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24 avril 2010 6 24 /04 /avril /2010 14:12

Fini le temps où les femmes répondaient  à la question « as-tu un vibromasseur ? » par : « Pas besoin : j’ai mon mec ! » comme si l’un valait l’autre, ou l’inverse. Aujourd’hui baptisés sex-toys pour faire tendance, les ex godes, vibromasseurs ou vibreurs font la une des magazines féminins, des sites sexy glamour et autres appellations destinées à « déculpabiliser » l’utilisatrice. Pourquoi déculpabiliser ? Est-ce coupable de se faire plaisir ?

Néanmoins, qu’on se le dise : un homme et un vibromasseur, ce n’est pas pareil.

phallus2.jpgESTHETIQUE : l’homme a un sexe qui ressemble à ça. En moins volumineux. En résumé, une tige surmontée d’un casque de poilu, quoique le terme « poilu » soit de moins en moins adapté, vu la tendance épilatoire actuelle.

Un vibreur (terme plus court à écrire que vibromasseur) ressemble à ça… vib petit paulvib pingouin

ou ça….

Ou ça…. vib tordu

Avantage au jouet pour la variété des formes, mais bémol important : autour du vibreur, il y a une boîte en carton ou un package qu’on jette. Autour du pénis, il y a un homme. Agréable bonus ! (quoique tous ne ressemblent pas à Lars Stephan

lars4.jpg

TEXTURE : peau pour l’homme. Latex, silicone, plexiglas, matières plastiques diverses pour le vibreur, parfois agrémentés de rainures, reliefs et autres mignardises destinées à mieux titiller la dame. Les risques d’allergie sont moindres avec l’homme, mais la variété des textures et des matières plus stimulantes avec les vibreurs.

PRIX : un homme est parfois prêt à payer pour vous, mesdames. Un vibreur doit être payé par vous. Coût raisonnable : le petit dauphin à tête aussi vibratile que les battements d’ailes d’un colibri- et donc d’une efficacité redoutable- coûte moins de 15 euros. Inutile de se ruiner dans des sex-shops snobs, un vibreur acheté dans un supermarché du sexe est aussi efficace que sa version signée par un designer. A noter : il y a des vibreurs neufs soldés en fin de saison, jamais d’homme soldés, même de seconde (ou troisième) main.

paris.jpgAVANT : l’avant est le meilleur moment de l’amour avec un homme. Cela s’appelle la séduction, le désir, le fantasme, bref l’imaginaire qui participe bien plus que le titillement au plaisir des femmes, à ne pas confondre avec l’orgasme. C’est là que l’Homme a toutes ses cartes à jouer, et non dans sa technique coïtale qui ne fait pas un pli face à l’efficacité du vibreur.

L’avant, avec un vibreur, est réduit à sa plus simple expression : on le sort de la boîte, on s’installe sur son lit ou dans un bon fauteuil et en voiture, Simone. Une minute trente plus tard on est heureuse, détendue, et on se dit que l’orgasme est facile, et largement surestimé…

APRES : selon une célèbre boutade, l’homme se tourne vers le mur et s’endort … ou rentre chez lui. Ou allume une cigarette. Ou va faire pipi. Mais il y en a aussi qui vous embrassent, vous câlinent, se confient. Cette intimité est souvent le meilleur moment de l’amour, celui qui crée le lien.

Avec un vibreur, pas d’intimité. On se lève, on le lave, on le range.

VIE SOCIALE : on peut avoir plaisir à présenter l’homme qu’on aime, être fière de ses qualités, le regarder jouer avec les enfants. On présente rarement sa collection de vibreurs, excepté à ses amants joueurs, et on les range de préférence loin du regard des enfants.

douche.jpgDESIR : on peut désirer un homme, aimer sa peau, son goût, son odeur, son intelligence, son humour, sa gentillesse. Le désir ne se confond pas avec les performances kamasoutresques de l’individu : un basique câlin prodigué par un homme désiré est un million de fois plus agréable que les 457 positions pratiquées avec art par un homme qu’on trouve « lourd » (et ce n’est pas une question de poids.)

On ne désire pas son vibreur, on se désire soi-même. Le vibreur est du reste un excellent moyen de faire connaissance avec son propre corps sans complexes ni limites. En ce sens, il permet de développer ses capacités érotiques et de se débarrasser de certaines inhibitions… Il est toujours là quand on en a besoin, il agit là où on le souhaite. Mais on n’a pas envie de le remercier après, ni de l’embrasser, ni de l’appeler « mon amour ». En plus, il ne se lève pas pour vous apporter à boire si vous avez soif.

DIVERSITE AMOUREUSE : excepté les Lutines qui savent que plusieurs hommes se complètent et ne se concurrencent pas, les autres rêvent de l’Homme Unique… et laissent en friche ce que leur sexualité aurait pu découvrir avec d’autres, différents. Ni meilleurs, ni pareils, ni pires : différents.

vib chenilleA l’inverse, les boutiques proposent chaque saison de nouveaux modèles, qui offrent des vitesses et des rythmes de vibrations variés, avec des stimulateurs simultanés de nos moindres recoins intimes. De quoi découvrir ce qu’on apprécie, même si on ne l’avait pas imaginé avant. Vous en connaissez beaucoup, des hommes capables d’alterner dix modes de vibrations et de pénétrations différents sans fatigue?

