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9 juillet 2014 3 09 /07 /juillet /2014 16:21

Faire de sa vie une œuvre... ça ressemble à « Jouer au monde », non ? L'envie de créer pour exister, au risque parfois d'y perdre la vie. C'est ce pari que fit Pierre-François Lacenaire, qui inspira au cinéaste Marcel Carné, le personnage du poète assassin dans le film « les enfants du paradis ».

Fils de bourgeois, mal aimé par ses parents, après une vie agitée- armée, séminaire, métiers divers, voyages, rébellion, duels- le vrai Lacenaire devint voleur puis assassin et finit sur l'échafaud, non sans avoir laissé une œuvre littéraire forcément trop courte, vu qu'il fut guillotiné à l'âge de 33 ans.

lacenaireA partir des Mémoires que Lacenaire rédigea en prison, Franck Desmedt a écrit et mis en scène le spectacle « Lacenaire », qui s'attache aux derniers mois de la vie de cet homme hors du commun, talentueux, cynique, blessé par la vie, lucide sur le monde et orgueilleux jusqu'à vouloir diriger lui-même ce « suicide social » que constitua son procès et sa condamnation à mort. Un homme qui fascina et inspira des écrivains et des poètes  (Baudelaire, Balzac, Lautréamont, Dostoïevski...) et séduisit nombre de femmes qui assistaient à son procès.

En une heure et quart, Franck Desmedt fait vivre un Lacenaire provocant, séducteur et poète, l'image que voulait sans doute laisser à la postérité le véritable Lacenaire, en gommant les blessures qui expliquent son itinéraire romanesque autant que tragique.

Face à lui, Frédéric Kneip incarne les autres personnages : Avril, complice rustre de Lacenaire, le procureur agacé par la verve du prévenu, le président du tribunal qui ne cache pas la fascination qu'exerce sur lui cet étrange assassin, et Prosper Mérimée, visiteur de prison admirateur du talent littéraire de cet étrange assassin. Il passe de l'un à l'autre avec une plasticité de voix et de visage stupéfiante qui lui permet, de façon totalement crédible, de faire dialoguer le président du tribunal et Avril. J'ajouterai- et ceux qui me connaissent savent à quel point c'est dans ma bouche un compliment- que dans certaines attitudes et répliques du Président du tribunal, Frédéric Kneip m'a fait penser à Laurent Terzieff.

 

Au mois d'août, Franck Desmedt partant en tournée d'été, Frédéric Kneip reprendra le rôle de Lacenaire, face à un autre partenaire pour les autres personnages. Je ne saurais trop vous conseiller d'aller voir très vite la pièce avec Desmedt dans le rôle de Lacenaire, puis de revenir en août, tant il est vrai- « le succès de « la cantatrice chauve » depuis 57ans le prouve- qu'un même texte, avec une mise en scène identique, peut donner deux pièces différentes en fonction de l'alchimie entre les comédiens. C'est la magie du théâtre, et nous avons tous besoin de magie.

C'est au théâtre de la Huchette, 22 rue de la Huchette, 75005 Paris, du mardi au samedi à 21h. Les couche-tôt peuvent dîner avant, les couche-tard dîner après...

 

 

BANDE-ANNONCE


 


 

 

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28 avril 2014 1 28 /04 /avril /2014 20:31

Le baby-boomer  dont je vous ai parlé ICI, a beaucoup d'amis de jeunesse, copains d'une adolescence heureuse, compagnons de militantisme, partenaires d'expéditions improbables en Inde et en deux-chevaux via l'Iran et l’Afghanistan quand il était aisé de traverser ces pays. Il les revoit en 2014, ils se donnent des nouvelles de leurs enfants devenus adultes et pas mal réussis pour la plupart, des petits-enfants qui les rendent gâteux, ça ils ne l'auraient jamais cru tant à 20 ans ils redoutaient de sombrer dans la routine familiale. Puis les voici qui concluent la conversation par : « Je te quitte, je vais voir mon père (ma mère). »

Leurs vieux ont 85 ans, parfois un peu moins ou beaucoup plus. Pendant des années, les baby-boomers les ont peu fréquentés, ils fuyaient ces « croulants » confits dans des valeurs qu’eux-mêmes avaient balancé joyeusement à 20 ans. Leur crise d'adolescence a duré parfois jusqu'à près de 40 ans...

Aujourd'hui, le baby-boomer se tient au chevet de ses parents fatigués et pend conscience qu'après eux, il sera en première ligne face à la mort qui le laisse, comme tout le monde, incrédule : « Je sais que je vais mourir mais je n'y crois pas. Comme vous, comme tout le monde. » avait dit François Mitterrand à un journaliste.

Le baby-boomer réalise aussi qu'en le quittant, ses parents emporteront avec eux les souvenirs de l'ancien monde. Leur génération a fait la dernière (espérons-le) guerre mondiale, et a été la dernière à perpétuer les valeurs anciennes. Passée l'inévitable crise d'adolescence, plus quelques années de jeunesse à « jeter sa gourme », les parents nés dans les années 20 à 30 reproduisaient peu ou prou le schéma de vie de leurs aînés : mariage, emploi stable, trois enfants ou plus. Ces trois enfants, nés après 1945, sont de la première génération à ne pas revenir dans le giron traditionnel.

