez eu la chance de voyager en deux-chevaux à travers l'Iran, L'Afghanistan, la Syrie, le Liban, le Pakistan, l'Inde... qui nous sont inacessibles aujourd'hui pour cause de sales guerres décidées pour la plupart par des gens de votre âge.
Vous avez traversé la planète, en long, en large, en travers et en avion à des coûts "Guide du routard", et vous nous demandez aujourd'hui, au nom de la planète, de renoncer aux voyages aériens.
Vous avez arrosé les sols de pesticides cancérigènes, ajouté des additifs nocifs dans l'alimentation et fait qu'aujourd'hui les cancers avant 40 ans, l'infertilité des femmes et les spermatozoïdes tout flapis des mecs ne sont plus du tout une rareté mais une fatalité que vous avez créée et dont vous n'avez pas subi les effets car il faut des années de malbouffe pour en pâtir, et vous chantez les louanges du "Bio" après des décennies d'agriculture intensive, les louanges du local après avoir promu "la mondialisation heureuse".
Vous avez connu la parenthèse enchantée "avec pilule et sans SIDA" tandis que nous avons commencé notre vie amoureuse sous latex ou polyuréthane, vous avez joyeusement et gratuitement baisé en plein air entre les buissons de la plage du cap d'Agde tandis que nos coquineries sont aujourd'hui encadrées par des clubs libertins, des sites de rencontres ou des "ateliers érotiques" évidemment payants et sécurisés, deux tue-l'amour évidents.
Vous n'avez pas eu à chercher du travail, il y en avait à moins de cinq stations de métro ou de car de chez vous, vous pouviez quitter un emploi dégradant, un autre vous tendait rapidement les bras, tandis que nous Ubérisons, auto-entrepreneurs à qui on fait miroiter une prétendue liberté quand il s'agit en réalité pour nos employeurs de s'offrir des travailleurs qui ne coûtent aucune cotisation sociale.
Vous pouviez chanter et brailler dans les rues sans que circule aussitôt une pétition contre vous, tandis que vous signez aujourd'hui des pétitions contre les musiciens, les bars-spectacles qui se battent pour survivre et la moindre fête avec décibels qui vous empêchent de dormir, pauvres choux!
Et voilà qu'aujourd'hui c'est encore à cause de vous, les baby-boomers, qu'on pourrit la vie de 80% de la population en interdisant les fêtes, les manifestations culturelles, les concerts ... et en imposant le port du masque y compris dans la rue pour certaines villes avec ce simple argument martelé dix fois par jour dans les médias: "Le virus circule toujours et 90% des morts concernent les plus de 65 ans". C'est-à-dire les baby-boomers- 20% de la population- qui, une fois de plus, régentent la vie des plus jeunes avec un égoïsme confondant.
Bon sang, mais allez vous faire foutre! Si vous avez peur, portez le masque ou mieux: restez chez vous. Si vous n'avez pas peur parce que vous êtes solide ou ne craignez pas de mourir, sortez tranquilles: personne ne vous crachera à la figure et il y a longtemps que nous savons dire à nos ami.es: "J't'embrasse pas, je suis enrhumé". Donc on ne vous embrassera pas, sauf si vous le demandez, on se tiendra à distance de vous, mais LAISSEZ-NOUS VIVRE, pensez à vos petits-enfants à qui vous êtes en train d'inculquer l'idée que l'autre, le corps de l'autre est dangereux ( on s'est débarrassé de la religion pour épouser l'hygiénisme, merdalors!), pensez à votre adolescence, à l'émotion du premier baiser que les ados d'aujourd'hui ne peuvent faire masqués, ou s'ils s'y risquent, embrasseront avec l'arrière-pensée qu'ils font quelque chose de mal, de dangereux, exactement comme les ados des années 80 se sentaient coupables lorsqu'ils omettaient le préservatif.
Vous qui avez vécu en liberté, laissez-nous libres!
Je précise, pour que ce soit clair, que je suis baby-boomeuse et trouve infiniment malsain de gâcher la vie matérielle et psychologique de millions de plus jeunes à cause de moi, qui suis assez grande pour savoir si et comment je souhaite gérer ma santé.
https://www.youtube.com/watch?v=dCHi5apc1lQ