vib canard noirPARTAGE : votre vibreur ne voit aucun inconvénient à ce que vous conviez d’autres jouets à vos jeux coquins. Il est même prêt à vous partager avec votre compagnon. L’inverse n’est pas forcément vrai : un homme voyant sa compagne jouir en quelques minutes avec son vibreur quand lui-même la laisse insatisfaite peut mal le ressentir. C’est la raison pour laquelle les fabricants ont imaginé des vibreurs en forme de canards, de rouges à lèvres ou de minuscules pénis. La concurrence semble moins rude. Illusion totale : la source du plaisir étant à 80% la vibration et non la pénétration, la taille et la forme du jouet importent peu.  vib rouge a lèvres

EFFICACITE : 87% des femmes ont un orgasme en quelques minutes avec leur vibreur, seulement 50% avec un homme. Normal, car ce sont elles qui dirigent le vibreur et elles connaissent leurs points sensibles. Par ailleurs, elles sont plus détendues qu’avec un homme,  car pas en train de se dire « comment il trouve mes seins ? » « a-t-il vu ma cellulite ? » « Suis-je un bon coup ? » « Aïe ! qu’il est lourd ! » « Il transpire, c’est odieux… »  Que les hommes se réjouissent. La supériorité orgasmique des vibreurs prouve que si une femme tient à vous, ce n’est pas que pour le sexe.

amour.jpgQuant à celles qui gémissent « je l’aiiiiime !!! » dès qu’un homme les transporte au 7è ciel, il suffit de leur offrir un vibreur pour qu’elles découvrent que leur jouissance vient d’elle et de quelques titillements bien placés, et qu’il serait fou de détruire ce qu’on a construit juste parce qu’on jouit. C’est pourquoi je ne saurais trop conseiller aux époux dont la femme a un amant de lui faire ce cadeau. Si elle persiste dans sa liaison, ce n’est pas parce que l’amant « en a une plus grosse » ou « est un meilleur coup » qu’eux, c’est pour autre chose… et cela mérite discussion au lieu de se placer dans la stupide position du combat de coqs.

En conclusion : si vos priorités sont votre orgasme, votre indépendance, votre sexualité et vous-même, optez pour un vibreur. Si vous aimez parler avant et après l’amour, partager, toucher, regarder, choisissez un ou plusieurs hommes.

Nec plus ultra : combinez les deux, vous serez comblée.

 

dakar-1997.jpg

 

 

lien colonne de droite pour commander nos livres sur www.autresmondesdiffusion.fr

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4 avril 2010 7 04 /04 /avril /2010 15:31
haiti3« A Haïti, dit ma voisine Haïtienne, tout a été détruit en deux minutes. C’est à cause des bi. – Des bi ? – Oui, vous savez, ceux qui vont aussi bien avec les hommes qu’avec les femmes…  - Franchement, vous croyez que Dieu se fâche à cause des bi, alors qu’il ne dirait rien pour les guerres, les massacres, la misère ? » Elle est un peu gênée, elle répète ce qu’on lui dit à l’Ecole du Dimanche. « Vous avez parfaitement le droit de ne pas vouloir aller avec les femmes, lui fais-je, et même celui d’être dégoûtée par les bi. Mais s’ils font ça d’accord entre eux, sans vous forcer à les regarder ni à les imiter, à qui font-ils du mal ? Tandis que ceux qui déclarent la guerre ou licencient des milliers de gens, ils font du mal aux autres ! »  Elle reste pensive puis a cette conclusion surréaliste : « Bon. Alors il faut voter socialiste. » Je ne suis pas sûre que ce soit la panacée, mais comme elle a voté à droite en 2007, croyant dur comme fer que NS allait donner du travail et de l’argent aux pauvres- dont elle fait partie- y a du progrès. Il y a quelques mois, j’ai déjà réussi à lui faire admettre que les homosexuels n’étaient pas des créatures du Diable.

marie-madeleine0.jpgC’est quoi cette obsession sexuelle de l’Eglise ? Pas de Jésus, de l’Eglise. Le Christ, qui a vécu des années avec des potes qui avaient quitté femme et enfants pour lui (fallait-il qu’ils soient séduits …) et sympathisait fortement avec Marie-Madeleine ne pouvait être hostile au sexe. Ca s'est gâté avec des gens comme St Paul, ex-libertin et fêtard effréné, qui se convertit et se répandit ensuite en anathèmes terrifiants sur les femmes. Imité par des dizaines d’autres pour qui le sexe féminin est la porte de l’enfer. D’où peut-être la préférence pour celui des enfants...

Les prêtres pédophiles ne sont pas une nouveauté. Plusieurs potes scolarisés dans les années 60 en pensionnat religieux m’ont raconté comment le Père supérieur choisissait un favori, changeant chaque trimestre, qui bénéficiait de permissions de sortie et dessert en sup’ au réfectoire, en contrepartie des câlins qu’il accordait au Père Supérieur. Câlins seulement, généralement sans coït. A l’image de l’époque, qui voulait que même entre amoureux on n’aille pas « jusqu’au bout ». On flirtait. Autre différence avec aujourd’hui : les favoris avaient entre 15 et 17 ans. Pubères, donc, alors qu’il semble qu’ils soient aujourd’hui souvent impubères… donc encore plus vulnérables.

singes.jpgL’Eglise se défend, s’excuse, reconnaît les faits, mais ne remet pas en cause- en haut de la hiérarchie en tout cas- le célibat des prêtres qui ne date pourtant que du concile de Latran en 1123. Pas un mot non plus sur la dérive qui pousse les prêtres à satisfaire leurs désirs avec des enfants plutôt qu’avec des femmes. (Bien qu’il existe, Dieu merci et ce n’est pas un jeu de mot, nombre de prêtres en couple qui seraient heureux de ne plus être clandestins. On peut servir à la fois Dieu et l’Amour. Pourquoi les deux seraient-ils incompatibles chez les catholiques alors qu’ils se conjuguent aisément chez les protestants ?)

