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9 novembre 2011 3 09 /11 /novembre /2011 20:25

 

honk0Honk  est un documentaire distribué dans quelques salles seulement, qu’il faut aller voir très vite avant qu’il ne disparaisse des écrans. HONK, ça veut dire « klaxonner ». Comme le fait chaque jour la mère d’un condamné à mort en passant devant la prison de Huntsville, au Texas, où son fils attend depuis 14 ans d’être exécuté, et perd peu à peu les potes qu’il s’est fait en prison, exécutés avant lui. Ca doit faire bizarre de chercher un copain le matin et d’apprendre sa mort, quand on a si peu de relations humaines. Comme dit sa mère : « J’aimerais lui caresser la joue pour le réconforter mais je n’ai pas le droit. Je n’aurai le droit de le toucher que quand il sera mort. »

honk2Ethnologue et sociologue, les deux réalisateurs Arnaud Gaillard et Florent Vassault filment les gens, les laissent parler, n’ajoutent aucun commentaire. La réalité est suffisamment éloquente. On voit honk1d’abord trois femmes partir la nuit pour assister à l’exécution d’un condamné qui, des années auparavant, a tué un homme qui était le fils de la première, le mari de la seconde et le père de la troisième. La plus jeune est toute excitée à l’idée de « voir quelqu’un mourir », la seconde est émue car elle a fait piquer son chien la semaine précédente et l’exécution lui rappelle ce chagrin. La mère note, mélancolique : « Je pensais être contente, mais ça ne va pas me rendre mon fils et en définitive je ressens de la tristesse… » Il y a donc la mère du condamné, qui klaxonne chaque jour au volant de sa belle voiture achetée à crédit tandis qu’elle vit dans un taudis miséreux.

honk3Enfin il y a le personnage le plus attachant du film, un condamné qui a passé 22 ans en prison, dont 19 dans le couloir de la mort, avant d’être innocenté par des tests ADN. Il est traumatisé, ne sait plus ouvrir seul une porte parce que durant 22 ans il n’a pas eu le droit d’en ouvrir, mais malgré tout lucide, généreux, lumineux, et on se dit « Bon Dieu, heureusement qu’ils n’ont pas tué un type pareil ! »  Troy Davis, qui clamait son innocence (la plupart des témoins qui l’accusaient se sont récusés) n’a pas eu cette chance. Hans Skinner, qui devait être exécuté ce mercredi 9 novembre, a un sursis de 48h. Lui aussi a demandé des tests ADN mais n’est pas sûr de les obtenir pour des raisons de procédure. Lui aussi clame son innocence. C'est ainsi que les Etats-Unis se classent au 5ème rang en nombre d’exécutions, derrière la Chine, l’Iran, la Corée du Nord et le Yémen. Que des démocraties exemplaires…

La force de HONK est de montrer la réalité de la peine de mort dont les méthodes- chambre à gaz ou injection létale- ont été empruntées aux nazis. On voit le bourreau expliquer qu’il faut 7 seringues de 50ml pour une exécution. 3 de produits toxiques, et entre chacun d’eux, deux seringues de solution saline pour rincer la perfusion car il n’est pas propre et même dangereux de mélanger les produits entre eux. On s’apprête à tuer un homme, mais faut le faire hygiéniquement. Absurdité glaçante de la peine capitale " cette schizophrénie d’une société persuadée de tirer des bénéfices dans le fait de tuer pour montrer qu’il ne faut pas tuer."  

Au-delà de la peine de mort, HONK montre l’extrême misère de la middle class américaine. On est à dix mille lieues du rêve américain, ou disons que ce « rêve américain » assis sur le mythe de 1ère puissance mondiale n’a enrichi qu’une infime minorité, tandis que la dette colossale, l’endettement des particuliers, la spéculation, les guerres inutiles… appauvrissaient la majorité des habitants de l’Amérique profonde : misère matérielle, paysages en friche, urbanisme hideux, individualisme violent, obésité omniprésente,  vide intellectuel, affectif, spirituel… C’est glaçant.

