Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
4 septembre 2014 4 04 /09 /septembre /2014 15:35

Octobre 2006/ septembre 2014: presque 8 ans que j'écris ce blog. Quand je l'ai commencé, ma mère vivait encore, et bien d'autres aujourd'hui disparus. Les années passent. Cet été il y a eu une rétrospective des musiques des années 90, une vidéo sur Internet  montre l'effarement d'un jeune de 2014 quand il découvre dans son placard un mec de 1996, autant dire la Préhistoire! Moi qui m'apprête à fêter les 50 ans de mon lycée (oouvert en 1964, j'y suis rentrée en 67), je mesure combien le temps s'accélère pour que les années 90 soient déjà historiques. 

 

Au vu de cette accélération, de l'apparition de la pub obligatoire sur over-blog, et du fait que je pousse déjà pas mal de "coups de gueule" ou "coups de coeur" sur FB, j'ai décidé d'arrêter ce blog. Il vous restera beaucoup à y lire cependant:

787 billets- 788 avec celui-ci- d'en moyenne un feuillet et demi, soit le volume de quatre livres. J'aurais pu écrire 4 livres de plus si je n'avais pas tenu ce blog! 

 

Il y a ici de quoi revivre l'épopée Sarkozienne et s'apercevoir qu'aujourd'hui n'est pas pire qu'hier, c'est le style qui a changé: on a troqué un hyperactif  de droite contre un moudiocre (mou-médiocre) de droite-déguisée- en- socialdémocratie,  des histoires de bling-bling contre des histoires de parapluie et de scooter. D'un côté un ex-président  mis en examen pour moult délits dont certains restent à découvrir, de l'autre un président qui ne résiste pas à l'examen.

Côté politique, donc, il y a de quoi se rafraichir la mémoire, ce qui n'est pas inutile dans un monde dominé par l'instant présent.

Côté Eros,  les choses ont progressé en 8 ans vers plus d'ouverture et d'acceptation des différences même s'il reste de quoi faire. Il ne se passe pas une semaine sans que je reçoive des lettres de personnes qui s'interrogent sur l'amour, le couple, les amours plurielles, l'importance ou la non importance du sexe... C'est riche, chaleureux, délicat, délicieux. Merci à toutes et tous pour ces lettres.

 

Enfin, comme je sais que la plume me démangera peut-être encore pour des textes plus longs qu'un post sur Facebook, j'ai demandé- et obtenu- l'asile Bloguistique chez des amis pas du tout virtuels puisque nous organisons régulièrement des rencontres festives et gourmandes entre nous dans le midi, en Auvergne ou ailleurs, j'ai nommé mes potes de BLOGBORYGMES   dont les billets aussi talentueux que variés dans leur inspiration méritent largement une visite.  A partir du 15 septembre, à une cadence irrégulière, uniquement dictée par le désir et non la culpabilité ( "dix jours que j'ai pas fait un billet, faudrait que j'alimente ce blog quand même!") j'irai mêler ma plume aux leurs.

Plume de canard, c'est la défintion cruciverbiste du journaliste...

 

bato.jpg

 

 

Partager cet article
Repost0
10 août 2014 7 10 /08 /août /2014 16:17

Dans cet étrange été qui a peine à faire croire que nous ne sommes que le 10 août, période censément la plus torride et la plus calme de l'année, pas de trêve estivale. Entre les crashs aériens accidentels ou provoqués- encore un aujourd'hui- la guerre Israël/Palestine, les massacres en Irak, les affrontements en Ukraine, l'épidémie de virus Ebola et les migrants en détresse, sans oublier les bombardements qui persistent en Syrie ou la situation très tendue au Vénézuela dont bizarrement personne ne parle, les hommes- à part pour le virus Ebola dont ils ne sont pas responsables- les hommes, donc, semblent passer le plus clair de leur temps à se foutre sur la gueule, puis à organiser de doctes conférences pour dire que ce n'est pas bien, ou de savants débats pour décider jusqu'où on peut aller trop loin dans les atrocités sans contrevenir au droit humanitaire de la guerre (droit/humanitaire/de la guerre, ça fait salve d'oxymores...).

grêlons clermontpluie clermontDevant tant d'horreurs, la crise économique et le chômage sont passés au second plan, de même que les orages et les trombes d'eau et de grêle.(photos la Montagne et Cyberbougnat) Se plaindre de la météo serait un luxe mal placé quand pour tant d'humains la première question est "vivrai-je encore demain?"et la seconde "mais pourquoi tant de haine et de guerres, quand nous voudrions juste vivre en paix près des gens que nous aimons?" Du coup, on ressent un besoin viscéral d'apprécier les jolies choses de la vie, celles qui d'ordinaire passent inaperçues tant on y est habitué.

petits-pois.jpegAu marché, le désordre des saisons fait que voisinent des fruits d'automne (premiers raisins) et des légumes de printemps tardivement parvenus à mâturité. J'ai trouvé des petits pois, légume attendrissant, les petits pois alignés dans leur cosse évoquent irrésistiblement les orteils d'un pied de bébé vus d'en dessous. Crus, c'est délicieux, cuits mais craquants également, et avec les cosses on peut faire de la purée, de la soupe ou du compost. C'est généreux... Le marchand m'a désigné des cerises cerises01.jpgen disant "prenez-en, ce sont les dernières". Depuis le 15 juillet, chaque fois que j'achète des cerises, on me dit que ce sont les dernières! C'est comme une histoire d'amour qu'on croit achevée, puis on reçoit une carte postale, quelques mots qui raniment le sentiment estompé et font croire à l'avenir.