Ils ont fait leur coming-out, ont bénéficié de la pilule, ont découvert la planète en prenant l'avion comme leurs parents prenaient leur vélo, ont vu alunir des hommes, ont connu le téléphone fixe, le be-bop, le mobile à touches, le tactile... Ils n'envoient plus guère de lettres mais reçoivent quotidiennement des centaines de messages électroniques, ils ont oublié l'odeur de pommes et d'encaustique qui embaumait les cages d'escalier des immeubles anciens. Ils se souviennent de mots comme « chandail » « percale » « cache-nez » « bastringue » mais ne les emploient plus.

 

41SYbO8dYYL. AA160Voilà à quoi j'ai pensé en refermant le livre d'Alex Taylor, « Quand as-tu vu ton père pour la dernière fois » ? Alex a passé plusieurs mois auprès de son père malade, jusqu'à sa fin. Ce livre raconte cette année particulière que vivent néanmoins de nombreux baby-boomers lorsque leurs parents se font vieux, ou très vieux. J'ai plusieurs fois rencontré ce sémillant journaliste international, qui vit depuis longtemps son homosexualité avec finesse et intensité et adore la linguistique. Un européen convaincu, un amateur de bonne chère, un homme aux manières délicieusement British bien qu'il vive depuis plus de 30 ans en France. Du coup, je redoutais que son livre ne soit qu'un récit, sans doute émouvant, voire poignant, de la fin d'un être aimé. Or il est bien davantage, et n'est pas du tout triste... Sans peut-être en avoir conscience, Alex Taylor révèle la force de ses racines. Il est bien plus britannique qu'on ne l'imagine, tout imprégné des odeurs de son pays natal, des paysages de son enfance et des méthodes éducatives qui diffèrent sensiblement d'un côté ou de l'autre du Channel. En allant voir son père, il retrouve son pays et réalise à la fois combien il y est attaché, et combien il n'aura plus rien à y faire lorsque son père sera mort. Déraciné par choix à 20 ans, il l'est davantage encore en devenant orphelin, et là est la force de son livre : nous faire ressentir qu'au-delà de leur absence, les parents emportent avec eux un monde disparu ( qui nous racontera la guerre 39/45 vue par leurs yeux d'adolescents ?) et une part de notre enfance, faisant de nous des déracinés : ne dit-on pas qu'on est toujours du pays de son enfance ?

 

 

 

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1 février 2014 6 01 /02 /février /2014 19:42

C'est l'histoire d'un mec qu'a pas eu de bol. Il avait pourtant bien commencé : ses parents, d'origine modeste, avait réussi à l'envoyer à l'Ecole normale, puis Normale Sup', d'où il sortit professeur. Sur ce survint 1939, la guerre.

Georges Hyvernaud est fait prisonnier et envoyé dans un camp de travail en Poméranie, un truc obscur bien moins connu que les « camps de la mort » alors que beaucoup des prisonniers y sont morts d'épuisement ou de désespoir.

« L’absurdité, ça ne se démontre pas, ça ne se raisonne pas, ça ne sert pas à faire des conférences ou des articles dans les revues. On l’éprouve dans tout son être. C’est une révélation vivante qui, à de certains moments intenses, emporte tout.” (La peau et les os, éd. Le Dilettante)

HyvernaudRevenu de cinq années de captivité, Georges Hyvernaud écrit un livre « La peau et les os », où il ne cherche aucunement à faire de lui et de ses camarades de captivité des héros comme dans tant de livres sur la guerre, mais à décrire ce qu'ils vécurent. Il publie ensuite « Le wagon à vaches», observation tout aussi minutieuse des comportements d’après-guerre, quand les survivants ne rêvent que de consommation et d'embourgeoisement et règlent leurs compte entre eux pour trier les vrais héros des faux, choisir qui aura droit à son nom sur le monument aux morts et qui est patriote. Hyvernaut raconte comment le proviseur du lycée, ayant appris que son fils avait été tué à la guerre avait manifesté la dignité que tous attendaient (« Il a donné sa vie pour la France » et patati, et patata) tandis que le professeur de maths, frappé du même malheur, exprima violemment son immense douleur, et fut, pour cela, méprisé et rejeté par ses pairs. Cela ne se fait pas de dire que mourir à la guerre à 20 ans est une absurdité, pire : une monstruosité... La guerre, c'est sacré! Tout comme les journalistes, il y a trois ans insistaient sur la dignité des Japonais face au désastre de Fukushima, au lieu de poser les vraies questions de l’inconscience de ceux qui construisent une centrale nucléaire en zone notoirement sismique.