Quelle culpabilité sexuelle pousse une brave veuve Bretonne de 75 ans, en maison de retraite, à se confesser d’avoir « éprouvé du plaisir » lorsque le kiné lui a fait un massage ? Et cette autre à s’être crue en état de péché parce qu’elle trouvait agréable de faire sa toilette intime, jusqu’à ce que son médecin chrétien la rassure au motif que Dieu ne fait rien au hasard, et que donc, s’il a créé le clitoris qui ne sert pas à la reproduction, c’est bien dans le dessein que les femmes aient du plaisir ! (tout ceci est rigoureusement authentique)

jouer.jpgQuelle curiosité sexuelle poussait le prêtre qui me confessait quand j’avais 8 ans à me demander si j’avais péché « contre la pureté » et à me demander si je me « touchais » alors que j’ignorais tout de la masturbation? Je me souviens de la fureur de ma mère quand je lui avais raconté que je ne comprenais rien à ce que me demandait le curé. Elle était allée copieusement l’engueuler. « Au lieu de se préoccuper de nos petites culottes, le Bon Dieu ferait mieux de se soucier de la faim dans le monde », maugréa-t-elle quand le Concile Vatican 2, pourtant progressiste, condamna une fois de plus la contraception. Comme beaucoup de femmes de sa génération qui tremblait à chaque fin de mois, maman avait accueilli avec soulagement l’autorisation de la pilule en France … que ne voulut pas lui délivrer son catholique gynéco, prétextant que ce produit était dangereux pour la santé des femmes. Furieuse, maman fila au Planning Familial et, logiquement, cessa d’aller à la messe, puisqu’elle désobéissait au Pape. Jusqu’à Pâques 1970… 

En avril 1969, le général de Gaulle avait organisé le référendum sur la régionalisation, assorti d’une promesse de démission si le « non » l’emportait. Maman, qui faisait moult critiques sur la politique gaulliste et trouvait qu’à 78 ans on n’est plus capable de comprendre les aspirations d’une population jeune- mai 68 était tout récent- lança lors d’un repas : « Si de Gaulle perd, je fais mes Pâques. » Il perdit en avril 1969 et démissionna aussitôt. Les temps ont bien changé...

paques plageAux Rameaux suivant, maman alla donc se confesser et expliquer au prêtre qu’elle avait rompu plusieurs années avec l’Eglise en raison de ses positions rétrogrades sur la famille et la contraception. « Je comprends, dit le curé, mais quel miracle vous a ramené parmi nous ? » Impossible de mentir en pleine confesse ! Maman expliqua donc son vœu de faire ses Pâques en cas de départ du Général. –Vous ne souhaitiez pas sa mort ? – Pas du tout ! Juste sa démission. – Objectif charitable vu son âge, conclut le prêtre en lui accordant son absolution avec tant d’allégresse que maman en conclut qu’il n’était pas gaulliste. Elle pleurait de rire en nous le racontant dès la sortie du confessionnal ! Ce furent de Joyeuses Pâques, et je suis reconnaissante à maman de cette fantaisie qu’elle m’a (ou nous a) léguée, qui permet de garder le sens de l’humour et la joie de vivre même quand le monde ne le mérite pas.

 

chcat1.gif

 


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18 février 2010 4 18 /02 /février /2010 23:36

eros.jpgEn matière d’organes sexuels, c’est assez simple : la femme a un utérus et des ovaires, l’homme pas, et de ce manque naît un sentiment de frustration- le désir d’utérus- comme une névrose originelle. (OK, mister Freud ?)  Le genre, c’est autre chose. Cela relève du psychisme plus que de l’organe.

comme_un_james_dean2.jpgIl y a quelques années, j’avais rencontré un écrivain homosexuel, tendance « cuir dominant ». Durant notre dîner dans une brasserie très chic, il me décrivit gestes à l’appui ses pratiques les plus insolites, tout en faisant montre d’une sensualité pleine de grâce dans sa façon de parler.  A la fin du repas, je lui expliquai que pour le livre que je souhaitais lui commander, il devait aussi s’intéresser à la sexualité des femmes.  « Madame, répondit-il, j’ai été marié quinze ans et j’ai le bonheur d’être père d’une fille adorable. C’est après mon divorce que j’ai découvert mes vrais penchants. »

C’est après la disparition brutale  de l’homme qu’elle adorait qu’une amie s’est tournée vers les femmes. Le divorce ou le deuil ont-ils changé leur sexualité, ou révélé des attirances déjà présentes en eux ? Tout comme la barrière des espèces qu’on a cru si longtemps étanche s’est révélée assez poreuse, avec des maladies sautant allègrement du mouton, à la vache puis à l’homme, la barrière de genre se révèle en effet pas si barrière que cela.

portrait-quatre-_-aa032666.jpgDe plus en plus d’hommes ne sont plus révulsés à l’idée qu’un autre homme puisse les toucher, sans pour autant s’étiqueter homos. Pareil du côté des femmes entre elles. Ces êtres passent d’un univers à l’autre avec fluidité sans chercher à s’étiqueter hétéro, homo ou bi. Comme si, au lieu de chercher à l’extérieur leur moitié d’orange manquante, ils avaient réconcilié en eux les moitiés féminine et masculine de l’être originel séparées par la colère des Dieux.  Avec une grâce androgyne et une gestuelle libérée des codes de virilité ou de féminité. Imprévisibles. Donc troublants.

