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5 septembre 2007 3 05 /09 /septembre /2007 01:53

Mon kiné m’a dit un truc étonnant : entre 20 et 50 ans, on prend un gramme par jour, physiologiquement, sans manger plus ni bouger moins.  Question de ralentissement progressif du métabolisme. Très progressif. Qu’est-ce qu’un gramme par jour ? 365 grammes par an. 1 kilo tous les trois ans. 

10 kilos entre 20 et 50 ans. 

Donc, sans faire aucune folie, sans aucun chocolat de trop, sans être une patate de canapé avachie à regarder Desperate Housewives en croquant des smurps salés et bien gras, on prend dix kilos.  Je ne vous dis pas le résultat si on fait tout ce que je viens de décrire… 

Ce qui veut dire que si on ne prend pas de poids, ou peu de poids, on a fait quelque chose d’antiphysiologique ! On s’est privé de manger, au risque d’affamer ses neurones (l’aliment principal du cerveau, c’est le sucre)  ou alors on a beaucoup bougé pour éliminer les calories. Ou on a cessé de boire le vin et de manger les tartines pain/beurre/chocolat râpé (3cm, la couche de chocolat râpé, sinon on sent trop le beurre) qu’on affectionnait à 20 ans. 

Bref, on est devenu RAI-SON-NA-BLE !!!   

Arghhh ! Que la vie est amère quand on la boit sans sucre ! 

Arghhh bis : prendre dix kilos, quelle horreur !  

La vie n’est-elle donc qu’un cruel dilemme entre respecter la physiologie et ne plus rentrer dans ses robes moulantes de jeune fille, ou contrarier la physiologie en se privant de tout excès ? 

JE REFUSE ce genre d’alternative. Pourquoi choisir ? Pourquoi ne pas cumuler la tartine beurre/chocolat, la combishort (ou la jupe) moulante… et le cul du crémier.

 Bon sang, mais c'est bien sûr:  la voilà, la solution !   

Sachant qu’un gramme de graisse équivaut à 9kcal, et qu’un orgasme REUSSI (précision toute médicale) brûle 400 Kcal, NEUF orgasmes par an ( en plus de ceux que vous éprouviez à 20 ans, bien sûr) suffisent donc largement à éliminer le poids excédentaire infligé par la physiologie. 

Bonne nouvelle, non ? Plus on prend de l’âge, plus on doit faire l’amour, ça promet une ambiance d’enfer chez les retraités qui liront ce blog. 

La mauvaise nouvelle, c’est qu’un seul croissant au beurre apporte 380 Kcal. 

La bonne nouvelle : après le petit-déjeuner du dimanche, vous savez ce qu’il vous reste à faire.

 

 

 

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31 août 2007 5 31 /08 /août /2007 22:52

Contribution aux commémorations du 10è anniversaire. Pas de fleurs sur la flamme du Pont de l’Alma, pas de souvenirs éplorés, mais un test genre magazine féminin : 

« Etes-vous plutôt Camilla ou Diana ? »   

Côté Diana la jeunesse, la beauté, l’élégance, la princesse qui épouse le Prince Charmant, tous les ingrédients du conte de fées. Avec, bien évidemment, une fin tragique, c’est le lot de toutes les grandes histoires d’amour. Roméo et Juliette, Paul et Virginie, Ariane et Solal, tous ont la même destinée : beau prince, charmante princesse, union miraculeuse et fragile qui s’achève dans la mort …Icône figée dans un sourire qui jamais ne se ridera. 

Côté Camilla une femme ni belle ni laide mais sympa, une allure de girl-scout capable de pique-niquer de saucisses grillées dans un pré d'Ecosse trempé par la pluie ou de grimper à cheval avec un talent certain et une gaieté communicative. Une femme énergique et sensuelle. Si sensuelle qu’elle gagne peu à peu le corps et le cœur du Prince. Si énergique qu’elle lui donne la force qui lui manque. Si aimante qu’il y panse ses blessures d’enfance. Si discrète que jamais elle n’a tiré avantage de cette situation exceptionnelle. Sûre d’elle, de ses désirs et de ce qu’elle refuse, entre autres se soumettre au protocole de la cour. Elle veut Charles , elle ne veut pas devenir reine. 