Il est rare que j'ai un choc littéraire, « Le wagon à vaches » en est un. C'est de l'écrit vif, nerveux, pas un poil de graisse, rien de mou et d'onctueux, rien de complaisant mais tout d'humain, sans occulter ce que ce mot comporte parfois de médiocrité : ne dit-on pas « c'est humain » pour excuser les pires lâchetés ? Georges Hyvernaud ne fait ni dans le pathos ni dans le manichéisme qui opposerait de gentils pauvres à de méchants riches ou l'inverse. Il regarde, il note et il écrit avec une force quasiment Célinienne, les imprécations et la bave aux lèvres en moins. Il écrit dans la même veine que Reiser dessinait son « Gros dégueulasse », avec la lucidité de ceux qui savent ce qu'est un pauvre bougre parce qu'ils ont vécu près d'eux. Reiser, fils d'une femme de ménage et de père inconnu n'a eu en gros que douze ans- il est mort en 1983, à 42 ans- pour profiter de l'aisance matérielle que lui avait apporté son talent. Il m'avait raconté son enfance : « Quand j'étais petit, les femmes se tuaient au travail, elles n'arrêtaient jamais. Pour elle, se reposer c'était s'asseoir pour écosser les petits pois. »

Les deux romans de Georges Hyvernaud n'eurent guère de succès. Découragé, cet écrivain hors pair cessa de publier en 1953 et reprit son boulot de prof, sans plus rêver de littérature :

« La littératurefrançaise peut se passer de mes services. Elle ne manque pas de bras, la littérature française! Les littérateurs engagés, les littérateurs encagés... Les travailleurs de choc qui vous édifient des trente volumes de roman et toute l'époque est dedans. Ceux qui font des conférences en province avec trois anecdotes et un couplet moral planté dessus comme une mariée en plâtre sur un gâteau de mariage. Et les petits jeunes gens qui parlent tout le temps de leur génération. Et s'ils racontent en 220 pages qu'ils ont fait un enfant à la bonne de leur mère, ça devient le drame d'une génération... ( « Le wagon à vaches »)

Il se marrerait sûrement devant les romans des trentenaires boboïsants, où le spleen de l'un et les amours contrariées de l'autre s'étalent à longueur de pages, lui qui avait tellement conscience que le romanesque est un privilège de classe :

« La marquise demanda sa voiture et sortit à cinq heures ». Il ne s'y est pas trompé, le vieux. Il n'a pas dit « la femme de ménage ou la vendeuse de Monoprix ». Quand la marquise sort, nous sommes assurés que les virtualités les plus exquises frémissent dans son cœur et dans sa chair. Mais la femme de ménage ne va que vers les wassingues ou les seaux d'eau sale. Ou bien elle fait des courses dans le quartier. Elle se hâte parce que la crèmerie va fermer.

La vie manque de romanesque quand on est obligé de la gagner. Elle n'est plus que ce cheminement pas à pas, jour à jour, sou à sou, peine à peine. On n'a pas de drames, nous autres. On n'a que des ennuis, des embêtements. Et à peine le temps d'y penser. On avance dans tout ça le nez sur le souci présent, et après celui-là, il y en aura d'autres. Aucune liberté, aucun jeu. Les pauvres gens ne choisissent pas l'événement, ils sont pris dedans.

Il frémirait, Hyvernaud, devant les romans mettant en scène une concierge philosophe ou une mercière farcie de vie intérieure, écrits par des gens qui ne doivent pas souvent franchir le seuil d'une mercerie de province.

De toutes les impostures littéraires, le populisme me paraît la plus indécente, qui feint de croire que les pauvres bougres disposent eux aussi d’une vie profonde, d'appréciables richesses spirituelles, de complexités inexplorées... ( quand il y a ) absence de vie profonde, ou écrasement de la vie profonde par la vie quotidienne.

G. Hyvernaud est mort en 1983 dans un quasi oubli. Un seul critique littéraire a mentionné cette nouvelle. Dans les années 90, sa veuve a retrouvé des cahiers à lui, que le Dilettante publia, en rééditant aussi ses deux livres oubliés.

« Le wagon à vaches » est également chez Pocket depuis le 2 janvier 2014. Si vous aimez les mots justes, ne le manquez surtout pas.

 

 

 

 

 

Superbe texte d'un autre grand observateur







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13 décembre 2013 5 13 /12 /décembre /2013 22:25

goudesMarseille, ce n'est pas que l'OM et les règlements de comptes, ni même que le très beau musée MUCEM ou les rues en pente du quartier du Panier. Marseille est avant tout une ville sans banlieue, puisque sa banlieue, c'est la Méditerranée. Et les calanques. Qui ne sont pas seulement la promenade du dimanche des Marseillais et la randonnée d'été des estivants, pas seulement les points de vue sur Sormiou et Morgiou, pas seulement le point d'entrée vers les plongées des Impériaux dont le commandant Cousteau, après avoir exploré tous les spots de la planète disait qu'elles comptaient parmi les trois plus belles plongées du monde.


rocher en corse

  En ces temps de froidure et grisaille tant météorologique que sociale, une plongée dans un beau livre est une respiration. Noël est la saison des "beaux livres", comme s'il existait de "laids livres", mais celui que je viens de refermer est vraiment beau, à cent lieux des nombreux ouvrages touristiques consacrés à Marseille et son rivage. Les deux garçons qui l'ont écrit et illustré sont deux amoureux des Calanques qu'ils arpentent depuis l'enfance sans jamais se lasser. Ils en connaissent l'histoire, les secrets et surtout les humeurs changeantes qui font qu'un même buisson apparaît couleur feu page 43 et bleu page 52. Question d'angle et de lumière, uniquement.