En sortant, on ne sait peut-être pas exactement de quelle société on rêve mais on sait exactement de quelle société on ne veut pas.

 

 

 

 

 

 

 

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25 mars 2009 3 25 /03 /mars /2009 12:31

Retard dû à un problème de câble- le jour où les fabricants feront un câble unique avec prises standardisées permettant de connecter n’importe quel appareil (téléphone, appareil photo, ordi) à n’importe quel autre,  l’humanité aura fait un grand pas vers la sérénité, l’économie de matières premières et la quiétude des héritiers qui n’auront plus à explorer des enchevêtrements de câbles dans des tiroirs en se disant « Bon Dieu, mais pourquoi ont-ils gardé tout ça ? » Ben oui,  on les garde au cas où ils pourraient servir, mais à chaque appareil, on s’aperçoit que les câbles qu’on possède ne conviennent pas, grrrr… (S’cuse, ce genre d’inepties de la société de surconsommation me gonfle un peu)

Donc voici enfin quelques photos de la manif du  19 mars. Il faisait très beau, du coup j’ai cru qu’il y avait moins de monde à cause du cortège parfois clairsemé, mais ce n’était pas le cas, le cortège était immense, simplement les gens ralentissaient parfois pour prendre le temps de goûter la tiédeur du soleil et de discuter. Les manifs, c’est un des rares moments où la rue appartient aux piétons et où on parle naturellement avec des inconnus qui vous sourient et entament avec vous un passionnant dialogue sur le monde meilleur dont ils rêvent.
La manif est aussi l’occasion  d’entendre de la bonne musique, les sonos des syndicats et des associations ont gagné en qualité ces dernières années. Quelques classiques comme « le temps des cerises » et surtout beaucoup de sons latinos vibrants et chaleureux, est-ce à cause de cette musique qui prend aux tripes que l’Amérique Latine reste le seul continent où le mot « révolution » parle encore aux citoyens ?

Ce 19 mars, plus de musique que de slogans hurlés, les slogans étaient sur les banderoles et les pancartes, avec une fantaisie souvent réjouissante. Moult enfants déguisés tenaient des pancartes avec leur desiderata exprimés à Sarkozy, je subodore qu’il a dû y avoir un jeu dans les centres de loisirs sur ce thème « qu’est-ce que tu demanderais au Président s’il était le Père Noël ? »  Divine surprise, ils ne demandent ni consoles de jeux ni gadgets, mais plutôt des livres pour la bibliothèque, plus de temps avec leurs parents et des écoles propres ! Etonnant d’ailleurs comme la culture était présente ce 19 mars, avec les représentants de la Bibliothèque Nationale, les étudiants de la FEMIS (école nationale de cinéma), l’audiovisuel,  les radios, les syndicats de presse, le Théâtre du Soleil, la cité de la Villette, le Palais de la Découverte et bien d’autres.

Présence marquée aussi des défenseurs d’une santé de qualité sans dépassement d’honoraires (hôpitaux, Institut mutualiste Montsouris pour ne citer que lui) ceux qui soutiennent la pérennité du travail social, de la prévention et de la santé psychique, importante à une époque où tant de gens sont border line, prêts à passer la ligne rouge en cas de choc, et des chocs il va y en avoir.  Tout ceci dessine la volonté d’un monde où la culture et la solidarité prendraient le pas sur bling-bling, profit et individualisme. (j’ai lu une étude récente : la solidarité est une valeur en hausse, ça faisait des années que ce n’était pas arrivé ! )
Présence aussi des com
merciaux du privé- que je n’avais jamais vu dans une manif !- des caissières de grandes surface, d’ouvriers d’usines, de médecins, d’agents de banques et de compagnies d’assurances- eux aussi, une première !- de retraités et d’un couple adorable réclamant la fermeture des paradis fiscaux, vu qu’ils ont trouvé, eux, leur paradis amoureux.