Au bout du compte, cet amour commencé comme une liaison sans avenir, s’achève dans le cœur après plus de 30 ans: à la raison d’Etat le Prince a opposé la partie « non négociable de sa vie » son droit à choisir celle qu’il aime et qui l’aime non comme un Prince mais comme un homme, y compris un homme vieillissant. Ces deux là s’adorent et ont dû vivre ensemble des plaisirs bien terriens, bien  charnels pour qu’ils leur donnent le courage de s’opposer à l’establishment. Ils ont préservé leur histoire malgré les lazzi, les cruautés des tabloïds et la vindicte populaire. Au passage, saluons le fair-play du major Parker Bowles, époux de Camilla durant des années, qui sut tirer avec élégance son épingle d’un jeu où il aurait pu se sentir ridicule. 

Au test, je choisis sans hésiter « Camilla » :  pour l’intelligence qu’elle a mis à tisser son bonheur, pour son refus d’être l’épouse soumise du jeune Charles lorsqu’il lui a demandé sa main, pour sa solidité face aux attaques mesquines,  pour sa liberté d’esprit, en somme, nullement incompatible avec un amour qui a de quoi, finalement, faire rêver toutes les femmes du monde parce qu’il se joue de l’âge et de la beauté.   Encore que... je ne la trouve pas si mal, Camilla :)

 

 

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30 août 2007 4 30 /08 /août /2007 17:39

Je reçois une proposition d’abonnement à Charlie-Hebdo, avec réduction de 23%  pour fêter les 15 ans du journal 1992/2007 et je suis outrée (vive Zoutrée ! dirait Pierre Dac)  

 

J’ai connu toute l’équipe de Charlie-Hebdo  en 1973/74 et ai assisté à moult réunions de bouclage du temps où ce journal savait œuvrer dans la créativité, l’insolence et la bonne humeur. Ca travaillait dur jusqu’à ce que le dessin de couverture soit trouvé : « Je crois qu’on le tient » disait rituellement Cavanna. Ensuite, place à la fête : saucisson, vin  rouge, fromages, ripailles diverses, les jeunes filles en fleur comme moi étaient courtisées avec gentillesse et paillardise. Je me souviens d’une immense tarte aux fraises qu’ils avaient commandée (surprise) pour mon anniversaire, et sur laquelle ils m’avaient assise, avec l’intention évidente de savourer fraises et chantilly là où elles se trouvaient alors J  

Je me souviens du Pr Choron me disant « tu bois trop », et alors que je le plaisantais sur le thème « c’est l’hôpital qui se moque de la charité » compte tenu de sa capacité à picoler, il m’avait répondu : « J’ai 50 ans, je peux abuser à mon âge, mais toi tu en as 20. Si tu continues comme ça, tu seras hideuse à 50 ans. » C’est drôle, mais cet homme m’a sans doute incitée à mieux gérer mes excès, lui qui en faisait tant, et c’est sans doute grâce à lui qu’il y a cinq ans, au Salon du Livre, j’ai croisé Cavanna qui m’a dit : « Le temps est galant avec toi »… Jolie expression, galante aussi. 

Je me souviens évidemment de Gébé, si talentueux, si discret, si sensible et génial dans sa capacité à saisir les détails infimes de l’existence et à en traduire la merveilles ou l’absurdité. Gébé, avec qui j’ai déjeuné chaque année jusqu’à sa mort et qui me disait sa tristesse de voir le nouveau Charlie devenu une entreprise où des « notes de service » ordonnaient à chacun ce qu’il devait faire alors qu’autrefois on se disait les choses en face, tout simplement. 