Les poissons font mieux : beaucoup changent de sexe au cours de leur existence. Le jeune carpeau devient une vieille carpe, et c’est pourquoi il convient de laisser se côtoyer les générations pour perpétuer l’espèce. Quant aux huîtres, les coquines, elles changent plusieurs fois de sexe au cours de leur existence…

 

lars4.jpg

                                      Oui, encore Lars, je ne m'en lasse pas


 

Rappel pour ceux qui ont manqué l'info: depuis le 15 février, il faut ajouter au prix du livre "Aimer plusieurs hommes" (14 euros), 2,50 euros de participation aux frans d'envoi. Merci!

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11 février 2010 4 11 /02 /février /2010 23:20

baiser_rodin.jpgSi un Martien voulait connaître la sexualité humaine en regardant la télévision, il s’enfuirait épouvanté, persuadé que « faire l’amour » est une horreur. De quoi parle-t-on dans les medias à propos du sexe? De maladies (SIDA et autres IST) d’avortement, de criminels sexuels, de viols, de pédophilie, de perversions.  Ou alors de sexe compliqué : point G, orgasme impératif, « dysfonctionnements sexuels ». De sexe payant : sites de cul, sex-toys, clubs libertins,  prostitution. Ou alors on met sur le même plan sexe et violence pour l'interdiction des films aux mineurs, on parle de sex-addicts comme de toxicomanes à envoyer en cure de désintoxication, etc.

arbrebio2.jpgEt quand France 2 s'intéresse à « la nouvelle sexualité des français » (nouveau? ah bon ? Ca vient de sortir ?), les journalistes veulent du « fait de société » : femmes de 50 ans prédatant des jeunes gens, sex-toys, films pornos... toutes choses qui existent sans doute, mais pas majoritaires, et qui maintiennent le sexe dans une logique de consommation. Alors il serait temps de rappeler que le sexe est aussi:

 

  1. Une façon fabuleuse de mieux connaître quelqu’un
  2. Fabuleuse et très agréable
  3. Jamais pareil d’un jour à l’autre
  4. Différent d’une personne à l’autre
  5. Il ne contribue pas à la croissance économique…
  6. … mais beaucoup au bonheur de vivre
  7. Il évite les achats compulsifs de frustration, la consommation de compensation.
  8. Il rend pacifique (make love, not war)caresse3.jpg
  9. Il éveille tous les sens
  10. C’est le meilleur anti-dépresseur
  11. Sans aucun risque d’addiction
  12. Car même pour les « addicts » au sexe…
  13. Pas de risque d’overdose, ni de syndrome de sevrage en cas d’abstinence
  14. Comme le vélo, ça ne s’oublie pas, même après des mois de chasteté
  15. Ça peut se faire et rendre heureux à tout âge
  16. Si Coquine est défaillante, il reste les doigts, la bouche, la peau…
  17. On peut le faire avec des gens dont on ne comprend pas la langue
  18. Mais qu’on goûte avec…
  19. C’est mieux qu'un somnifère ou du tilleul pour bien dormir
  20. … et c'est la meilleure façon de commencer la journée
  21. Ça donne l’impression que le ciel est plus bleu
  22. Nul besoin d’accessoires, de performance, d’aphrodisiaques car…

chatterley2.jpgComme en cuisine, quand les ingrédients sont de qualité, les recettes les plus simples sont les meilleures 

Et l’ingrédient, le seul indispensable, est le désir.

25. Qui rend le sexe joyeux, libre, sans enjeux, sans rapports de force mais plein d’énergie, entre gens pas forcément beaux, pas forcément riches, pas forcément pervers, ni Byzance du Dunlopillo…


Est-ce parce que ça pourrait être tellement simple et tellement libérateur que les sociétés dans leur ensemble laissent le champ libre au sexe marchand, mais veulent contrôler celui des individus ?

 

nus.jpg

 

 

 

 

 

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27 janvier 2010 3 27 /01 /janvier /2010 11:35
première couv« Aimer plusieurs hommes » crée du lien. La première édition m’avait déjà valu des dizaines de lettres, souvent émouvantes, d’hommes et de femmes pas forcément amoureux pluriels, mais intéressés par une autre façon de concevoir l’Amour. La nouvelle édition, revue et augmentée de 40 pages (les rajouts sont en italique pour éviter aux premiers lecteurs de tout relire) crée la même dynamique. Rares sont les commandes juste accompagnées d’un chèque. Presque toutes sont accompagnées d’une lettre me permettant de personnaliser chaque dédicace. Tant mieux, car écrire seulement « bien cordialement » n’a aucun intérêt ! Certaines confidences sont très intimes.

Ce père de famille, dont la première édition a, dit-il, « sauvé le couple » qui veut offrir la nouvelle édition à ses enfants pour les aider à mieux vivre leur vie amoureuse.

koala_attitude.jpgCe jeune homme polyamoureux dans l’âme qui l’offre à son amoureuse pour ouvrir la discussion, et cet autre qui m’écrit « votre livre a rassuré mon amoureuse, qui sait maintenant qu’aimer au pluriel ne veut pas dire que je l’aime moins. »

baisers2.jpgCes Lutins et Lutines tendres qui commandent un livre pour chacun(e) de leurs amours, en précisant les détails de chaque rencontre et pourquoi ils (elles) les aiment.

Ces maris ou ces épouses en difficulté qui réfléchissent sur les notions de jalousie, de possessivité,  de ce que veut dire « aimer ».

Ceux et celles qui lisaient ce blog et trouvent une cohérence entre les amours plurielles et la remise en cause d’égoïsmes sociaux et politiques.

baisers3.jpgDes monogames convaincus qu’il n’est pas nécessaires d’être Lutins pratiquants pour s’intéresser à cette façon de penser et d’aimer.