Il y avait aussi des abricots, des figues fraîches et des pêches plates. Pourquoi les pêches plates ont-elles le goût des pêches de jardin d'antan, et pas les pêches rondes sauf parfois un peu les blanches? Je n'en sais rien mais le fait est que leur parfum est réjouissant.

ALBUM9-0033.jpgCe matin, j'ai poursuivi la lecture du livre d'Eduardo Manet "Mes années Cuba" dans lequel il raconte "de l'intérieur" l'histoire de son île, si misérable et politiquement instable avant 1959 que la révolution Castriste ne pouvait qu'apparaître comme une délivrance. Il raconte les premières années, positives, de la révolution, puis les dérives inévitables quand il n'y pas de contre-pouvoir... Lire un tel ouvrage permet d'éviter les jugements hâtifs sur Cuba, et donne aussi à réfléchir sur l'avenir des libérations populaires au-delà de l'enthousiasme qui suit la fin d'une dictature. Réflexion utile au sujet de l'Irak, de la Lybie, de la Tunisie, des pays de l'ex-bloc soviétique... S'intéresser à l'Histoire aide à se départir des réactions immédiates et émotionnelles courantes sur Internet et sans doute à éviter de réitérer inlassablement les mêmes erreurs. Enfin, ça devrait...

Un peu plus tard, en cherchant un objet égaré, j'ai déniché un sac plein d'exemplaires de "la Gueule Ouverte" datant de 1976 et 1977, quand j'y travaillais. Plonger 38 ans en arrière et découvrir des titres d'une surprenante actualité comme "L'énergie du futur, c'est la matière grise", "Qu'est-ce que le changement écologique?" " La conversion à l'égriculture bio" "Créer des coopératives de santé"... Lire des phrases comme "l'idéologie est la monoculture de la réflexion, elle stérilise l'intelligence", découvrir des articles ou l'on cherche les raisons qui poussent la majorité des gens à "se mettre en couple" quelles que soient par ailleurs leurs idées libertaires, où la nécessité du travail pour s'épanouir est sérieusement interrogée... donne à penser qu'il suffirait de s'intéresser de près à ce qui a été écrit dans ces années là pour éviter de réinventer l'eau chaude aujourd'hui. On y gagnerait du temps, et sachant combien ces idées sont tombées dans l'oubli dans les années 80/90, on pourrait réfléchir au moyen de les garder vivaces en 2014, sans les laisser détourner ni récupérer.

Finalement, il y a bien d'autres choses à faire sur terre que la guerre. Et voici qu'il pleut à nouveau des trombes. Entre "Singing in the rain" "La pluie fait des claquettes" ou "Il pleut sur Paris", les chansons ne manquent pas, j'ai choisi la plus idiote, mais joyeuse.

 

 

 

 


Partager cet article
Repost0
6 juin 2014 5 06 /06 /juin /2014 18:27

Premier vrai soleil, envie d'un maillot deux-pièces. Un truc simple, bikini et soutien-gorge en triangle dont on peut réduire la voilure pour bronzer plus, ou l'augmenter en cas de seins plus volumineux. Vous ne me croirez pas : j'ai exploré dix boutiques au moins, pour ne trouver que des maillots avec coques préformées et rembourrage systématique, y compris pour les rares soutien-gorges en triangle.

sortie_de_l__eau.jpgOr je ne sais si vous connaissez la visqueuse sensation sur la peau de la mousse imbibée d'eau de mer, le temps de séchage incroyable des soutifs rembourrés et les seins gelés dès qu'un courant d'air refroidit la mousse humide, mais faut être franchement maso pour porter ce genre de maillot qui de surcroît ne trompent personne tant le rembourrage est artificiel. (par parenthèse : pour détecter les seins refaits sur une plage, regardez les filles allongées : si le sein est aplati, il 

est d'origine, s'il continue à pointer, il y a forte hypothèse de prothèse.) Dans une boutique asiatique, j'ai même trouvé des maillots avec fesses rembourrées !

J'explique donc aux vendeuses que je désire un maillot basique de chez basique, comme décrit ci-dessus et obtient cette réponse : « Je vois mais on n'en a pas, c'est pas la mode cette année. »

A quoi je réponds que mes seins n'ont nulle intention de changer selon les fluctuations de la mode.

Il faut croire que je suis la seule, car je n'arrive toujours pas à comprendre comment il se fait que toutes les femmes ou presque avaient les seins menus aux temps de la jeune Jane Birkin ou du mannequin Twiggy, et que quinze ans plus tard, la mode étant aux gros seins, les bonnets C ou D sont devenus la norme.