L’existence du Charlie d’aujourd’hui est bienvenue, certes, dans un paysage de presse sans intérêt. Mais à mon goût il se prend trop au sérieux, il a perdu l’activisme joyeux qui fait les révoltes efficaces. Son insolence est faite de mots plus que d’actes.

 

 

Sa pire insolence ? Cette note : « 1992/2007 Charlie a 15 ans », qui gomme toutes les années des fondateurs/créateurs du journal, qui gomme les seventies exactement comme Nicolas Sarkozy veut faire table rase de mai 68.

 Alzheimer ou quoi, Philippe Val? Il a oublié qu'il a signé un livre intitulé: les années Charlie: 1969/ 2004

 

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23 août 2007 4 23 /08 /août /2007 18:06

Ca se discute,  l’Arène de France, et d’une façon générale toutes les émissions de plateau fonctionnent sur le même schéma : une question, et des intervenants « pour » ou « contre ».  Sur le mode « Faut-il… ne faut-il pas ? »

 

 

Faut-il avoir peur des pédophiles, faut-il investir dans l’immobilier, faut-il croire à l’amour, réformer l’éducation nationale, interdire la prostitution, expulser les immigrés …  En deux temps, trois mouvements- sur certaines émissions particulièrement peuplées, chaque intervenant dispose d’environ deux minutes trente pour trancher - on demande de prendre position et de dire la norme, qu’elle soit classique ou iconoclaste, mais surtout d’asséner une réponse !

Lundi dernier, on m’a demandé de répondre en deux minutes à la question « Pour ou contre la distinction entre jouissance clitoridienne  et  vaginale ? » l’essentiel étant de choisir entre les deux. Ma première réaction, vous vous en doutez a été de dire « Pourquoi choisir quand les deux existent et se complètent si bien ? »

Mais non, il fallait prendre position, c’est le cas de le dire, et c’est en pensant aux positions que j’ai opté pour la clitoridienne, plus commode à mettre en œuvre partout, discrètement au bureau si on ne tape que d’une main sur son clavier d’ordinateur, au restaurant sous la nappe,  dans le métro contre la barre centrale, j’en passe et de plus osées J .  La clitoridienne a aussi l’avantage de permettre de jouer avec des hommes réfractaires à la capote ou des hommes à la virilité défaillante mais plein de doigté.».  Elle est aussi l’amie des vibromasseurs ( le terme sex-toy m’insupporte, osons dire gode et vibro), la camarade des ébats saphiques.

 

 

D'ailleurs, pourquoi choisir ???? Je veux le beurre, l’argent du beurre et le cul du crémier,  le menu fromage ET dessert,  et même, comble de l’ambition, plaisir ET tendresse, jouissance ET caresses. Bref, on n’est pas des bêtes ni des ordinateurs en mode OU/OU.  Et s’il est si difficile de trancher (aïe !)  cette question simple, imaginez combien les grands débats de société précités mériteraient un traitement plus nuancé que les sempiternels « Faut-il… ne faut-il pas. »

 

 

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12 août 2007 7 12 /08 /août /2007 18:32

Mon ordinateur me harcèle : Avast beugle périodiquement qu’il a installé une nouvelle base de données antivirale, Microsoft me propose des mises à jour et râle si je les refuse, tout en m’informant perfidement qu’il semble que ma copie de Windows ne soit pas originale, peut-être suis-je victime d’une contrefaçon de logiciel …  mes incursions sur des sites sexy me valent des avalanches de spam porno, mon courriel est envahi de pourriels proposant des montres et des vitamines… Hier, mon écran a adopté un fonds sépia pour je ne sais quelle obscure raison.  Virus ? J’ai immédiatement mis sur clé USB mes textes en cours avec l’impression désagréable que l’ordinateur est l’inverse de l’intimité. On y entre comme dans un moulin. 