 

bleu de mer

 

Philippe Richaud, le photographe, a utilisé une chambre photographique, un pied et des pellicules. Argentique à l'ancienne. Sans aucun filtre ni retouche.Le bleu époustouflant de la Mer sur certains clichés ne doit rien au matériel, tout au savoir-faire du photographe et à son infinie patience qui l'ont fait attendre autant qu'il le fallait la lumière naturelle qu'il souhaitait. Florent Favier, auteur du texte, officie d'ordinaire au Parc national du Mercantour. Expert de terrain, connaissant aussi bien l'histoire des roches et des plantes que celle des hommes qui ont modelé- pas toujours au mieux- les paysages, il s'est départi du discours officiel et scientifique au profit d'un texte poétique et sensuel, celui-là même qu'appelaient les photos.

 

 

roches et brume

Devant un beau paysage, même en photo, on se sent physiquement mieux. Mentalement apaisé. Ce sentiment de bien-être profond, quasi mystique, s'appelle "le sentiment océanique", même s'il se produit face à la Méditerranée...

 

Que les auteurs me pardonnent si ces photos extraites du livre ne rendent qu'imparfaitement sur écran.

Si vous êtes à Marseille ce week-end, n'hésitez pas à aller les rencontrer samedi à partir de 16h, à  la Librairie Maupetit, 142 La Canebière)


 

 

 

 

 

 

 

 

 

calanques couv

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20 novembre 2013 3 20 /11 /novembre /2013 23:34

On le sait, la médecine devient de plus en plus un commerce sous la pression du lobby pharmaceutique. Les laboratoires ont donc à cœur de régulièrement créer de nouvelles maladies et de nouveaux besoins médicamenteux.

Les babyboomeuses, génération pléthorique, sont une cible de choix. On leur proposa des traitements hormonaux substitutifs contre la ménopause. Qui n'est pas une maladie. Pourtant, il y a quelques années, refuser un THS parce qu'on en éprouvait nul besoin- la ménopause n'est pas toujours synonyme de prise de poids, bouffées de chaleur, irritabilité et baisse de libido, loin de là- refuser, donc, consternait les médecins. Jusqu'au jour où furent mis en évidence les risques liés à ces THS. Patatras pour le chiffre d'affaire des labos qui les commercialisaient ! Ils trouvèrent alors un autre filon et firent le siège de l'Assurance-maladie pour la convaincre qu'il fallait à tout prix- et ça coûte très cher- protéger les femmes de l'ostéoporose en agitant le spectre de fractures aux suites mortelles.

couv mythe de l osteoporose HD)Dans un livre intitulé « le mythe de l'ostéoporose » le journaliste Thierry Souccar raconte comment, partant du fait réel que le vieillissement des os les fragilise, les laboratoires créèrent de toutes pièces une maladie qu'ils nommèrent« ostéopénie » qui serait précurseuse de l'ostéoporose et nécessiterait un traitement préventif dès la cinquantaine pour peu qu'une légère déminéralisation des os, constatée par ostéodensitométrie osseuse, permette de conclure à cette fameuse ostéopénie. 

Il y a une quinzaine d'années, lors d'un reportage, j'ai testé un appareil d'ostéodensitométrie. Ce n'était pas dans les mœurs, il fallait que les magazines en parlent. Lors du résultat, le médecin m'annonça que « vu l'état de mes os », si je ne faisais rien, j'étais bonne pour des douleurs atroces dans cinq ans et le fauteuil roulant dans dix. J'aime pas qu'on me parle sur ce ton, surtout les médecins... Tant qu'on est vivant, on est seul propriétaire de son corps et seul habilité à décider ce qu'on souhaite en faire. Je n'ai donc rien fait et il ne s'est strictement rien passé : ni douleurs, ni fracture, ni gêne pour pratiquer vélo, plongée ou escalade.