Bref, je ne sais plus à quels seins me vouer... à part les miens !



 


Partager cet article
Repost0
5 février 2014 3 05 /02 /février /2014 23:27

mari_s2.jpgC'est quoi ce délire selon lequel « le gouvernement serait anti-famille ? » Que nenni gentes dames et jolis damoiseaux, (à manif moyennageuse, réponse médiévale): le mariage pour tous, la possibilité d'adoption pour les adultes de même sexe, la reconnaissance des familles recomposées avec un statut des mari_s3.jpgbeaux-parents (en attendant un statut des polyfamilles ?) ne peuvent qu'aboutir à multiplier les familles, qui ne sont donc aucunement en danger, ce qui ne signifie pas qu'elles soient sans danger. Entre les violences conjugales, l'inceste et les enfants ou les parents maltraités, l'idée selon laquelle la famille est la base de la sérénité psychologique me laisse dubitative, il suffit de lire les dizaines de romans consacrés au douloureux « secret de famille » qui a gâché la vie de tel ou tel auteur... dans des familles pourtant papa/maman hétéros.

La vraie question est donc ailleurs. Dans un machisme teinté d'homophobie, curieusement porté par des leaders femmes. Comme quoi le macho peut porter jupon et ne pas être homosexuel.

lecture.jpgVous l'aurez remarqué, aucune de ces contestataires ne s'est offusquée à l'idée qu'une petite fille pourrait mettre un jean et un blouson. Elles sont les premières à les acheter dans des boutiques de luxe pour leurs gamines. L'effrayant pour ces femmes n'est pas qu'une petite fille s'habille comme un garçon, c'est qu'un garçon puisse ressembler à une fille ! Manière quasi subliminale d'avouer un machisme profond : être un garçon, voire « un garçon manqué » comme on disait autrefois, c'est valorisant. Faire de la trottinette pour une fille, aucun problème, mais jouer à la dînette ou à la poupée pour un garçon, ouh la la ! Et s'il allait devenir homosexuel, efféminé, folle quoi ! Être femme c'est tellement moins considéré qu'il suffit que des métiers se féminisent (enseignement, médecine, assistance sociale) pour qu'ils soient moins bien payés.

homme_tricot.jpgBien sûr, il y a eu des progrès, bien sûr de plus en plus de jeunes hommes sont capables de s'occuper d'un enfant ou de faire la vaisselle sans se sentir dévirilisés, de moins en moins d'hommes déclarent « Chérie, je T'ai descendu TA poubelle », de plus en plus de métiers autrefois interdits aux filles leur sont à présent ouverts... avec un salaire en moyenne de 24 % inférieur. Bien sûr on condamne plus qu'avant les viols et les violences conjugales...

Mais le sexisme demeure, inconscient, innocent presque :

 

  • Lorsque Patrick Cohen sur France-Inter, parlant d'un humoriste qui après Dieudonné s'est mis lui aussi aux blagues antisémites remarque: « D'ordinaire, son registre c'est le machisme et là il est très bon, il me fait beaucoup rire. »
  • Quand on cherche un jouet pour un enfant de 6 ans et que la première question posée est : « Pour une fille ou un garçon ? »
  • Quand une femme enceinte annonce qu'à l'échographie « c'est un garçon ! » et que tout le monde la félicite.
  • Quand une femme enceinte annonce que son premier bébé sera une fille et qu'on lui répond : « Auprochain, tu NOUS fera un garçon. »
  • Quand aux tests d'embauche on est taxée de « nettes tendances masculines » si on a coché des cases correspondant aux qualités d'autorité, d'initiative, de responsabilités et de charisme.
  • Quand à la devinette posée à des enfants: « Deux médecins vont voir leur père, or ce père n'a pas de fils... », cinq bonnes minutes d'hypothèses diverses se passent avant qu'un gamin propose en hésitant : « … parce que c'est des médecins filles ? »
  • Quand dans une classe de CE1 dix filles au moins préféreraient être garçon, alors que pas un seul garçon ne souhaite être une fille.
  • Quand un juge ose dire à une jeune femme violée qui s'est fait aussi dérober son sac : « Si ça se trouve, votre agresseur voulait juste vous voler, mais mignonne comme vous êtes... » ( le juge avait d'ailleurs été remplacé par une juge, sur demande de l'avocat de la victime)
  • Quand quelqu'un s'exclame« Tu ne dis pas écrivaine, ou auteure, j'espère, c'est tellement laid ! »
  • Quand une femme courageuse est systématiquement affublée d'une paire de valseuses : « Simone Veil, voilà UN ministre qui a eudes couilles ! »
  • Quand la grammaire énonce que le masculin l'emporte sur le féminin, alors qu'il serait plus harmonieux de faire l'accord avec le genre le plus représenté dans la phrase : La mer, le ciel, les vagues et les femmes sont beaux » est grammaticalement la règle, mais « La mer, leciel, lesvagues et les femmes sont belles » sonnent mieux et plus logique, non ?
  • Quand on me dit « Vous avez de la chance d'avoir eu un mari compréhensif », sous-entendant qu'il me fallait forcément son autorisation pour disposer de mon corps et de mon cœur.
  • Quand une femme polyamoureuse est considérée comme une fille facile.