Intimité, justement : j’ai été un peu déçue par l’émission de lundi dernier sur RMC où était confondues intimité et tendresse, où le sujet était parasité par les pubs, la météo, les infos, les coups de fil d’auditeurs parlant de tout autre chose...  C’était un beau sujet, pourtant, l’intimité. En sortant de l’émission, je me suis dit : « En une phrase, comment la définirais-tu ? » 

Quand la routine qu’on craignait se transforme en rituels qu’on adore. 

Quand on ose tout sans craindre de se perdre. 

Quand on reste serein dans la proximité comme dans la distance. Quand….  

Encore une fois, c’est dans  le livre du grand Tout que j’ai trouvé. Pas en une phrase, mais peu importe. J’en profite pour embrasser Mattéo qui est en vacances . 

« Je suis intime avec Matteo, c’est le terme le plus juste. Amie, bien sûr, amante parfois, amour toujours. Impossible d’étiqueter ce que nous sommes l’un pour l’autre, c’est un lien subtil et qui n’a pas cherché à l’être. L’intimité  est venue sans que nous ayons voulu tout savoir l’un de l’autre, au contraire,  il y a entre nous une discrétion rare,  peu de mots, les sentiments affleurent par accident,  comme une vague mourante, parfois, laisse apparaître un caillou que nul ne soupçonnait. Je le découvre, mais je me découvre aussi… Peu à peu se construit le paysage de nos affinités et il nous faudra sans doute longtemps pour que l’image apparaisse dans sa totalité, si elle apparaît un jour. J’aime cette incertitude, ce plaisir de laisser la vie construire sans lui imposer de plans. Sans fébrilité et sans angoisses. J’ai curieusement une confiance absolue en Matteo, je dis curieusement car c’est rare chez moi, depuis Guido et quelques autres, j’ai toujours l’œil vers la sortie et un doigt sur la gâchette. » (Ce qui trouble Lola, p. 41 (Blanche) et 51 (Pocket)

 

 

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29 juillet 2007 7 29 /07 /juillet /2007 10:23

J’ai raconté à quelques personnes l’interview que j’ai faite de Jacques Landriot, PDG de Chèque déjeuner, dont je vous ai déjà parlé. (ITV qui paraîtra début septembre dans le Nouveau Consommateur) Chèque déjeuner est une société coopérative ouvrière dont chaque salarié est actionnaire, elle est 3ème mondial de son secteur, expo rte dans moult pays, distribue autour de 20 000 euros par an d’intéressement à chaque salarié, à part égale pour le PDG comme pour le plus petit salaire, lesdits salaires étant étagés d’environ 1500 euros par mois à 7500 euros pour le fameux Jacques qui pète la forme et a l’air totalement heureux d’être, comme il dit : « Economique ET social ». 

La réaction des trois personnes à qui j’en ai parlé a été identique : des yeux écarquillés, incrédules, et une question précautionneuse : «  Cet homme dont tu parles, il est… communiste ? » C’est tout juste si elles ne se retournaient pas en frissonnant, des fois que le rouge en question, un couteau entre les dents, les auraient menacé. 

Etrange, n’est-ce pas, cette société où des PDG peuvent couler une boîte et partir avec des millions d’euros d’indemnités, où les gens qui fraudent le fisc français en s’exilant à l’étranger sont considérées comme des victimes d’un système vraiment trop dur pour les riches, mais où un chef d’entreprise qui gagne 7500 euros par mois- ce qu’il estime pour sa part tout à fait suffisant pour vivre heureux avec sa famille - est considéré comme bizarre, anormal et pire que tout : communiste !  Aujourd’hui, pour faire peur, ne dites pas que vous êtes toxicomane ou pervers sexuel, ça n’effraie plus personne. Par contre, communiste…. Pour illustrer ce post, j'ai tapé "Communiste" dans Fotoresearch, banque d'images américaine. Voilà ce qui est sorti: que des objets rouges. Communiste = rouge. Est-ce qu'aux USA on dit "arrête toi au feu communiste", le communiste de la honte m'est monté au front", "j'ai acheté un nouveau communiste à lèvres" Ces cerises sont bien communistes?"  

