« Petit éloge de l’excès » par Caryl Ferey (Folio, 2 euros)
L’auteur est Breton et a vécu longtemps en Océanie, il a écrit des thrillers que je vais m’empresser de dénicher. Ce petit bouquin est excessif, plein de rage, d’émotion, de dérision, de provoc’, de drôlerie, bref un coup de frais salutaire au milieu de la littérature eau tiède qui endort les neurones. Quelques échantillons :
« Libre à nous de ne pas acheter leurs saloperies, de ne pas lire, écouter, regarder leurs saloperies, de ne pas travailler dans leurs entreprises à l’idéologie fascisante, libre à nous d’aimer qui en a envie comme on en a envie- en Vie- et de ne tenir aucun compte de leurs désastres, des atavismes familiaux, leurs business plan pour une résilience à tous les étages. Ne pas vivre reclus en prédisant l’apocalypse…. mais faire tonner le volcan qui grogne en nous, entourés de notre vraie
Un autre : J’ai grandi dans les années 80 et j’encule Casimir. Savez-vous ce que c’est que d’avoir grandi dans un monde en faux où l’on vous disait en face qu’écraser la gueule de l’autre était la super classe ? Que se remplir les poches était la seule liberté ? Cette agressivité crasse, cette pauvreté intellectuelle et morale est née dans les années 80. … Le début de l’ère du supermarché… (Thatcher et Reagan) expliquant au monde qu’il fallait dorénavant suivre le nouveau modèle libéral… pas un capitalisme à la papa où l’on nourrissait encore un peu
Il y a aussi un texte hilarant sur sa grand-mère, un hommage à Jacques Brel et à Raoul Vaneigem, l’histoire d’une passion née d’un seul regard puis perdue, un éloge de l’amitié… Pour deux euros, parole, c’est plus revigorant qu’un café ou même une vodka cul sec.