Cette dernière phrase me rappelle un billet sur Blogborygmes par lequel j'ai d'ailleurs fait la connaissance de ses membres. Cela commençait par des phrases connues :

Un homme à femmes : c'est un séducteur
Une femme à hommes : c'est une pute

Un homme public : c'est un homme connu
Une femme publique : c'est une pute

Un homme facile : c'est un homme agréable à vivre
Une femme facile : c'est une pute

Les auteurs du billet en trouvèrent d'autres moins classiques :

Un coco : a choisi le marxisme comme idéologie
Une cocotte : c'est une pute

Un homme qui fait une passe : c'est un sportif qui ne joue pas "personnel"
Une femme qui fait une passe : c'est une pute

Il est bon : il est doux et généreux
Elle est bonne : c'est une pute

Un chien : c'est un toutou
Une chienne : c'est une pute

Vibre ô mon frère : partage mes émois !
Vibromasseur : c'est pour les putes

 

La joute se poursuivait sur des pages et des pages, j'y ajoutais mon grain de sel.

Il s’assoitsur une bitte: c'est un marin

Elle s’assoitsur une bite: c'est une pute


Et c'est ainsi que 7 ans après cette découverte, nous nous retrouvâmes pour une fête Cochonne où garçons et filles, dans un bel élan de mixité fraternelle, fabriquèrent moult cochonnailles en chantant des chansons... mais pas celle-ci, tiens !

 


 

 

 


Partager cet article
Repost0
14 janvier 2014 2 14 /01 /janvier /2014 13:06

La TVA sur le pain n'a pas augmenté, mais la boulangerie proche de chez moi a augmenté ses prix: 5 centimes de plus sur la baguette banale, 10 centimes de plus sur les baguettes "tradition, aux céréales, de campagne..." et on nous dira : "c'est à cause de la hausse de TVA!" Comme en 2001 pour le passage à l'euro: en toute logique, les prix n'auraient pas dû augmenter (y avait qu'une règle de 3 à appliquer pour convertir des prix en francs en prix en euros) mais l'occasion était trop belle d'augmenter en disant "c'est la faute à l'euro".

Le cancer serait-il de gauche? Il suffit qu'un mec de droite y soit confronté- lui ou un proche- pour que ses récriminations sur les « charges » trop lourdes, les « éternels assistés » « la France qui vit au-dessus de ses moyens » fasse place à une admiration sincère pour notre génial système social qui permet à tous d'être soigné avec des traitements appropriés et pris en charge à 100 %, sans considération des moyens du malade. (alors qu'aux Etats-Unis, par exemple, on adapte les traitements aux moyens financiers du malade et non à sa maladie, j'ai des exemples précis en tête).

Comment Hollande ose-t-il affirmer qu'en « réduisant le coût du travail » grâce à son pacte avec les entreprises, on va favoriser l'embauche ? Cela fait 20 ans que les gouvernants réduisent les cotisations sociales, 20 ans que le chômage augmente et que les dividendes des actionnaires augmentent. Cherchez l'erreur... Hollande a-t-il oublié que les promesses en matière de maintien de l'emploi (même pas embauches, juste maintien) de Mittal, des actionnaires de Disneyland et bien d'autres entreprises qui ont bénéficié de largesses publiques n'ont pas été tenues ?

Heureusement pour la sécu, entre Dieudonné et les frasques du président, on ne nous parle absolument pas cette année d'épidémie de grippe. Hollande, plus fort que le vaccin, voilà au moins un point positif!

Le second : bien des humoristes craignaient, surtout après ce bon client qu'était Nicolas Sarkozy, qu'il fût bien difficile d'amuser les foules avec un président «normal ». Eh bien, si. Quelques chômeurs en moins, du coup... 

J'emprunte le titre de ce billet à un album éponyme de Reiser, mort il y a un peu plus de 30 ans, en novembre 1983. "Je ne serai jamais un vieux con", clamait-il, il n'était pas non plus une jeune con. Cet album publié en 1978 et réédité en 2011 reste d'une troublante actualité.

reiser.jpg

Partager cet article
Repost0
11 décembre 2013 3 11 /12 /décembre /2013 00:05

« Ton père n'a plus qu'un jour ou deux à vivre ». C'est le genre de phrase qu'on n'oublie pas. Un ou deux jours à vivre, ça stupéfie de la même façon qu'à la naissance de ma fille aînée, je l'avais longuement contemplée en me disant : « Ma fille a une heure, deux heures... » C'est pas un âge, une heure ou deux, c'est pas une vie, un jour ou deux.

Je me souviens avec une précision absolue de son dernier souffle il y a exactement trente ans, le 11 décembre 1983, et je n'ai pas envie d'en parler. Je l'anticipais depuis 8 ans, parce que je n'ai jamais fait confiance à la mansuétude des cancers, surtout ceux qui semblent guéris pour mieux resurgir quelques années plus tard... Mais on a beau anticiper, on est pris de court.