En 2010, dans le secteur libéral, 420 000 ostéodensitométries ont été réalisées. En 2011, la base de remboursement de la Caisse nationale d’assurance-maladie, comptabilisant le montant des médicaments prescrits dans l’ostéoporose, atteignait 131 millions d’euros. Un gâchis évident car en prévention primaire les médicaments proposés ont été incapables de démontrer leur efficacité pour éviter une fracture. (Le mythe de l'ostéoporose)

En 2009, 79 200 personnes furent hospitalisées en France pour une fracture de l’extrémité supérieure fémur. L’âge moyen des patients était de 79,6 ans chez les hommes et de 83,2 ans chez les femmes, âge supérieur à l'espérance de vie moyenne en France. De plus, 80 % de ces fractures surviennent chez des personnes ne souffrant pas d'ostéoporose. Conclusion : la première cause d'une fracture, c'est la chute de personnes âgées qui n'ont pas toujours un parfait équilibre (et chez elles des meubles et des tapis sur lesquels elles trébuchent), pas l'état de l'os. Quant aux médicaments censés « durcir » l'os, ils ont parfois un effet négatif : en effet, ce qui rend un os résistant est le collagène, qui lui donne une certaine souplesse, donc la capacité d'amortir un choc. Un os avec trop de calcium devient plus dur, donc plus cassant...

Mais alors, si tant de médicaments sont inutiles, comment améliorer la santé?  

La réponse est apportée par le Pr Claude Béraud, professeur honoraire à l’université de Bordeaux, ancien médecin-conseil national de l'Assurance-maladie, qui préface le livre de Thierry Souccar :

La pauvreté est un facteur de risque majeur : elle raccourcit l’espérance de vie et rend compte d’une grande partie des morts prématurées avant 65 ans. La lutte contre la pauvreté est la clé de l’efficacité d’une politique de santé publique car elle est la condition de l’amélioration de la qualité du logement, de l’hygiène, du chauffage, de l’éducation.

Les inégalités de revenus sont un facteur d’inégalités de santé indépendant du facteur pauvreté. Une société où le coefficient de Gini (1) est élevé est une société divisée où la cohésion sociale s’effrite, où les problèmes sociaux, par exemple le chômage et la violence, ont une incidence supérieure et où la mortalité est élevée. Inversement lorsque la cohésion sociale se renforce le niveau de santé global est plus haut.

Creuser les inégalités est donc le meilleur moyen de creuser  par ricochet le « trou » de l'Assurance-maladie, lequel contribue à creuser le trou de la dette publique. Un message évident, simple, mais que les pouvoirs publics semblent moins entendre que les sirènes des industriels et lobbyistes du médicament.


 

 

(1) Le coefficient de Gini est une mesure de l’inégalité des revenus. Il varie de 0 à 1. Zéro c’est l’égalité parfaite : tout le monde a le même revenu et 1 c’est l’inégalité totale : un seul dispose de la totalité des revenus. Les deux pays les plus inégaux sont le Mexique et les États-Unis. Les plus égaux sont la Suède et le Danemark.



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3 février 2013 7 03 /02 /février /2013 17:40

C'est un chauffeur de taxi, Américain moyen sans histoires. Un soir, il conduit une cliente en banlieue proche. Course longue, la dame n'a pas assez d'argent sur elle pour payer. Elle invite le taximan à entrer et le fait patienter dans le living-room. En l'attendant, le jeune homme regarde le décor sobrement luxueux de la villa et s'approche de la baie vitrée. Comme des millions d'américains, il est passé de job en job et a été poseur de baies vitrées dans un passé récent. Il s'approche, ouvre la baie pour voir si elle porte la signature du fabricant pour lequel il travaillait. Bien vu, elle y est! Il referme la baie et s'impatiente : la dame téléphone à l'étage, ça s'éternise. Enfin, elle raccroche, descend le payer en s'excusant de l'avoir fait attendre : elle est allée embrasser sa fille de douze ans et a dû donner un coup de fil urgent...

arretezmoilaLe chauffeur repart, il fait nuit. Sur la route, deux jeunes filles éméchées titubent. Bon bougre, il les embarque et les emmène gratos à leur résidence étudiante car elle n'ont plus un sou. En chemin, l'une des filles, totalement bourrée, vomit dans le taxi. Avant de rentrer chez lui, le chauffeur va faire nettoyer le véhicule à la vapeur pour que le conducteur du lendemain -lui sera en congé- le trouve impeccable, d'autant plus qu'il n'avait pas le droit de charger les étudiantes sans les faire payer.

Le lendemain, on frappe à sa porte : « Police ! » Deux agents à l'allure inquiétante inspectent son logement, puis lui annoncent qu'il est soupçonné de meurtre. La petite fille de 12 ans de sa cliente a été enlevée pendant la nuit, tout laisse supposer qu'elle a été victime d'un maniaque sexuel : « Il y avait vos empreintes sur la baie vitrée par où est entrée le ravisseur, et on a découvert que votre taxi a été soigneusement nettoyé hier, tard dans la nuit. Sans doute pour enlever les traces de sang... »

Le chauffeur de taxi a beau clamer son innocence, raconter ce qui s'est passé, il se retrouve en attente de jugement dans le couloir des condamnés à mort d'une sinistre prison. Il demande qu'on recherche les étudiantes, souligne les insuffisances de la prétendue enquête, mais les policiers n'en ont que faire : ils tiennent un coupable idéal, pourquoi se fatigueraient-ils à chercher ailleurs ?

ian levisonCa s'appelle « Arrêtez-moi là », c'est écrit par Iain Levison, auteur américain diplômé en lettres mais qui, faute de boulot après ses études, est passé de job en job, période qu'il a raconté dans « Tribulations d'un précaire » : à tous ceux qui s'émerveillent de la liberté d'entreprendre et de bosser aux États-Unis parce qu'on n'y est pas freiné par un code du travail contraignant, je conseille ce livre. On y constate que la liberté se paye de salaires misérables, de conditions de travail infâmes, d'arnaques en tous genres et de violence contenue... ou pas. Sans code ni lois, le monde du travail n'est plus qu'une jungle.

