Fini le temps où les femmes répondaient à la question « as-tu un vibromasseur ? » par : « Pas besoin : j’ai mon mec ! » comme si l’un valait l’autre, ou l’inverse. Aujourd’hui baptisés sex-toys pour faire tendance, les ex godes, vibromasseurs ou vibreurs font la une des magazines féminins, des sites sexy glamour et autres appellations destinées à « déculpabiliser » l’utilisatrice. Pourquoi déculpabiliser ? Est-ce coupable de se faire plaisir ?
Néanmoins, qu’on se le dise : un homme et un vibromasseur, ce n’est pas pareil.
ESTHETIQUE : l’homme a un sexe qui ressemble à ça. En moins volumineux. En résumé, une tige surmontée d’un casque de poilu, quoique le terme « poilu » soit de moins en moins adapté, vu la tendance épilatoire actuelle.
Un vibreur (terme plus court à écrire que vibromasseur) ressemble à ça… 
ou ça….
Ou ça….
Avantage au jouet pour la variété des formes, mais bémol important : autour du vibreur, il y a une boîte en carton ou un package qu’on jette. Autour du pénis, il y a un homme. Agréable bonus ! (quoique tous ne ressemblent pas à Lars Stephan
TEXTURE : peau pour l’homme. Latex, silicone, plexiglas, matières plastiques diverses pour le vibreur, parfois agrémentés de rainures, reliefs et autres mignardises destinées à mieux titiller la dame. Les risques d’allergie sont moindres avec l’homme, mais la variété des textures et des matières plus stimulantes avec les vibreurs.
PRIX : un homme est parfois prêt à payer pour vous, mesdames. Un vibreur doit être payé par vous. Coût raisonnable : le petit dauphin à tête aussi vibratile que les battements d’ailes d’un colibri- et donc d’une efficacité redoutable- coûte moins de 15 euros. Inutile de se ruiner dans des sex-shops snobs, un vibreur acheté dans un supermarché du sexe est aussi efficace que sa version signée par un designer. A noter : il y a des vibreurs neufs soldés en fin de saison, jamais d’homme soldés, même de seconde (ou troisième) main.
AVANT : l’avant est le meilleur moment de l’amour avec un homme. Cela s’appelle la séduction, le désir, le fantasme, bref l’imaginaire qui participe bien plus que le titillement au plaisir des femmes, à ne pas confondre avec l’orgasme. C’est là que l’Homme a toutes ses cartes à jouer, et non dans sa technique coïtale qui ne fait pas un pli face à l’efficacité du vibreur.
L’avant, avec un vibreur, est réduit à sa plus simple expression : on le sort de la boîte, on s’installe sur son lit ou dans un bon fauteuil et en voiture, Simone. Une minute trente plus tard on est heureuse, détendue, et on se dit que l’orgasme est facile, et largement surestimé…
APRES : selon une célèbre boutade, l’homme se tourne vers le mur et s’endort … ou rentre chez lui. Ou allume une cigarette. Ou va faire pipi. Mais il y en a aussi qui vous embrassent, vous câlinent, se confient. Cette intimité est souvent le meilleur moment de l’amour, celui qui crée le lien.
Avec un vibreur, pas d’intimité. On se lève, on le lave, on le range.
VIE SOCIALE : on peut avoir plaisir à présenter l’homme qu’on aime, être fière de ses qualités, le regarder jouer avec les enfants. On présente rarement sa collection de vibreurs, excepté à ses amants joueurs, et on les range de préférence loin du regard des enfants.
DESIR : on peut désirer un homme, aimer sa peau, son goût, son odeur, son intelligence, son humour, sa gentillesse. Le désir ne se confond pas avec les performances kamasoutresques de l’individu : un basique câlin prodigué par un homme désiré est un million de fois plus agréable que les 457 positions pratiquées avec art par un homme qu’on trouve « lourd » (et ce n’est pas une question de poids.)
On ne désire pas son vibreur, on se désire soi-même. Le vibreur est du reste un excellent moyen de faire connaissance avec son propre corps sans complexes ni limites. En ce sens, il permet de développer ses capacités érotiques et de se débarrasser de certaines inhibitions… Il est toujours là quand on en a besoin, il agit là où on le souhaite. Mais on n’a pas envie de le remercier après, ni de l’embrasser, ni de l’appeler « mon amour ». En plus, il ne se lève pas pour vous apporter à boire si vous avez soif.
DIVERSITE AMOUREUSE : excepté les Lutines qui savent que plusieurs hommes se complètent et ne se concurrencent pas, les autres rêvent de l’Homme Unique… et laissent en friche ce que leur sexualité aurait pu découvrir avec d’autres, différents. Ni meilleurs, ni pareils, ni pires : différents.
A l’inverse, les boutiques proposent chaque saison de nouveaux modèles, qui offrent des vitesses et des rythmes de vibrations variés, avec des stimulateurs simultanés de nos moindres recoins intimes. De quoi découvrir ce qu’on apprécie, même si on ne l’avait pas imaginé avant. Vous en connaissez beaucoup, des hommes capables d’alterner dix modes de vibrations et de pénétrations différents sans fatigue?
PARTAGE : votre vibreur ne voit aucun inconvénient à ce que vous conviez d’autres jouets à vos jeux coquins. Il est même prêt à vous partager avec votre compagnon. L’inverse n’est pas forcément vrai : un homme voyant sa compagne jouir en quelques minutes avec son vibreur quand lui-même la laisse insatisfaite peut mal le ressentir. C’est la raison pour laquelle les fabricants ont imaginé des vibreurs en forme de canards, de rouges à lèvres ou de minuscules pénis. La concurrence semble moins rude. Illusion totale : la source du plaisir étant à 80% la vibration et non la pénétration, la taille et la forme du jouet importent peu.
EFFICACITE : 87% des femmes ont un orgasme en quelques minutes avec leur vibreur, seulement 50% avec un homme. Normal, car ce sont elles qui dirigent le vibreur et elles connaissent leurs points sensibles. Par ailleurs, elles sont plus détendues qu’avec un homme, car pas en train de se dire « comment il trouve mes seins ? » « a-t-il vu ma cellulite ? » « Suis-je un bon coup ? » « Aïe ! qu’il est lourd ! » « Il transpire, c’est odieux… » Que les hommes se réjouissent. La supériorité orgasmique des vibreurs prouve que si une femme tient à vous, ce n’est pas que pour le sexe.
Quant à celles qui gémissent « je l’aiiiiime !!! » dès qu’un homme les transporte au 7è ciel, il suffit de leur offrir un vibreur pour qu’elles découvrent que leur jouissance vient d’elle et de quelques titillements bien placés, et qu’il serait fou de détruire ce qu’on a construit juste parce qu’on jouit. C’est pourquoi je ne saurais trop conseiller aux époux dont la femme a un amant de lui faire ce cadeau. Si elle persiste dans sa liaison, ce n’est pas parce que l’amant « en a une plus grosse » ou « est un meilleur coup » qu’eux, c’est pour autre chose… et cela mérite discussion au lieu de se placer dans la stupide position du combat de coqs.
En conclusion : si vos priorités sont votre orgasme, votre indépendance, votre sexualité et vous-même, optez pour un vibreur. Si vous aimez parler avant et après l’amour, partager, toucher, regarder, choisissez un ou plusieurs hommes.
Nec plus ultra : combinez les deux, vous serez comblée.
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