Ceux dont l’adresse d’expédition du livre est différente de l’adresse personnelle, signe d’un questionnement pas forcément partagé par le compagnon ou la compagne, mais qui sait ? Peut-être un jour…


Celles qui sont ravies qu’une femme ait écrit ce qu’elles-mêmes pensent ou vivent depuis longtemps en se demandant si elles sont « normales ».


mari_s4.jpgEt, enfin, celle qui commande en cachette car, dit-elle « mon mari pourrait devenir violent s’il savait que je vous lis ». Oui, en 2010, en France, il existe des femmes qui ont peur de l’homme censé les aimer, homme qui ne supporte pas de ne pas contrôler tout ce qu’elles pensent ou lisent. Voile noir sur leur droit à être une personne autonome…

 

 


 

couv'APHPour prolonger ce lien jusqu’à une date symbolique,  « Aimer plusieurs hommes » restera donc à 14 €, frais de port offerts, dédicace incluse jusqu’au 14 février.

Pour commander, cliquer sur le lien à droite de cette page.

Au-delà de cette date,  les commandes se feront sur le site www.autresmondesdiffusion.fr avec participation aux frais d’envoi.

D’une pierre deux coups : offrir pour la Saint Valentin une vraie déclaration d’amour, et faire des économies avant l’échéance fiscale du 15 février J

 

 

sans_abri2.jpg

                             Pour les hommes,qui ont réclamé une photo de femme...   

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20 janvier 2010 3 20 /01 /janvier /2010 12:15
lucky.jpg

Je ne peux vivre que seul, répétait-il à ses amis et amies, fier de sa liberté, dont il disait qu’elle était son bien le plus précieux, tel Lucky Lucke. « Le couple, quelle horreur, je veux vivre sans contrainte », répétait cet autre à sa presque compagne, son amante la plus régulière, à qui il avait même refusé durant des années de dire où il habitait par crainte qu’elle ne s’incruste dans son gîte de Zorro sauvage et ténébreux…. ou le découvre avec une autre.

Lucky Lucke est aujourd’hui en ménage, sa dame a fait le vide autour de lui, tous deux passent des après-midi devant des documentaires sur la fabrique du jus de betteraves en Roumanie orientale, car elle n’aime pas sortir et ne supporte pas qu’il mette le nez dehors sans elle. A 62 ans, Zorro « s’est engagé dans une vie de couple » avec sa compagne, clôt sa maison et filtre ses appels de peur qu’elle ne découvre le secret de polichinelle de ses aventures passées.

Est-ce une épidémie ? Un séducteur de 64 ans, que j’aurais volontiers surnommé le fusil à six coups tant il cumulait d’amours tumultueuses m’avoue l’incroyable : « Je suis fidèle depuis huit mois », tandis qu’un dernier tombe amoureux à l’automne de son existence et s’étonne de n’avoir plus qu’une femme dans sa vie, lui qui avait acquis une réputation justifiée de collectionneur.

Zorro.jpgRien d’étonnant, c’est hormonal, tout comme la passion amoureuse. Les hommes se rangent lorsque leur testostérone s’amenuise. Fidélité prostatique, doublée pour certains d’un sens inné du confort : c’est rassurant d’avoir à domicile une femme capable de vous porter secours en cas de malaise. Après 55 ans, surtout chez les ex-fêtards, les taux de cholestérol et triglycérides, l’hypertension et le surpoids multiplient les risques cardiovasculaires, et ce n’est franchement pas drôle d’avoir un infarctus en solitaire. Sans même parler de maladie, quand la fatigue fait s’endormir dans son fauteuil, qu’il est doux d’entendre une voix féminine murmurer : « Tu devrais aller te coucher, chéri, viens, je vais t’aider à monter … » Les dernières compagnes, tout comme celles qui ont patienté quarante ans pour que leur élu s’assagisse, profitent pleinement de ses 60 à 80 ans ou plus.

sympho-et-jerry.jpg« Tu vois bien, ton histoire de Lutinage, de polyamour, d’amours plurielles, c’est pour les jeunes, ensuite les hommes retournent dans « le droit chemin ». Que non pas, mes seigneurs… Car le Lutinage, contrairement au libertinage et à l’adultère furtif, a une base hormonale très faible, et une base amicale très forte. Découvrir l’Autre et s’intéresser à lui (à elle) plus qu’à la conquête, se séduire en mots, en regards, en affinités électives, en tendresses et en sensualité donne au coït à dominante hormonale la place qu’il mérite : c’est bon, ça fait du bien, mais ce n’est qu’un élément du lien entre deux êtres, fussent-ils de sexes différents. Un lutin peut séduire et aimer à tout âge, et garder toute sa vie des liens très forts avec des femmes qu’il « ne baise plus » mais qui continuent à le toucher.

Ecoutez RMC demain, jeudi 21 janvier. Pour mon anniversaire, mais ce n’est qu’une coïncidence, deux hommes Tristan et Guilain, vont y parler du polyamour. Leur discours est mille fois plus troublant qu’hormonal. Ils parlent des relations qui durent et du plaisir de la rencontre, considérant que l’objectif n’est pas de conclure mais de flâner librement sur la carte fournie des plaisirs amoureux.

Conclusion :

A Zorro qui ne veut que la baise

Le temps est un couperet fatal

Dès que se calme l’animal

Zorro s’endort en charentaises.

Tandis qu’un Lutin malicieux

Curieux de tout, gourmand de vie

Trouvera encore mille jeux

Quand s’amenuisera son vit.