Bref, de façon tout à fait involontaire certes,  NS a réussi là où la gauche échoue depuis des années : recréer du lien social et rendre au peuple français le goût de la culture, de la lutte et de la solidarité J

 

 

 

 


ET AUJOURD’HUI 25 MARS, JULIEN COUPAT, N°D’ECROU 290173, EST DETENU DEPUIS 131 JOURS, NON SEULEMENT C’EST INJUSTE, MAIS CA COUTE CHER A L’ETAT, EST-CE VRAIMENT UNE DEPENSE INDISPENSABLE ?

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9 janvier 2009 5 09 /01 /janvier /2009 12:18




Chine 2007

































Serifos (Grèce) 2007



Charroux (Allier) 2007

 


Meudon (Hauts de Seine) 2008

 

Meudon, 2009


Sarakiniko (Milos, Grèce) et là c'est un piège: ce n'est pas de la neige, c'est la couleur de la roche
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19 mai 2008 1 19 /05 /mai /2008 21:35


Juste pour le fun, un dessin envoyé par un ami Grec, preuve que si les athéniens s'atteignirent et les Satrapes s'attrapèrent, La France est devenue un grand sujet de rigolade européen.


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10 mars 2008 1 10 /03 /mars /2008 22:53

De retour d’un week-end en Belgique. Flemme d’écrire.  

bruxelles-copie-1.jpg Carte postale trouvée au Musée de la photographie de Charleroi. Photo Pol Piérart.

What else?

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2 septembre 2007 7 02 /09 /septembre /2007 23:43

J'ai reçu cela, qui complète bien le post précédent. Comme disait le sage "une image vaut mieux que 100 000 mots"

 Remaniement ministériel

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3 août 2007 5 03 /08 /août /2007 19:24

C’est un terrain dévasté, trous béants dans le bitume, des barres de fer tordues en émergent, du sable, des graviers et par-dessus le soleil, qui aspire l’humidité ambiante. Vapeur chaude, odeur pénétrante de chien mouillé, de poils de chien, troublante parce qu’aucun animal alentour ne la justifie. Elle visualise instantanément des carcasses décomposées dans les trous, la phrase s’inscrit dans son crâne : « Ils avaient assassiné des dizaines de chiens et les avaient enterrés sous le marché, là où l’odeur du sang de boucherie cacherait celle du massacre. » Beau début pour un roman gore.  

 

Filets de poulets à débiter en lamelles à l’aide d’une lame effilée acquise au marché chinois, qui tranche silencieusement la chair.  Elle regarde passer un chat, se demande comment s’enfoncerait cette lame dans un corps animal à travers les poils, les os, les muscles, comment elle pénétrerait un homme. Pas un coup de poignard à la con donné sur un coup de colère, non. La sensation lente de la pénétration. Beau début pour un thriller.  

 

On me demande souvent à propos de mes textes érotiques « C’est imaginaire ou c’est vécu ? » Les deux, évidemment : une part de vécu et une part d’imaginaire, en proportions variables et secrètes, mais peu importe : vécu ou non, tout sort de moi, avec plus de surprises quand je vis ce que j’avais imaginé que lorsque je couche sur le papier ce que j’ai déjà vécu. 

Si ces fulgurances matinales prennent vie un jour sur le papier, me demandera-t-on si j’ai tué un chat, un homme et massacré des chiens ?  Pour moi, la surprise vient de ces flashes inattendus jaillissant de ma tête, un paisible matin d’août où il y avait des travaux place du marché… 

 

 

 

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5 juin 2007 2 05 /06 /juin /2007 17:09

Les français découvriront bientôt que les exonérations de charges, ils les paient via l’impôt, puisque l’Etat est obligé de compenser le manque à gagner des systèmes sociaux. Et s’il ne le fait pas pour ne pas aggraver la dette publique, les caisses desdits systèmes, notamment les caisses de retraite, seront bientôt vides comme les bourses d’un retraité cacochyme J , et les français n’auront que leurs yeux pour pleurer. 

Dans les années 80, beaucoup de journaux me payaient en remboursement de frais fictifs  ou en honoraires, pour ne pas payer de charges sociales. Moi j’acceptais : besoin de sous (que je déclarais honnêtement au fisc, imbécile que j’étais) et à 30 ans, on ne pense pas à la retraite… Résultat : sur le relevé de carrière que je suis en train d’élaborer, je m’aperçois que faute de cotisations retraites, je ne vais pas avoir droit à grand-chose quand j’aurais 60 ans, avec pourtant plus de trimestres validés qu’il n’en faut !