L’arrivée de Batman et Cat Woman à la tête du pays n’a rien changé à cette société, si ce n’est qu’une pensée quasi magique ou des sondages sur mesure, ont transformé les 60% de gens inquiets devant les inégalités et la misère en 66% de satisfaits de l’action présidentielle, qui n’a pas pour l’instant d’effet notable sur lesdites inégalités, au contraire.   

 

Heureusement, il y a une jeune génération pas dupe et généreuse : j’ai rencontré un jeune entrepreneur diplômé d’une école de commerce, qui a choisi de mettre ses compétences au service du commerce équitable et d’actions de réinsertion. Ma fille aînée, dont je parle moins que de l’autre parce que je respecte son désir de discrétion, (ce qui ne m’empêche pas d’être ravie quand un de ses ex-employeurs me dit « jamais je n’ai eu une stagiaire aussi brillante et éthique »), a choisi de mettre ses diplômes et son riche CV au service de la défense de l’environnement et de la lutte contre le pillage des ressources naturelles. L’un et l’autre sont modestement payés, mais trouvent une satisfaction dans la cohérence entre leurs idées et leur vécu, ce que m’a confirmé Jacques Landriot : « Je reçois de plus en plus de CV de jeunes diplômés qui veulent travailler ici pour « donner un sens » à leur existence,  pour évoluer dans un environnement professionnel où l’objectif n’est pas de tuer l’autre  mais de bien bosser ensemble.»

 

 

 

 

 

 

 

 

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26 juillet 2007 4 26 /07 /juillet /2007 12:34

Ces jours ci, j’ai feuilleté du magazine féminin destiné aux trentenaires, quel que soit l’âge réel des lectrices. Car l’esprit du publicitaire, la trentenaire, c’est le marché à conquérir (ce en quoi ils ont tort, l’argent est plutôt chez les quinquas par les temps qui courent…) Dans GLAMOUR, il y avait un supplément « Sexe »- été oblige !- fort bien fait, expliquant en substance que le secret du plaisir est de désirer vraiment et de se sentir assez bien avec l’autre et avec soi pour se laisser aller : désir et lâcher prise, le message ne pouvait que me plaire… 

Sauf que… sauf que… hormis dans ce supplément, tous les articles du magazine, de même que ceux d’Isa parcourus ensuite, donnaient des conseils, voire des consignes pour traquer le moindre poil, lisser sa peau, perdre des kilos, muscler les chairs forcément ramollies et indésirables et être maquillée du matin au soir (avec changement de couleurs et de textures selon l’heure du jour) toutes contraintes indispensables à qui veut séduire le mâle !

Quel boulot, le sexe !  Trois heures de préparation pour une demi heure de dégustation, pire que le bœuf en daube J  Encore, je vous passe les articles sur l’angoisse de se dénuder, les blocages à vaincre et « que dire après l’amour ». On s’étonnera ensuite que les jeunes femmes aient des pannes de désir ! Et que les jeunes hommes (voir le sondage DUREX Global Survey) aspirent à moins de technique et plus de tendresse de la part de leurs partenaires.

 

 

 

 

 

 

« Apprivoiser son corps… on devrait commencer par là, l’aimer totalement pour pouvoir l’offrir totalement... Aimer l’idée que tant qu’il se passe quelque chose dans un corps c’est qu’il est vivant, ça ne dure pas bien longtemps, autant  en jouir avant la fin, avant même la fin, avant ce moment qui arrive peut-être où l’on ne s’aime plus parce que la vie vous a trop abîmée, trop lassée, mais le plus tard possible. Je connais des filles de trente ans qui ne s‘aiment déjà plus, elles traquent leurs kilos, leurs défauts, leurs petites taches sur le teint, la courbe imparfaite de leurs sourcils… Il faut dire que l’environnement ne les aide pas, tout ce qu’on vend aux femmes exalte leurs défauts, des produits pour une ligne parfaite, une beauté sublimée, un corps de rêve, un bronzage impeccable, sous-entendu « qu’est-ce que vous êtes moche au naturel », mais cette perfection, à quel prix, mon Dieu,  à quel prix !  Si l’amour d’elles-mêmes est payant, comment pourraient-elles croire que l’amour des autres peut être gratuit ? Il leur faudra des preuves sonnantes et trébuchantes et leur homme dira : « les femmes aiment l‘argent ». Ce n’est pas qu’elles aiment l’argent, c’est qu’elles veulent savoir combien elles valent. Baiser sans enjeux, par désir, c’est refuser la loi du marché ! («  Ce qui trouble Lola » Pocket p. 57)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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10 juillet 2007 2 10 /07 /juillet /2007 12:16