 

 cerise05.jpg

 

 

« Ben les femmes aussi, vous vieillissez ». Oh que oui, mais différemment. Les jeunes femmes conditionnées par les contes de fées et les magazines féminins, plus les oestrogènes qui les poussent à se reproduire cherchent l’homme de leur vie, l’amour-toujours. Leur rapport oestrogènes/testostérone est franchement en faveur des hormones femelles. A la ménopause, celles-ci se tarissent peu à peu, inversant le rapport au profit de l’hormone mâle (d’où la pilosité et la voix plus grave de certaines) qui leur donne un regain de vigueur. Les enfants sont élevés, elles n’ont plus rien à prouver sur le plan professionnel, elles ont entretenu leur corps pour plaire au Prince Charmant et en touchent les royalties aujourd’hui, où les quinquas débordent de vie et de charme. Gestionnaire de la vie quotidienne depuis des décennies, elles n’ont besoin de personne au quotidien. « J’adore la compagnie des hommes, se réjouit l’une d’elles, mais pas tous les jours. » Ma mère disait qu’on a envie de vieillir auprès d’un homme aimé si on l’a connu très tôt, le regard infrarouge de l’amour permettant de retrouver les sédiments de toutes les époques traversées avec lui (elle ne le disait pas aussi poétiquement, je traduis…) mais qu’une fois veuve, pas question de se remettre en ménage « pour servir de bonne à un homme vieillissant ». Une de ses voisines veuve et octogénaire affirmait ne s’être jamais sentie aussi légère que depuis qu’elle pouvait décider seule.

 

 

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29 décembre 2009 2 29 /12 /décembre /2009 14:24

baisers3.jpgJe racontais un jour à un ami l’incapacité d’un homme pour lequel j’avais eu des douceurs à exprimer ses sentiments. Il tournait autour du pot, disant que j’étais « une fille spéciale » « tu comptes pour moi », « tu es importante dans ma vie » et autres gentillesses plus intimes, qui me firent lui lancer un jour « Ca t’écorcherait la langue de dire « je t’aime » ? » Et lui, tétanisé ou presque : « Impossible ! Quand je dis « je t’aime », j’épouse. » ce qui s’avérait impossible puisque nous étions mariés tous les deux, mais pas ensemble.

intimes.jpgA ce récit, l’ami hocha la tête : « Tu sais, ce n’est pas évident de dire « je t’aime », ça fait bien longtemps que ça ne m’est pas arrivé », mais il ne sut pas m’expliquer cette réticence, alors qu’il est par ailleurs un garçon tendre et délicieux, plein d’attentions avec les filles qu’il aime.  Un autre homme m’assura qu’il détestait  les « je t’aime »,  qu’il trouvait niais et emprunts d’une croyance en l’Amûûûûrrrr qui le débectait. « Elles me disent parfois « je t’aime » au terme d’une seule nuit et attendent que je leur dise la même chose. » J’ai souri : « Oui, c’est le « je t’aime » orgasmique, sincère dans la seconde mais absolument pas significatif ni engageant.  Ce qui ne l’empêche ni d’être agréable à dire, ni d’être agréable à entendre. » A condition de ne pas craindre que la femme qui le dit veuille mettre le grappin sur l’homme et conclure un contrat d’Epargne affectif sur X années avec impossibilité d’en sortir. »  Le problème est qu’un certain nombre de femmes disent « je t’aime » dans cet espoir ci, justement ! Je ne compte plus celles qui traitent un amour de passage de « salaud » parce qu’il les a quittées, alors qu’à leur « je t’aime » à elles, il avait murmuré « moi aussi », dans la moiteur douce qui suit le plaisir et incite à des épanchements.

Alors, entre  ceux pour qui le « je t’aime » est une pré-demande en mariage et celles pour qui il implique précisément un engagement, « je t’aime » a tout lieu de faire peur !  Dommage, alors qu’il pourrait juste signifier « je t’aime  là, en cet instant précis, et je te le dis sansenjeu autre que le plaisir de te le dire et l’envie de te faire chaud au cœur. » Comme les enfants savent si bien le dire quand ils sont petits. Comme on regrette, adulte, de ne pas l'avoir assez dit à ceux qui nous sont chers et ont disparu.

Allez en paix, je vous aime ! 

koalarit.jpg

 

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10 décembre 2009 4 10 /12 /décembre /2009 18:33

amoureux.jpgInvitée ce matin à une émission TV sur la sexualité. La présentatrice demandait comment faire pour que le sexe soit simple et comment faire pour entretenir le désir. Je me suis risquée à lui répondre- c’était en direct, pas de risque de coupe au montage- que je souhaitais que le sexe garde sa complexité et qu'on n’élucide jamais le mystère du désir.  Les gadgets et les scénarios érotiques ne fonctionnent que si on est déjà à l’aise avec sa sexualité.  Et pour être à l’aise, mieux vaut en reconnaître humblement la complexité. Paradoxalement, si on reste à un niveau superficiel, les rapports sexuels peuvent devenir pesants, alors qu’ils deviennent légers, ludiques, si on en reconnaît la profondeur et qu’on s’interroge sur les raisons pour lesquelles l’acte qui devrait être le plus libre et le plus épanouissant du monde pose tant de questions.  J’avais écrit là-dessus un papier il y a quelques années.

rodin-auguste-la-danaide-5700241.jpgLes hebdos parlent d’échangisme, la télévision d’agressions sexuelles, les magazines proposent 101 trucs pour rendre Jules  ou Juliette fous au lit, tandis qu’entre les cuisses virtuelles de blondes sans visage, les cadres internautes frissonnent d’excitation onaniste. Sexe à l’image du monde, consommateur et sécuritaire. Ce n’est pas l’organe qui fait peur, ni les gestes, mais l’invisible. L’imaginaire capable de transcender le génital en érotisme. Le désir, si puissant qu’une simple pensée redresse la verge masculine. L’abandon féminin, dont on ne sait où il peut mener... L’intimité partagée ouvre au mystère de l’autre et à ses propres mystères. Mais l’Homme, justement, déteste les mystères, déteste ce qu’il ne maîtrise pas ,qui ravive en lui d’archaïques blessures.