C’est assez logique : les systèmes sociaux, pour fonctionner, ont besoin  d’argent, et cet argent arrive via les cotisations sociales, ou via les impôts. Quant à la TVA sociale, elle aboutit à faire payer les consommateurs, puisque les entreprises, elles,  récupèrent la TVA. De plus, la TVA étant un impôt non progressif,  il pénalise les plus pauvres, alors que les cotisations ou les impôts proportionnels aux gains et/ ou progressifs réduisent les inégalités en faisant payer davantage les hauts revenus.

On est dans un système de droite, qui favorise les plus riches, c’est logique, mais apparemment plein de gens- peu riches- n’y ont vu que du feu !

 

 

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26 mai 2007 6 26 /05 /mai /2007 23:14

Pour mincir, au lieu de faire un régime, allez voir « We feed the world », ça vous coupera l’appétit pour un moment. Ce documentaire un peu scolaire n’est pas un chef d’œuvre artistique. Cependant, on y découvre plein de choses édifiantes sur l’industrie agro-alimentaire.  Comment le Brésil, très gros producteur de céréales, les exporte quasiment toutes pour nourrir le bétail des pays riches, tandis que les pay sans brésiliens du Nord-Est crèvent de faim. On apprend aussi comment reconnaître un bon poisson et un poisson de pêche industrielle tout mou à l’intérieur, et la différence entre les semences hybrides et les semences naturelles sur le goût des légumes. 

La séquence volaillère, quant à elle, crée un vrai malaise. Bien sûr, je sais qu’il faut tuer les animaux avant de les manger ! Ce qui est glaçant, ce sont ces poussins entassés par milliers dans des cageots de fer, ces milliers de poulets déversés sur la chaîne d’abattage qu’ils tentent en vain de fuir, avant de réapparaître morts, suspendus à un crochet, puis morts plumés et les pattes coupées, puis encore plus loin sous forme de morceaux sous cellophane. Le malaise vient de cette industrialisation de la mise à mort, envisageable uniquement parce qu’on traite le poulet comme un objet et non un être vivant. Remplaçons les animaux par des êtres humains, on obtient la traite des noirs convoyés comme des marchandises dans des cales de navires, ou la déportation des juifs entassés dans des wagons à bestiaux.  A partir du moment où on tue massivement, la rationalisation indispensable de la mise à mort gomme l’ humanité. 

On entend alors le PDG de Nestlé, bronzé et propre sur lui, expliquer sans aucun état d’âme que « les ONG ont une position extrême en pensant que l’accès à l’eau doit être un droit pour chaque être humain. » Pour ce PDG, l’eau est une marchandise qui a un coût et qu’il convient donc de PRIVATISER.  La privatisation, explique t-il doctement, permettrait de faire de gros profits, de créer des emplois et même, une fois payés les actionnaires, de financer des actions humanitaires envers les plus pauvres qui manquent d’eau.  La fin du film est froide comme une armoire de congélation industrielle. Le PDG sourit : « Tout de même, nous n’avons jamais été aussi heureux ni aussi riches, nous vivons très longtemps, nous sommes en bonne santé… et nous aurions des états d’âme ! » Après les images de famine au Brésil, de pauvreté en Roumanie,  ce « nous » pluriel semble bien singulier… Le PDG montre un film d’entreprise : « Regardez nos usines comme elles sont belles, entièrement automatisées… avec presque pas de personnel. » Un monde rien que pour lui, en somme. Comme me disait un ami : « Pourquoi voudrais-tu que les riches et les hommes de pouvoir aient envie de changer un monde qui leur a si

bien réussi?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Deux milliards d’ hommes vivent avec moins de un dollar par jour, tandis que les européens dépensent 2,5 € par jour et par vache !

 

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27 janvier 2007 6 27 /01 /janvier /2007 15:13

Juste un peu de beauté dans ce monde de brutes...

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