Béni soit l'éditeur qui a accepté de publier Iain Levison, car il aurait été dommage de le louper. « Arrêtez-moi là » explique mieux que dix émissions « Faites entrer l'accusé » ou débats d'après minuit l'engrenage qui mène à l'erreur judiciaire. On y apprend beaucoup sur l'ambiance d'une prison américaine et comment il arrive que le condamné le plus intéressant, le plus intelligent, soit un psychopathe tueur en série... Alors qu'assez souvent les romans américains me plombent à cause de leur propension à s’appesantir avec moult détails sur des héros misérables (femme toxico et anorexique mère d'un enfant anormal engendré par un père chômeur alcoolique) ce roman a du style, du rythme et ne distille aucun ennui malgré le côté pregnant de l'histoire dont la fin, inattendue, vaut le détour.

Il doit beaucoup à une excellente traduction, fluide et jamais vulgaire. (je ne sais pas si vous avez remarqué, mais les traductions de dialogues américains en français sont souvent d'une vulgarité affligeante, tout comme les acteurs qui doublent les gangsters se croient obligés d'adopter une voix nasillarde et traînante...)

Ce n'est pas de la pub, c'est gratuit. Plaisir de partager une découverte récente.

 

 

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8 septembre 2010 3 08 /09 /septembre /2010 10:01

 

bato.jpgSamedi avant mon départ, je suis tombée par hasard sur le documentaire « Mitterrand et la psychanalyse » diffusé par la chaîne LCP/ Public Sénat (dernière diffusion dimanche 12 à 9h55, puis sans doute podcast sur le site de la chaîne) : une série d’entretiens entre  François Mitterrand, le psychanalyste Ali Bagoudi et le journaliste Pierre  Jouve.   Ce qui frappe, outre la sérénité et l’élégance de ces entretiens qui se poursuivirent presque jusqu’à la fin de la vie du président, c’est  l’intelligence et la culture d’icelui. On peut en penser du mal sur le plan politique ou ne pas aimer l’homme, on ne peut nier qu’il avait une stature de chef d’Etat,  une vraie réflexion sur le monde, le pouvoir  et la vie, et même une modestie intellectuelle. Quand Ali Bagoudi lui demande ce qu’il pense de la psychanalyse, Mitterrand évoque Freud, Lacan (« un peu de mal avec Lacan »), Young… et conclut « je ne suis pas assez compétent pour en parler. » 

livre mitterrandTrès étonnante aussi, la distance qu’il a eu, dès l’enfance, avec le monde, le pouvoir, les choses. Comme si seul lui importait de garder le pouvoir sur lui-même. Ce qu’il a fait. Résistant quinze ans à un cancer qui en tue d’autres en cinq ans. Au journaliste qui lui demande s’il  pense à la mort, il répond cette phrase formidable : « Je sais que je vais mourir, mais je n’y crois pas…. Comme vous d’ailleurs, je pense. »  Cette phrase m’a rappelé celle de Jean-Marie Pelt, un jour où nous parlions tous les deux de l’urgence écologique : « Tout le monde sait que nous allons à la catastrophe, mais personne n’y croit, c’est là le problème. »  Joli sujet de philosophie : « Savoir est-il suffisant pour agir ? »  Et à l’inverse, certains croient en Dieu sans savoir s’il existe ou non. L’homme est un être irrationnel qui se croit rationnel. 

livre sarkofous gouvernentA la demande de Mitterrand paraît-il, Ali Bagoudi a tiré de ses entretiens, un livre qui ne devait paraître que dix ans après sa mort. Ce livre, "Rendez-vous" est effectivement paru en 2005, je l’ai manqué mais vais me le procurer. Bagoudi a aussi commis un ouvrage sur les phrases de Nicolas Sarkozy. En en lisant quelques-unes, on tombe de haut, c’est vertigineux, après la hauteur de vues de « Mitterrand et la psychanalyse », ce contentement de soi  vulgairement exprimé.  Là où je suis en vacances, j’ai emporté « ces fous qui nous gouvernent » où sont brossés les portraits psychologiques de NS et de Ségolène royal par des psychologues américains spécialisés en psycho politique.  Politique française vue de l’intérieur par des gens extérieurs…

 

mer2.jpg

 

 

  A propos de saines lectures, notre site d'édition est ouvert même quand je suis absente, il suffit de cliquer là:  link


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16 août 2010 1 16 /08 /août /2010 13:05

