Tout le monde connaît l'histoire, véridique ou non, du chef d'Etat africain concluant son discours par "Nous étions au bord du gouffre mais nous avons fait un grand pas en avant". Whaf, quel crétin!
Dans ce genre de crétin, on a du choix! Aujourd'hui, tout le monde s'accorde à dire que le modèle de "développement néolibéral", cette économie financière qui ne joue que sur la spéculation et le profit des actionnaires et non sur la production et la valeur travail, qui dilapide les ressources énergétiques et naturelles, pollue, favorise les guerres en exacerbant les inégalités et en exaltant les communautarismes, bref que ce système est pourri, néfaste et qu'on va droit dans le mur si on continue. Même le Fonds Monétaire International, même la Banque Mondiale, organismes fort peu révoutionnaires, ont publié des rapports sur le sujet. Les pays qui ont eu le courage de tourner le dos aux principes ultralibéraux, comme l'Argentine, ont redressé leur économie, précédemment mise en faillite par les diktats du FMI.
Bref, n'importe quelle personne censée- et notamment une foultitude de citoyens dont le bon sens et la lucidité rendent optimiste sur cette prétendue "France qui tombe"- savent qu'on va dans le mur et demandent ardemment un changement de cap. Il n'y a que les gouvernants pour continuer à proposer ce "modèle" de développement, à faire un "grand pas en avant au bord du gouffre".
L'exemple de la Chine où la croissance record s'accompagne d'une montée des pollutions et des maladies qui vont avec, de la violence, de l'esclavage (on ne peut pas appeler autrement les conditions de travail dans certaines usines, conditions qui font rêver des entrepreneurs français, hélas! Ah, faire travailler les gens pour rien, sous la menace et dans la peur, quel pied!), de l'épuisement des ressources en bois et en eau (la guerre de l'eau sera le prochain conflit mondial, après celle de l'énergie), bref la Chine du fait de sa taille gigantesque montre en dix ans les dégâts de cette économie prédatrice qui ont mis plus de temps à émerger chez nous. Mais dans les deux cas, la logique de prédateurs est la même, c'est juste une question d'échelle. Nous devrions tous nous détourner de cette économie qui appauvrit le plus grand nombre pour enrichir scandaleusement une poignée de gens qui n'ont d'ailleurs pas le loisir de profiter de leur richesse, elle est trop immense pour cela. Ce qui les anime, c'est une pathologie quasiment toxicomane du pouvoir et de la richesse, un besoin d'augmenter toujours leurs doses pour arriver à un bien-être illusoire- la sensation arrogante d'être au-dessus de la masse- comme tous les bien-être (s) provoqués par la drogue.
Dites, on ne pourrait pas les arrêter avant l'overdose?
J'aimerais bien avoir vos avis là-dessus et savoir aussi si le duel Sarko/ Sego vous passionne vraiment, si le fait qu'à 53 ans Sego est belle en maillot de bain ou que Sarko va en gondole à Venise avec Cécilia vous fascine. Savoir en somme si la planète montrée à la TV et dans les journaux est celle où vous avez envie de vivre. On me répondra: "Si on montre et publie ça, c'est qu'il y a de l'Audimat". Eh oui, hélas. A quoi Coluche répondrait avec raison: "Quand on pense qu'il suffirait que les gens n'achètent pas pour que ça ne se vende pas." Ca, c'est un vrai pouvoir, à notre portée.
En Grèce Antique, les femmes ont arrêté en quelques jours la guerre entre deux cités (Athènes et Sparte, si je me souviens bien de mes cours de grec) en faisant la grève du sexe. Les valeureux guerriers ont eu vite fait de déposer les armes pour retrouver leurs ébats amoureux. J'ai le sentiment que cette menace ne ferait ni chaud ni froid à certains hommes d'aujourd'hui qui ont plus facilement la migraine que leurs compagnes... Par contre, menacer de ne plus acheter, menacer de ne plus regarder les émissions encerclées de spot de pub, ça, ça les embêterait!
Dessin que j'ai reçu par mail il y a longtemps.