Dans les mois qui ont suivi, en écoutant les désolantes nouvelles sur « la rigueur », les Golden boys », le règne de l'argent et des Tapie, il m'est plusieurs fois arrivé d'interpeller mon père : « Tu sais, papa, tu ne manques pas grand chose ! » Il aurait été si déçu, lui qui avait tant rêvé d'un monde meilleur.

papa2.jpgIndovietnamien de nationalité française, il se souvenait de la réflexion marmonnée par le Président de la Cour lui remettant, ainsi qu'à un lauréat antillais, son diplôme de magistrat : « Et dire qu'on appelle ça des français ! ». Que penserait-il aujourd'hui du racisme résurgent? Que penserait-il des luttes pour l'égalité des droits, lui qui a vu sa carrière freinée toute sa vie par une pancarte qu'il avait brandie, étudiant, dans une manif : « Travailleurs vietnamiens, révoltez-vous, on vous exploite! » 25 ans plus tard, au Ministère de la Justice, on lui disait encore « C'est vous l'homme à la pancarte ? » Que penserait-il aujourd'hui de l'arrogance de certains dirigeants, lui qui avait maintes fois condamné le Monsieur Michelin de l'époque pour entrave au droit syndical et s'était vu répondre, lorsqu'il s'étonnait de la récidive obstinée du contrevenant : « Monsieur le Président, je préfère payer des amendes qu'avoir à supporter des syndicats dans mon entreprise".

 

Tu te dirais peut-être avec tristesse que le monde ne s'améliore pas, aussi vais-je te donner des nouvelles douces. Anneso, ta petite-fille dont tu disais avec tendresse "Vous avez bien fait de la faire" a bien grandi et milite à son tour contre les injustices et pour l'environnement. Tu n'as pas eu le temps de connaître Lauranne mais je suis sûre que tu l'apprécierais pour la même raison qui t'a fait me dire un jour : « Toi, je t'aime bien, parce que tu me fais rire ». Tu en a connu quatre, tu as aujourd'hui sept petits enfants, et deux arrière petits-enfants beaux et intelligents, leurs parents t'en parleront.

A propos de « faire rire », tu te composais- profession judiciaire oblige- un masque sérieux et impassible- mais j'ai eu le plaisir de rencontrer récemment ton ancien coiffeur qui m'a raconté combien tu aimais plaisanter avec lui... y compris quand à 18 ans il passait en jugement devant toi pour tapage nocturne ! Un jeune avocat dont tu appréciais que ses plaidoiries ne t'endorment pas a brillamment confirmé son don oratoire. Il se souvient très bien de toi, plus de trente ans après. Ainsi que plusieurs autres de mes ami(s)s. Il paraît qu'on n'est jamais tout à fait mort tant qu'une personne au moins se souvient de vous.

Il y a dans nos vies et nos souvenirs beaucoup de traces de toi. Tu as cependant emporté quelque chose que je n'ai jamais retrouvé : avec toi, je savais danser le tango. Mais depuis 30 ans, je n'ai réussi à le danser avec aucun autre homme.


 

tango papa





Partager cet article
Repost0
2 novembre 2013 6 02 /11 /novembre /2013 00:28

archi%206Il se croyait invincible, immortel jusqu'à plus de quarante ans. Puis la mort a frappé autour de lui, pas seulement ses parents, ce qui allait dans la logique des générations, mais des gens aussi jeunes, voire davantage que lui. Il a soudain réalisé qu'il était mortel. Comme beaucoup de baby-boomers dotés d'une insolente santé et d'une existence ô combien privilégiée, qui voient  tomber leurs contemporains comme à Gravelotte.

A 14 ans et demi, un beau soir de printemps, j'ai croisé deux copines en larmes : « Tu connaissais Patrick ? » C'était la première fois qu'on me parlait d'un pote à l'imparfait. (le passé n'est jamais simple et l'imparfait, comme son nom l'indique). Le copain avec qui j'avais dansé deux heures plus tôt s'était noyé. Ainsi, on pouvait mourir à 16 ans ! Je le savais, bien sûr, mais entre savoir et toucher du doigt cette réalité, il y a un monde. Comme avait répondu François Mitterrand à un journaliste pas très diplomate qui lui demandait s'il pensait à la mort alors qu'il était en phase cancéreuse très avancée : « Bien sûr, je sais que je vais mourir... mais je n'y crois pas. Tout comme vous d'ailleurs. » C'était un sujet de philo du bac il y a quelques décennies, cette antinomie entre la certitude que nous avons de mourir un jour et l'impossibilité de l'envisager concrètement. 