Ca faisait longtemps que je n’avais pas parlé du petit Nicolas. Faut dire qu’il est si omniprésent qu’on a l’impression de l’avoir chaque jour chez soi !  Pas inintéressant, d’ailleurs, d’observer la fascination réciproque entre le PS et lui et l’irritation grandissante de ses supporters de droite qui se sentent délaissés, pour ne pas dire trahis, plus les effets retards qu’auront certaines mesures … 

A propos des heures sup’ exonérées de charges et d’impôts une femme de ménage employée à plein temps (35h) dans un hôtel parisien m’a fait cette judicieuse remarque : « Je gagne 1200 € net par mois après 21 ans d’ancienneté. Je voulais « travailler plus pour gagner plus » mais mon patron n’a pas d’heures supplémentaires à m’accorder. Ou, quand il y a une surchauffe temporaire, il me fait faire des heures sup’ qu’il paie en « repos compensatoire » durant les périodes creuses. »  Je fais donc des ménages chez des particuliers, payées en « chèque emploi service : pourquoi ai-je des charges et des impôts sur ces heures supplémentaires, alors que si je les faisais chez mon patron, elles seraient totalement exonérées ? » 

Oui, pourquoi ? 

D’ailleurs, pourquoi exempter de charges et d’impôts les heures sup’ et pénaliser le travail au noir, qui n’est jamais que du travail en plus sans charges et sans impôts ? Ainsi, le gendarme (je dis gendarme parce que j’en ai connu plusieurs dans ce cas) qui arrondit ses fins de mois en bricolant au noir chez des particuliers est en infraction, alors que lui aussi essaie de « travailler plus pour gagner plus ». Question d’assurance ? Mais pourquoi l’assurance-maladie prendrait-elle en charge un accident survenu pendant des heures sup’ pour lesquels ni l’employeur ni l’employé n’ont versé de charges à la sécurité sociale, et pas celle du quidam qui fait des chantiers (ou des cours de maths, ou du jardinage) non déclarés ? 

Autre question : « travailler plus pour gagner plus » se conçoit si on a le temps de le faire, mais quid de la banlieusarde soumise à  3h de transport par jour – ce n’est pas rare- auxquelles on ajoute 7h de travail légal, plus 5h de travail ménager, courses, soins aux enfants, ce qu’on appelle la seconde journée de la mère de famille  : 15h par jour ! Où va-t-elle caser des heures sup’ ? La mesure est donc machiste et réservée à ceux qui ont la chance de travailler pas loin de chez eux. 

Et puis surtout : gagner plus, pourquoi faire ? S’il s’agit juste de pouvoir se loger, manger et se vêtir, il est honteux qu’un salaire de base à temps complet ne permette pas de le faire dans un pays développé comme la France. S’il s’agit de payer la personne qui garde les enfants pendant les heures sup’, ou est l’intérêt pour le salarié ? S’il s’agit de s’offrir des choses pour ses loisirs, OK… mais quand trouver le temps de s’en servir si on travaille tant d’heures par jour ? 