« Dieu créa l’Homme à son image et lui donna la Terre pour qu’il la fasse fructifier ». L’Homme- Etre humain, mais à la réflexion assez souvent le mâle- se crut donc le centre de l’Univers, proche du divin et supérieurement intelligent… jusqu’à ce que Copernic lui apprenne qu’il n’est pas le centre de l’univers, que Darwin lui assène sa filiation animale, que Freud lui révèle qu’il est mené par le bout d’un sexe lui-même sous l’emprise d’un inconscient indomptable.Trois découvertes, trois blessures narcissiques au cœur de notre sexualité.                                                                                                        Tableau de Julien Meunié

julien-94rogne.jpgNarcisse amoureux cherche son reflet dans le regard de l’autre : « Je suis le plus beau, le centre de son univers ». Qu’est-ce d’ailleurs que la jalousie, sinon le dépit de découvrir que d’autres planètes peuvent tourner autour de l’astre dont on se veut propriétaire? Malgré la multiplication des divorces et des remariages, l’idéal de l’amour exclusif est si ancré dans l’inconscient collectif que peu de gens se risquent à poser l’élémentaire question : « Pourquoi serait-il mieux d’aimer une seule personne que plusieurs ? » C’est ainsi. Point. Comme la Terre, longtemps, fût le centre du monde…. Et condamnés comme hérétiques ceux qui affirmaient le contraire.

Narcisse, donc, est amoureux. Il se sent beau, il est Dieu, et sublime l’être désiré. Mais au creux des draps, la chaleur des ébats produit des humeurs et des sécrétions, la peau est moite, les odeurs musquées. Narcisse explore des entrelacs humides et des profondeurs obscures, il gémit de plaisir… Sous  son poids de muscles, de sang et d’os, la femme s’ouvre à lui dans un  cri animal… tandis que sourit le fantôme de Darwin. A la mélancolie qui l’envahit ensuite, l’homme reconnaît sa nature animale : Post coïtum, omne animal triste…

Plus tard, son regard croise celui d’une Sylphide qui lui inspire des désirs inavouables : il la voudrait soumise, ou déchaînée. La voir s’offrir, s’ouvrir, souffrir… et jouir. La Sylphide a perçu le regard de Narcisse. Son cœur bat fort. Trouble, pulsions… Elle aimerait s’abandonner aux caprices de cet inconnu … Derrière la porte familière de son désir conjugal, elle découvre une autre porte qui ouvre peut-être sur une autre, encore moins maîtrisable…  Les fantasmes dessinent une ligne ténue entre conscient et inconscient. Pulsions non pas violentes comme on le dit souvent pour les condamner, mais puissantes. Le désir n’est pas seulement sexuel, il est l’énergie de toute vie, celle qui pousse à vivre au lieu de mourir.

sympho-et-jerry.jpg

Et c’est pourquoi l’angoisse de la mort, si humaine, est inscrite dans toute relation sexuelle, seul lien affectif pour lequel on s’interroge dès le premier jour : « Est-ce que ça va durer ? » Une mère ne se demande jamais combien de temps elle aimera son enfant, les ami(e)s n’imaginent pas la fin de leur amitié, mais Narcisse sait la fragilité du désir… 


Alors, dur, dur, le sexe ? (Si j’ose ainsi m’exprimer…) Non, dès lors qu’on est conscient de ce qui l’anime, car animer, c’est donner une âme… En réalisantque la sexualité révèle ces fragilités éminemment humaines, qui font de nous ni des dieux, ni des bêtes, mais des êtres complexes de chair et d’âme, on lui rend sa plénitude. Alors le plaisir quitte les rivages banals de la médecine et de la mécanique pour aborder ceux de l’extase
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27 novembre 2009 5 27 /11 /novembre /2009 18:46
Demain, c'est le week-end et aussi la Journée Nationale sans Achats. L'occasion de faire autre chose qu'arpenter les allées d'un super-hyper avec un chariot débordant.  Aller se promener au Salon des vignerons indépendants, cueillir des noisettes dans les bois, contempler la feuille à l'envers sous la couette, chanter sous la pluie ou bien aller au cinéma voir "la domination masculine", le film de Patric Jean avec qui j'avais fait une émission sur France-Inter en août dernier: http://fsimpere.over-blog.com/article-33595457.html . Le cinéaste prétend qu'il aimerait bien que les couples s'engueulent après la projection. Je pense que ça ne manquera pas...