Je l'ai de nouveau envisagée très concrètement quand un ami proche s'est suicidé à 19 ans, parce qu'il se désespérait de n'avoir pas encore rencontré le grand Amour. Ça fout les boules ce genre de connerie et depuis, je n'ai de cesse de répéter aux amoureux chagrins qu'aucun homme, aucune femme ne mérite qu'on se prive de la vie pour lui, pour elle. Et a fortiori aucun patron : qu'aujourd'hui la crise économique pousse des gens au suicide mériterait qu'on déclare criminels passibles de la cour d'Assises les financiers, industriels et hommes politiques responsables de cette situation. Décideurs qui mourront comme les autres, et vu l'âge avancé de certains, je ne comprends pas qu'ils ne se disent pas chaque matin : « Ça se tire, ça se tire... Bientôt je ne serai plus là. Si je faisais quelque chose de bien plutôt que d'emmerder les autres pour mourir sur mon tas d'or ? »

« La vie, c’est comme une barbe à papa. Au début c’est doux, moelleux, joli, on en mangerait ! Puis chaque jour lui arrache des filaments dans lesquels on s’empêtre et qui collent, et qui poissent, et qu’on ne trouve même plus bons. Mais la vraie angoisse, celle qu’on n’avoue jamais, c’est la certitude qu’à la fin ne reste qu’un bâton à jeter. C’est le contraire du vin : la vie ne se bonifie pas avec les années. »( Jouer au Monde, p. 144)

J'ai écrit cette phrase bien avant de la mettre dans un roman. J'avais un peu plus de 30 ans et m'étais réveillée un matin en larmes à l'idée que je vivais alors le meilleur de l'existence avec des parents vivants, un bébé tout neuf, un boulot enthousiasmant, une santé de fer... mais que tout ça allait se gâter, forcément. La vie comme un gâteau d'anniversaire dont les bougies s'éteignent une à une... Il y a aussi ces trucs agaçants, quand le temps qui passe s'imprime sur la peau malgré toutes les crèmes et la meilleure hygiène de vie possible, que les médecins commencent chaque phrase par « A votre âge il faudrait... » que les gens après le classique « tu fais toujours jeune ! » ( comme si être jeune était une qualité en soi) passent au « Il est bien conservé pour son âge » et finissent par « il (elle) est encore bien conservé(e) ». Les jeunes au chômage, les vieux en conserve...

Avec les années pourtant, loin d'être une angoisse, la conscience de la finitude me donne une vraie sérénité et accentue l'acuité de chaque instant. « Tant qu'à être une poussière minuscule dans l'univers et une milliseconde à l'échelle de l'univers, autant vivre aussi intensément que possible ». Elle permet une distance qui n'enlève rien aux indignations, aux révoltes, au plaisir de vivre et aux enthousiasmes mais enlève beaucoup à la croyance dans les idéologies qu'on a vu naître et mourir parfois au prix de milliers de morts, et au désir d'un ou une sauveuse providentielle (le féminin l'emporte sur le masculin puisque les femmes vivent plus longtemps) tout aussi mortelle que vous et moi.

La mort est démocratique, elle n'exclut personne, mais il conviendrait de lui rappeler qu'elle est injuste lorsqu'elle frappe davantage les pauvres (8 ans d’espérance de vie en moins pour un ouvrier français versus un patron, 42 ans d'espérance de vie moyenne en moins pour un habitant du Zimbabwe versus un français.). C'est la plus scandaleuse inégalité, bien plus que le fait de n'avoir pas encore la 4G dans les villes de province!

La mort a aussi une fâcheuse tendance à épargner plus longtemps les méchants que les gentils, la longévité de beaucoup de dictateurs et ex-nazis est stupéfiante, faudrait voir à ce que ça change, vieille camarde!

A part cela, elle fait partie de la vie. Depuis des décennies elle était occultée, on n'en parlait pas, les enterrements étaient quasi furtifs, mais voici que les réseaux sociaux, bizarrement, l'ont remise au goût du jour, avec des annonces de décès balancées au milieu de blagues à deux balles et de vidéos de toutes sortes. A priori c'est choquant, tant on a eu l'habitude de la mettre à l'écart du quotidien, mais finalement cela rappelle qu'elle est là, et pas seulement sous forme de statistiques. Choquant certes le fait que les profils de personnes décédées restent actifs avec des messages "d'amis" involontairement gaffeurs: « Ouh ! Ouh ! Qu'est-ce tu fous ? Tu ne postes plus ? » Choquant de les voir envahis de publicités pour cause d'inactivité prolongée- faut bien récupérer l'espace, n'est-il pas?- et de lire des com' interminables sur tel ou tel décès qui fait polémique. En revanche, que la faucheuse reprenne sa place dans les conversations a quelque chose de salubre, ça lui enlève son côté caché, presque honteux qui pousse certaines personnes à vous dire "Un tel est parti" plutôt que "Untel est mort" au risque de susciter quelques malentendus...