C’est une mesure qui fait le pari de stimuler la consommation et la croissance s’exclament en choeur les vertueux économistes libéraux. Cependant un rapport récent vient de montrer que la pollution et l’effet de serre diminuent dans les pays où on réduit le temps de travail (donc de transport, de consommation d’énergie, etc) Quand on sait l’urgence des problèmes de dérèglement climatique et écologiques en général, prôner une croissance qui les aggrave est-il cohérent ? 

Allez hop, j’envoie ce post à l’Elysée, et je vous tiens au courant de la réponse éventuelle.

 

 

 

 

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8 juillet 2007 7 08 /07 /juillet /2007 12:27

O7/O7/O7 : 7 juillet 2007, date porte-bonheur pour tous ceux qui savent qu’il y 7 jours dans la semaine, 7 nains de Blanche-neige, 7 merveilles du monde… et 7 péchés capitaux, plus les péchés capiteux qui mènent droit au mariage, d’où embouteillage dans les mairies en ce samedi 7 juillet. Rien que dans ma banlieue, il y en avait trois à la file vers 15h, à tel point que les invités scrutaient les visages les uns des autres pour être sûrs de ne pas se tromper de noce J 

Car rien ne ressemble plus à un témoin de mariage qu’un autre témoin de mariage : beau costume, propre sur lui, sourire heureux… Les femmes sont élégantes, les hommes bien mis,  le moindre rayon de soleil est salué comme un bon présage, tandis que la première goutte d’eau fait s’exclamer en chœur « mariage pluvieux, mariage heureux ! » Ce ne sont pas deux amoureux qui s’unissent, ce sont deux familles, pour en former une troisième, le maire en lisant les articles du code insiste plus sur le secours, l’assistance, la fidélité, la contribution aux charges du ménage, la communauté de vie, l’éventuel contrat de mariage et les futurs enfants que sur le désir et la passion… et il a raison !

Le mariage doit être célébré dans une salle à la porte ouverte, sous peine de nullité, ce qui implique bien qu’il ne s’agit pas d’un acte intime mais d’un rituel social : un homme et une femme décident d’un projet de vie commun, qui prolongera les générations précédentes à travers les enfants éventuels. Autrefois, il permettait de rassembler des terres, de léguer une entreprise à un fils ou un gendre. Rien que de très matériel… et cohérent : la survie de l’ humanité repose aussi sur une certaine stabilité, qui n’exclut ni la modernité ni le progrès. 

En revanche, si l’amour né d’une vie quotidienne sereine et d’intérêts communs a des chances de durer, la passion né d’un désir irrépressible est bien plus instable et douloureuse : étymologiquement, passion signifie « souffrir »… L’erreur de la seconde moitié du 20è siècle a peut-être été de glorifier le mariage passion et de faire se précipiter les amoureux fous vers une institution pas du tout créée pour cela, au risque d’une multitude de divorces une fois la magie envolée. Ce n‘est pas la liberté des mœurs ou la dureté des temps qui cassent les mariages, mais plutôt le fait d’avoir transformé un rituel social en institution romantique. 

Une amie, après de multiples et ardentes aventures, a rencontré un homme avec qui la vie commune s’est révélée douce et harmonieuse. Avant de l’épouser, elle a vécu quinze ans avec lui, concluant : « Le mariage ne devrait pas être une promesse de s’aimer toute la vie, qu’on risque de trahir, mais la confirmation d’un amour qui a eu le temps de se bonifier… comme un bon vin. » 

Et le désir, la passion dans tout cela ? Ils existent, évidemment, mais ne devraient pas être les fondements du mariage, contrairement à ce que prétendent les magazines. Ne serait-ce que par ce que le désir puise ses racines dans l’inconscient et les pulsions, alors que le mariage exige d’être bigrement conscient et réfléchi pour en surmonter les inévitables aléas.  