 

algue.jpgJe reçois un chèque pour la commande de « Aimer plusieurs hommes », ou le « CDI de Dieu » ou « l'Algue fatale ». Le jour même, le livre est expédié, et reçu entre 24 et 48h après l'envoi. C'est simple, basique, efficace.

couv century3 copiePlus moderne, le paiement en ligne via Paypal, choisi pour la sécurisation des paiements qu'il offre. Mais, qui dit « sécurité » dit précautions pour éviter les erreurs et permettre que s'échangent des informations bancaires sans qu'elles circulent partout. D'où des procédures compliquées où il faut commander, mettre l'article dans un panier, puis valider sa commande, payer, puis valider son paiement... en passant d'une page à l'autre, du site choisi à la page Paypal, avec parfois l'impossibilité de revenir en arrière en cas d'erreur. Résultat: une personne sur trois payant en ligne sur www.autresmondesdiffusion.fr oubliait de valider son paiement, et une sur six commandait deux fois par suite d'un vagabondage involontaire entre les pages.

première couvTout ceci appartient au passé! Nous avons désormais une procédure simplifiée- mais tout aussi sécurisée- qui permet de valider et payer sa commande en trois clics.

Pourquoi ne l'avoir pas fait avant? me direz-vous. Parce que le précédent système était fourni en package par la plate-forme de e-commerce et qu'il fallait l'expérimenter pour croire en une telle complexité! Et aussi parce que mon cher et tendre, en charge du site, n'est pas webmaster et apprend au fur et à mesure qu'il pratique. Avec des aides amicales- merci les amis!- mais une telle dose d'adrénaline, la mauvaise pas celle qui stimule, qu'il est parti se reposer à la campagne avec pour seule ambition de planter des patates et cueillir des noix et du raisin. L'homme sage cultive son jardin, l'homme libre toujours chérit la mer, mais il n'est écrit nulle part que l'homme heureux passe son temps devant son ordinateur.

Sauf chez les Geeks, que certains prononcent guik (comme dans give me mais pas comme dans genious) d'autres jek (alors que le double « e » se prononce « i » comme dans sweet) ce qui me conduit à penser qu'il faudrait dire « jik », pour respecter le double « e » et la règle selon laquelle le g se prononce « j » devant le « e » et le « i » et devient dur devant les autres consonnes: « Gus est un gogol gaga. »


revenge.jpg

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23 mars 2010 2 23 /03 /mars /2010 16:25

 


Comment les croire (les parents) : ils nous vendent l'amour unique, merveilleux, magnifique et pourtant quand on s'inquiétait, ils nous affirmaient que l'amour maternel était inépuisable, quel que soit le nombre d'enfants sur lequel devait se répandre sa douce manne. Par quel miracle l'amour sexué, sexuel, ne devrait se borner qu'à un objet ? Quel est ce verrou étrange, qui nous l'a mis, leur a mis, dans la tête,  et pourquoi ? »

C’est dans un tout petit roman intitulé « Méfiez-vous des fruits » de Anna Rozen, qui met l’Amour à sa juste place. Celle d’un échange. Bref, durable, single ou multiple. Profond ou léger. Enfant de Bohême.  Juste réjoui du corps à corps, cœur à cœur, pensée à pensée entre deux, trois ou X êtres de genre masculin, féminin ou hybride.

camilla2.jpgD’où vient que tant de gens veuillent l’étiqueter et décrètent « Ce n‘est pas de l’Amour » si on ne souffre pas mille maux et mille morts, si la passion ne vous rend pas fou ? D’où vient ce désir de souffrir, voire mourir, d’amour ? Peut-être de la crainte de ses pulsions animales- l’humain n’aime pas se savoir animal- et de l’idée que le plaisir doit forcément s’expier ? Ou d’une conception de l’Amour comme d’un bien à  « gérer » (genre « Love Book » : 351 conseils inédits et sansfaille pour améliorer vos relations (amoureuses) de 74% en 46 jours. Je n’invente rien, je l’ai reçu ce matin en service de presse). 74% de Bonus en 46 jours ? Le placement de rêve ! Même Jérôme Kerviel est battu.  Et tous ceux qui perdront aux bourses amoureuses se sentiront minables. Aujourd’hui, il ne suffit pas d’aimer, il faut réussir sa vie amoureuse, sa vie professionnelle, sa tarte Tatin et son élevage de nains de jardin forcément surdoués.

                                                                                              mes amoureux préférés...

Qu’ils se les gardent, leurs vies de compétition, je sors ! Il fait beau, y a de jolis garçons aux terrasses des cafés, un vote qui titille l’idée que la soumission n’est pas totale, des manifs et du soleil, bref un temps à quitter son clavier et à se conduire en galopins.