Une espérance de vie grosso modo de 80 ans se divise en un quart de 0 à 20 ans, un autre de 20 à 40, un troisième de 40 à 60. La particularité du 4ème quart est qu'on en ignore la durée : on peut mourir à 61 ans tout comme vivre jusqu'à 122 ans. D'où l'importance d'en savourer chaque bouchée, chaque plaisir avec gourmandise: « Ne prenons pas la vie trop au sérieux, de toutes façons on n'en sort pas vivant. »

 

camarde1


Et puisqu'on dit "casser sa pipe", une petite chanson appropriée:

 


 

Crobards commis par Andiamo




Partager cet article
Repost0
16 octobre 2013 3 16 /10 /octobre /2013 12:34

nic_riche.jpgLa trilogie « 50 nuances » c'était la grosse opération commerciale, battage médiatique sans précédent comme s'il s'agissait du premier livre érotique écrit par une femme, buzz sur Internet, inspiration puisée du côté de « Twilight », ça aurait pu s'appeler : « Sex and the Twilight ».... le succès était quasiment garanti. Des milliers de femmes - et quelques hommes- l'ont donc acheté, lu et apprécié ou non. Lorsqu'elles sont négatives, les critiques pointent le côté « cliché » de l'histoire : Christian Grey le milliardaire hyper-séduisant qui cache de « sombres secrets », Anastasia la jeune étudiante subjuguée, ce n'est jamais que la version moderne du Prince charmant et de Cendrillon. Avec en prime du sexe relevé d'une pointe de SM très mode ces dernières années. Et une écriture souvent décevante...  Joli coup d'édition, se dit-on, mais ça ne marchera pas deux fois. »

Eh bien si. Les meilleures ventes du moment dans le genre érotique pour ménagères ou littérature sentimentale épicée (le classement diffère suivant les sites) reprennent exactement la même recette:

france.jpgLa trilogie « Crossfire » de Sylvia Day : Gidéon Cross est un businessman riche et sexy qui dissimule de lourds secrets, Eva est jeune et belle avec un lourd passé. Liaison tumultueuse et sensuelle entre les deux.

La série de Julie Kenner : Damien Stark est un riche homme d'affaires meurtri, il désire, veut avoir et aura la jeune et belle Nikki. Liaison torride entre les deux.

Et enfin en ebooks « 100 facettes de Mrs Diamonds » par Emma Green. Chaque ebook fait environ 70 pages, on en est au volume 12 pour raconter « la passion entre Gabriel Diamonds, multimillionnaire déchiré par des blessures secrètes et la jeune et belle Amandine. » Ça fait tout de même plus de 800 pages !

Des milliers de pages lues par des millions de femmes où l'on associe systématiquement la séduction masculine à l'argent et au pouvoir et la féminine à la jeunesse et à la beauté. Ce n'est pas nouveau, direz-vous, les romans « Harlequin » mettent aussi en scène sinon des milliardaires, des chefs de clinique séduisant une infirmière, chanteur à succès et jeune fan, politicien puissant et groupie lambda. Mais c'est cela qui est navrant : la pérennité de ce schéma.

Quarante ans de luttes féministes, de prétendue égalité homme/femme et de « libération sexuelle » pour que l'amour et la sexualité, qui pourraient/devraient être les territoires les plus libres et gratuits du monde restent inféodés à l'idée que les femmes attendent des hommes puissants et riches qui, seuls, sauront les révéler. Les sous-titres de ces séries sont éloquents: « Dévoile-moi » « Apprends-moi », « Regarde moi » « Tout ce qu'il voudra » « Aime moi » « Délivre moi »... Et je m'étonne ensuite que des filles m'écrivent « Comment fais-tu pour rencontrer des hommes ? » vu qu'il y en a environ 3 milliards sur terre. Mais elles ne veulent pas rencontrer des hommes, elles veulent être regardées, séduites, choisies par un homme, riche beau et puissant de préférence. Un rêve, comme elles en conviennent d'ailleurs dans certains commentaires de lecture où elles opposent le héros qui les fait rêver à « leurs hommes »  bedonnants, avachis devant la télé, qui rotent et ne leur offrent pas de fleurs. » Bien sûr qu'il est bon de rêver, mais tant que ça n'amène pas à ne plus voir la réalité.

belles-rencontres.jpgEh oui, les filles, en ouvrant les yeux on peut rencontrer dans la vraie vie, non pas le Prince charmant, mais de multiples hommes pleins de charme qu'on peut aborder, à qui on peut dire qu'ils nous plaisent. Avec qui le désir ne se résume pas à un portefeuille bien garni. Avec qui le désir ne se résume pas, d'ailleurs, tant il est mystérieux, surprenant, changeant, pour peu qu'on prenne la peine de regarder les hommes au lieu d'attendre qu'ils nous regardent. De leur parler et de les séduire au lieu d'attendre qu'ils agissent... « Et si tu prends un râteau ? » me demandent des copines. Pas grave. Depuis des siècles les hommes prennent des râteaux, ça ne les a aucunement empêchés de dominer la planète, preuve que le râteau n'est pas mortel. De plus, prendre l'initiative dans sa vie amoureuse permet d'en assumer la responsabilité au lieu de développer de la rancoeur envers les hommes, c'est reposant pour soi et pur eux.

sociosexe.jpgJe déplore cette littérature érotico-sentimentale qui tend à perpétrer des relations hommes/femmes où l'homme domine et la femme est vénale, où l'homme décide et la femme reste en attente. Où le désir demeure un privilège de nantis alors que- comme je l'ai écrit dans « Autres désirs, autres hommes »- l'érotisme est au coin de la rue et doit appartenir à tous, riches ou pauvres. Ces romans reprennent sur des centaines de pages le slogan publicitaire de je ne sais plus quelle voiture « il a l'argent, il a la voiture, il aura la femme ». Les féministes avaient attaqué cette publicité pour sexisme, et on oserait prétendre que ces romans sont inoffensifs ?