 

 

 

 

 

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1 juillet 2007 7 01 /07 /juillet /2007 20:08

Le Royaume Uni est le pays au monde le plus quadrillé : 1 caméra de surveillance publique ou privée pour 14 habitants. Big brother suit pas à pas le citoyen britannique, qui accepte ce grignotage progressif de sa liberté au nom de la sécurité. Ce qui n’empêche pas les voitures piégées d’entrer dans Londres ou d’aller se jeter sur un terminal d’aéroport. Car les terroristes savent communiquer avec du papier et un crayon, déjouant ainsi les surveillances de courriels, SMS et communications téléphoniques. Ils savent aussi se fondre dans la masse, rendant quelque peu ridicules les interpellations « au facies ». 

En mars dernier, quand je suis allée au Québec, j’ai passé à Roissy quantité de contrôles, jusqu’à la fameuse confiscation de pince à épiler, arme redoutable s’il en est, l’obligation de jeter avant le passage des portiques toute bouteille d’eau entamée et de transporter dans un sac transparent scellé avec ticket de caisse les boissons achetées en free tax. Pendant l’attente en salle d’embarquement, envie pressante. L’hôtesse de sol m’explique qu’en raison de travaux, les toilettes de l’étage sont fermées. « Prenez l’ascenseur derrière cette palissade, il vous descendra directement dans d’autres toilettes. » Je le fais, puis en cherchant les lavabos pour me laver les mains, je m’aperçois que ces toilettes donnent… sur le hall de départ. Autrement dit, un passager pouvait s’enregistrer, puis aller aux toilettes avec un bagage à main contenant arme ou détonateur, prendre l’ascenseur et arriver directement dans la salle d’embarquement en squizzant tous les contrôles d’identité et de sécurité ! C’était tellement sidérant que je ne l’ai pas ébruité. Trop peur de donner de mauvaises idées … Aujourd’hui, les travaux doivent être achevés, et la sécurité de nouveau assurée, mais cette anecdote montre qu’il y a toujours une faille, si pointilleux soient les contrôles, si précises les procédures d’alerte.

A contrario, la meilleure sécurité est peut-être dans la fantaisie, l’imprévu, des sociétés moins policées- à tous les sens du terme- que les nôtres. Juste après le 11 septembre, alors qu’il fallait ouvrir son sac à l’entrée de tous les lieux publics, je fus invitée à une soirée à l’ambassade du Burkina-Faso. A l’accueil, on me désigna l’escalier « Montez, c’est au premier » à la simple vue du bristol d’invitation, sans vérifier mon identité ni fouiller mon sac. Comme je m’étonnais de ce laxisme auprès de l’ambassadeur, il me répondit en souriant : « Madame, les terroristes n’attaquent pas les pays pauvres, nous ne présentons aucun intérêt pour eux. L’attentat du 11 septembre n’aurait d’ailleurs jamais pu avoir lieu chez nous : on ne sait jamais à quelle heure les avions arrivent, à quelle heure ils vont décoller… comment voulez-vous programmer un quelconque attentat ? »

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Depuis le 31/12/2013, le site Autres Mondes n'est plus actif, mais vous pouvez toujours aller y voir   la superbe vidéo d'Himlico

et la non moins superbe vidéo sur "Aimer plusieurs hommes",  toutes deux réalisées par Douze Films Prod (www.douzefilms.fr) 

Pour être informé de la disponibilité de "Aimer plusieurs hommes"et de "Himlico et autres contes", contacter: simpere.autresmondes@gmail.com 

  "Autres désirs, autres hommes" étant épuisé en version papier, il a été réédité en ebooks regroupant les nouvelles par thèmes: Que vous aimiez le sexe entre amis (sex-potes), les aventures insolites (Belles rencontres) la transgression (Jeux et fantasmes) vous y trouverez votre compte.  En vente chez IS éditions   et sur la plupart des plate-formes de livres numériques, plus FNAC, Amazon, etc. Sexe-potes.jpg

 
 

 

 


 

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Le livre du grand Tout


Un livre indispensable
voyages torrides et beaux paysages
une belle histoire de peau et de coeur
documenté, ça énerve parfois, ça fait aussi du bien
à découvrir ou redécouvrir pour la finesse de l'analyse et de l'écriture