Cela dit, à propos de "domination masculine", je persiste à penser qu'un grand nombre de femmes contribuent à maintenir les comportements machistes dénoncés dans le film. Je suis par exemple sidérée que deux femmes brillantes comme Françoise Chandernagor (énarque, haut fonctionnaire, écrivain, intelligente, belle) et Sylvie Brunel (géographe, écrivain, professeur, belle aussi et durant des années à la tête d'Action contre la faim) aient centré leur existence sur leur mari, au point de s'effondrer quand ce dernier est parti avec une autre, comme si leur identité, leur existence se résumaient à être aimées par cet homme. Passe encore pour Françoise (aujourd'hui heureuse avec un nouvel amour, comme quoi...) qui a vécu cette déconvenue à une époque où on se mariait pour la vie et on n'envisageait pas d'autres modèles.  Mais Sylvie a été prévenue dès le jour de son mariage puisque Eric Besson- oui celui-là même...- avait refusé de jurer fidélité devant le maire et multiplié les aventures pendant 30 ans avant de décider que l'une d'elles méritait qu'il quitte son foyer après avoir quitté le PS, cet homme devait être en crise de rupture.  Or cette femme brillante se montre aussi démunie qu'une midinette sans instruction, aussi prisonnière du mythe du Prince charmant, de l'homme de sa vie, de l'amour toujours... et sa déconvenue est telle qu'elle se répand dans son livre et sur les ondes à d'énormes généralités sur "les femmes" et sur "les hommes" alors qu'il s'agit juste de son histoire, et qu'elle porte une part de responsabilité dans la goujaterie de son monsieur qui n'échappe pas à grand monde pourtant.  La servitude est toujours pour une part volontaire, même si on la déguise sous le beau nom d'amour. Et l'amour, le vrai, est sans doute, comme dit Benoite Groult que j'adore  non pas "ne plus faire qu'un, mais au contraire rester deux, jusqu'au déchirement s'il le faut." Etre intime sans être dépendant(e). 
Au fait, le titre de ce billet, hymne à la libido indépendante,  est une jolie contrepeterie, involontaire, qui figurait sur une fiche-tricot du magazine ELLE à l'époque où j'y travaillais. Epoque rigolote où la journaliste gastronomique avait aussi écrit- consciemment ou non- que le secret d'une bonne poêle à crêpes est d'avoir la queue bien en main.

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20 novembre 2009 5 20 /11 /novembre /2009 15:26

Comme lui, elle aimait la biologie, la mer et les plats fortement épicés. Elle venait de finir de lire "l'Alchimiste", il s'exclama: "C'est drôle, je l'ai commencé avant-hier!"  Elle aussi avait profité des vacances pour s'initier au deltaplane. David n'en revenait pas d'autant de coïncidences qui les faisaient proches. Il ne lui vint pas à l'idée que la majorité des convives aurait eu les mêmes réponses qu'elle: ils fréquentaient le même milieu, lisaient les mêmes magazines et avaient les mêmes références.  (« Le jeune homme au téléphone »)

Amour formaté, prévisible, comme les experts du marketing peuvent décider que VOUS aurez envie de telle fille ou de tel garçon, à tel moment, parce que vous êtes CSP A B+, grande ville, etc…

Mais avec ce garçon étranger découvert sur la toile, attendu à la gare, ce serait forcément différent.  Il descendit du train d’un bond souple, un petit sac en bandoulière : « On peut aller se balader tout de suite, il n’est pas lourd ».  Elle aima son accent d’ailleurs et son sourire content d’être là. Ensemble, ils visitèrent la cathédrale, une petite chapelle, un musée d’objets introuvables, des parcs,  franchirent des porches devant lesquelles elle était passée cent fois machinalement derrière lesquels ils découvrirent des merveilles de jardins et de sculptures,  des fenêtres fleuries, des havres de paix loin de l’odeur de frites et de gaz d’échappements qui parfumait la mi-journée.  Tout naturellement, leurs mains se réchauffèrent dans leurs poches respectives- elle dans sa poche à lui, lui dans sa poche à elle. Cela les fit rire.

Tout naturellement en ce mois de janvier, ils eurent envie de rentrer se faire un thé brûlant accompagné de scones. Envie de le boire au lit, avec de la musique dans la pénombre. Tout naturellement,  il posa le plateau par terre  avant de s’installer sous la couette.  Leurs corps se touchèrent, leurs esprits aussi, c’était touchant.  Et tout naturellement, ils prirent le temps de sentir sous la pulpe de leurs doigts la douceur de leurs deux peaux, tout en bavardant, tout en grignotant.  De s’examiner avec la même curiosité, le même regard grave que les bébés lorsqu’ils découvrent un univers : toucher, goûter, mettre à la bouche, sentir, et de cette exploration minutieuse conclure que c’est bon ou pas bon. C’était bon. Tout naturellement.

De retour au pays, il lui envoya quelques lignes brèves derrière lesquelles se devinait l’émotion.  Elle répondit sur le même ton pudique mais eut très envie de l’entendre murmurer des mots tendres comme ceux qui lui avaient échappé tandis qu’ils se caressaient. Tout naturellement. Ils bénirent l’ADSL de permettre à leurs cœurs éloignés de converser sans se ruiner. A l’heure dite, ils furent au rendez-vous, se racontèrent ce qu’ils faisaient, leurs projets, les amis avec qui ils avaient dîné et bavardé,  les événements qui les réjouissaient ou les indignaient… sans retrouver la plénitude et l’intimité de leur rencontre.

Les mots passaient d’un pays à l’autre sous forme d’impulsions numériques binaires, ce qui manque singulièrement de sensualité.  Tout en conversant, elle revoyait sa peau à lui à deux centimètres de ses lèvres à elle,  la couleur et le satiné de son épaule où ses lèvres avaient tout naturellement trouvé refuge, lèvres qui maintenant articulaient « C’est sympa d’avoir pu bavarder comme ça, à plus, à bientôt, je t’embrasse… »  tandis que les doigts pianotaient sur la table en réclamant « et nous ? Et nous ? Et nous ? ».

 


 

 

 

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