Couv_Pub.jpgSpécial copinage (j’y serai) : Xavier Renou, fondateur et porte-parole du collectif "les désobéissants", qui entend promouvoir et former à l’action directe non-violente et la désobéissance civile. présentera ses deux derniers ouvrages : Désobéir avec lessans-papiers et Désobéir à la pub(éditions le passager clandestin) à la librairie Résistances. 4 Villa Compoint  75017 Paris 

Pour en savoir plus : voir l’annonce complète sur notre sitehttp://www.autresmondesdiffusion.fr/joomla1.5/echangeons/7-des-amis/12-soiree-desobeissance-a-la-librairie-resistances  seul point de diffusion de « Aimer plusieurs hommes » et bientôt du « CDI de Dieu ». Je jubile : ce livre est bourré d’humour, d’amour et de fantaisie, même après la cinquième lecture, parole de correctrice !

 

 

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6 novembre 2009 5 06 /11 /novembre /2009 19:41

En 1995, Bogota, capitale de la Colombie battait des records de criminalité (3365 personnes assassinées en un an) et de mortalité automobile (1400 tués), la pollution rivalisait avec celle de Mexico et les embouteillages rendaient les transports lents et épuisants. L’élection d’Enrique Penalosa à la tête de la ville en 1998, puis de Eduardo Gazon, tous deux membres du parti Vert, a radicalement changé la donne. Penalosa a enterré les projets d’autoroutes urbaines préconisées par des experts en développement japonais pour améliorer la circulation, au profit de pistes cyclables et d’une immense avenue piétonne. Avec les milliards économisés sur le budget des autoroutes, il a construit des écoles et des bibliothèques et financé un système de bus rapides peu polluants, le Transmilenio. Parallèlement, il a interdit aux automobilistes d’utiliser leur voiture aux heures de pointe plus de trois fois par semaine, et augmenté les taxes sur l’essence.  Rage des automobilistes, tollé des commerçants, un peu comme lorsque Bertrand Delanoë a multiplié les pistes cyclables et volontairement réduit la circulation automobile dans Paris.

Parallèlement, le maire considéra qu’essayer de concurrencer les pays riches sur le plan de la croissance et de la consommation, c’était aller à l’échec et donner aux Colombiens le sentiment qu’ils étaient pour longtemps des citoyens de seconde zone. « Au lieu de richesse matérielle, offrons leur du bien-être et du bonheur » se dit-il,  en favorisant les espaces publics de rencontre, la culture, l’éducation, etc. 

Résultat des courses :  trois ans après son arrivée à la mairie de Bogota, le taux d’homicides dans la ville avait chuté de 40% et continue de reculer (sans répression supplémentaire …) Même chose pour les accidents mortels de la circulation. Quant à la circulation automobile restante, elle s’est fluidifiée : plus rapide, moins de pollution.

Des histoires comme cela, il y en a des dizaines dans le Hors Série de « Courrier International d’octobre 2009 « LA VIE MEILLEURE Mode d’emploi » que j’ai enfin pris le temps de lire, profitant de mon immobilité. Pas des histoires de gentils écolos fermant les robinets- même s’il est préférable de le faire et d’éteindre la lumière en sortant d’une pièce J- pas de nouvelles technologies « vertes » ou de gadgets écolos : des histoires de gens qui prennent le temps d’analyser une situation, et de la transformer en s’attaquant aux causes. Parfois contraints et forcés : à Cuba, face à la pénurie alimentaire,  les cubains sont passés en une dizaine d’années d’une agriculture chimique, mécanisée, intensive et monoculturale (essentiellement canne à sucre et tabac) à une agriculture vivrière, biologique et proche des consommateurs. Avec à la clé la possibilité de l’autosuffisance alimentaire.

Partout dans le monde ça bouge : en Belgique, en Russie, en Chine, aux Etats-Unis, en Pologne, en Allemagne, au Danemark, au Québec, au Brésil,  avec des expériences pour transformer l’urbanisme et les relations humaines, réduire le gaspillage alimentaire, promouvoir le lien social et les économies d’énergie, repenser l’utilité et les objectifs du travail… Je n’ai pas encore tout lu, mais je cherche encore l’article sur LA réflexion globale en France et plus encore les réalisations qui en découleraient. Je suis sûre qu’il en existe, ça se voit sur la Toile, avec une profusion d’initiatives qui toutes vont dans le même sens : privilégier l’Etre et non l’Avoir.

Face à une crise plus morale qu’économique- car avec un comportement moral des acteurs économiques et financiers il n’y aurait pas de crise- il est suicidaire, ou au moins démoralisant de vouloir s’opposer de front au capitalisme financier. Un coup à prendre des coups sansaucun effet favorable. En revanche, lui tourner le dos, vivre « à côté » et autrement, c’est possible. Eloge de la fuite… Je me réjouis que la majorité des expériences décrites par « Courrier International » soient initiées par la mouvance écologiste, qu’on disait ringarde et utopique il y a seulement cinq ans Aujourd’hui, ces idées sont les seules qui font réellement avancer les choses. J’allais dire : « tout comme le Lutinage est la seule idée qui fait vraiment réfléchir à ce qu’est l’amour et à l’évolution des relations hommes/ femmes  dans un sens plus généreux et respectueux». Beaucoup de Lutins sont d’ailleurs proches des écologistes, il n’y a pas de hasard…


 

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