« Qu’a donc à nous dire cet homme à qui tant dans sa vie familiale que professionnelle, tout semble avoir réussi ? » Cette question que s’est posé le Pr. Jean-Marie Pelt[1] quand je lui ai demandé s’il accepterait de préfacer le livre de Daniel Jouvance « Le bonheur est un art subtil » (éditions Panama) je me la suis également posée lorsque ce dernier m’a proposé de participer à cette écriture si personnelle.
De Daniel Jouvance, je connaissais les produits cosmétiques, son centre de recherches installé sur l’île de Houat et son premier ouvrage « Au nom de la mer » (Robert Laffont). En 1998, il m’avait spontanément aidée à informer le public sur l’algue invasive Caulerpa Taxifolia, en finançant l’impression des documents que je rédigeais, et leur diffusion à toutes ses clientes. C’était déjà hors normes, mais je voulais en savoir davantage pour faire mieux qu’une énième biographie de chef d’entreprise. Nous nous sommes donc rencontrés pendant plusieurs mois. Dès le premier rendez-vous, j’ai découvert un homme aux multiples facettes et aux multiples talents, exprimés avec une totale simplicité, une discrétion qui m’a poussée à le deviner autant par ses silences que par ses mots : « Rien de commun chez cet homme avec les grands capitaines d’industrie devenus au fil du temps de grands patrons spécialistes de la finance, membres de la Jet set et si souvent un tantinet arrogants et dominateurs. » écrit Jean-Marie Pelt dans sa préface. Je souscris pleinement à cette appréciation.
Daniel est un chef d’entreprise atypique, exerçant au sein d’un groupe important- le groupe Yves Rocher- avec des manières de responsable de PME, au four et au moulin, attentif à chacun, parfois épuisant, comme le dit avec humour un de ses collaborateurs : (« J’appelle son intuition un « excès de vitesse de l’intelligence » qui justifierait parfois un retrait provisoire du permis de penser ») mais la plupart lui sont d’une fidélité rare à l’ère du turn-over frénétique.
Il « mouille sa chemise » en participant personnellement, dans des conditions parfois précaires, aux expéditions scientifiques qu’il soutient, car rien ne l’enthousiasme davantage que de « frotter des cerveaux entre eux pour qu’en jaillisse des étincelles ».
Fou d’art et lui-même sculpteur, il parsème d’œuvres d’art ses bureaux, centres de thalasso et spas : « L’art, dit-il, est ce qui nous fait humain, une activité en apparence inutile, pas rentable, et pourtant essentielle pour aiguiser la sensibilité, l’analyse et l’esprit critique. »
Enfin, bien avant que ce ne soit la mode, il s’est passionné pour l’énergie solaire et la gestion de l’eau, et a soutenu des actions humanitaires et environnementales, engagements qu’il va perpétuer et approfondir grâce à la Fondation[2] qu’il vient de créer.
« Un homme comme Daniel Jouvance, homme d’affaires mais aussi aventurier, artiste et curieux de tout, est un bon exemple de l’état d’esprit que nous devrions cultiver dans une société plus équilibrée », dit de lui le Professeur Yves le Gal sous-directeur honoraire au Collège de France et correspondant du Muséum National d’histoire naturelle, collaborateur et ami de longue date de Daniel Jouvance.
Mon cher et tendre, en voyant le livre s’est écrié : « Et en plus il est beau ! Intelligent, généreux, sportif, amoureux de sa femme et de sa famille, dynamique… un peu agaçant, non ? » Ma fille aînée ironisait : « Tu vas avoir du mal à écrire sur un type aussi gentil, ça va ressembler à « Heidi au chalet » ». Le fait est que j’ai constaté qu’il est plus difficile d’écrire sur un homme sain que sur un serial killer ! Cependant, ce travail intense m’a aussi dynamisée, redonné espoir dans l'humanité, qui si souvent m'effraie. En lui rendant le manuscrit, je lui ai dit : « Je trouve que vous gagnez à être connu et je vous dis cela sans être amoureuse de vous, ce qui de ma part est une performance J. » Ce n’est pas si souvent qu’on rencontre, comme chantait Enzo enzo : « Juste quelqu’un de bien… » qui croit à la gentillesse plus qu'à l'agressivité comme moteur de progrès.