 


Partager cet article
Repost0
10 octobre 2013 4 10 /10 /octobre /2013 11:20

«Je n'avais jamais entendu parler de vous », commente sur FB une internaute après mon interview à France-Inter où, partie de l'importance d'avoir un espace à soi, Laurence Garcia a évidemment bifurqué sur les amours plurielles. Il y a douze ans que les journalistes ne m'identifient qu'à cela, y compris si nous parlons d'écologie ou d'aquaphobie!

Cette auditrice n'habite pas un igloo au fin fond des steppes sibériennes ni un coin perdu du bush australien. Elle vit dans une grande ville de l'Est de la France et, nonobstant, (bonheur de placer nonobstant, les occasions se font rares...) n'a jamais entendu parler de la « papesse du polyamour » comme l'écrivent certains médias. Il est vrai que mon patronyme ne me sert pas. Papesse évoque Saint-Père: un copain de longue date a mis des mois à me retrouver sur internet parce qu'il orthographiait mal mon nom.

kangourou-copie-1.jpgDe fait, même si, comme on le sait « on trouve tout, et même de tout, sur le Web », on ne trouve que ce que l'on cherche. Les mots-clés qui mènent à  mon blog sont Simpère, Jouer au monde et Aimer plusieurs hommes, aucune chance d'être dénichée par hasard ! Loin derrière viennent des occurrences plus insolites comme «c'est quoi un phallophile ? », « les gens autonomes sont ingouvernables » ou « croquis rigolo de kangourou »... 

De ce quart d'heure de non-célébrité, retenons que si, après douze ans d'articles, émissions radio et TV, documentaires, livres... on reste inconnu, cela devrait rendre infiniment modestes les médias sur leur influence et calmer les frétillements fébriles de ceux qui rêvent de « passer à la télé ». Cela donne aussi à penser que la probabilité pour qu'une vidéo mise en ligne par un obscur Coréen ou Moldovalaque soit visionnée 400 000 fois trois jours plus tard est infime. La chose doit se passer dans l'autre sens : l'auteur de la vidéo ou son agent lance la rumeur selon laquelle la vidéo remporte un grand succès et matraque cette « info » partout où il le peut. Du coup, les gens se précipitent pour voir à quoi ressemble ladite vidéo, et les 400 000 visionnages sont atteints après que leur annonce ait été faite. Ce procédé était utilisé autrefois par les majors qui annonçaient la rupture de stock d'un disque... avant même qu'il soient dans les bacs, ce qui incitait les fans à l'acheter dès qu'ils l'apercevaient, c'est-à-dire lors de sa réelle mise en vente.

Restent les amis, de la vraie vie et des réseaux sociaux, les followers, les relais de médiatisation sur lesquels comptent aujourd'hui les marchands : « Vous avez 5000 « amis », disent-ils à l'auteur/musicien/artiste-peintre qu'ils cornaquent, de quoi booster vos ventes, non ? » Peut-être. Je ne sais pas, j'en ai à peine plus de 200, ayant choisi de n'accepter que les personnes que j'ai réellement rencontrées ou celles qui ont au moins 3 amis communs avec moi, donc a priori des personnes plutôt proches.

COUV Franoise SimpreEh bien faisons un test : deux de mes livres me sont particulièrement chers. « Ce qui trouble Lola », parce qu'il parle du désir, des relations amoureuses de toute nature, des androgynes, du genre, de la sexualité des pauvres, des geeks, des libertins et des médecins, du poids du pénis dans l'inconscient masculin, etc. Bref, le livre du grand tout côté érotique:)

joueraumonde COUV4bisL'autre, c'est « Jouer au monde », qui s'adresse à ceux et celles qui, au moins une fois dans leur vie ont rêvé de « changer le monde » et se désolent de ne pas y être arrivés, qui rêvent d'ailleurs, aiment les voyages réels et imaginés, l'amour fou mais pas le mariage. Il s'adresse aux vieilles dames indignes, aux immigrés rêvant de rentrer au pays tout en sachant que ce n'est qu'un rêve, aux joueurs au monde qui ont envie de faire de leur existence une œuvre personnelle... Bref, c'est un roman sur les questions que je me posais vers la trentaine et que ceux et celles qui ont une sensibilité proche de la mienne ont dû également se poser, je n'ai rien d'original...

Je vous propose un test qui ne prend que quelques secondes. Si vous avez lu ces 2 livres, tapez 2, si vous en avez lu 1, tapez 1 (en précisant éventuellement lequel des deux), si vous n'en avez lu aucun, tapez 0. C'est un test sans connotation positive ou négative, juste pour voir et rendre un peu de lucidité aux fous des « réseaux » et du carnet d'adresses et aux narcissiques addicts aux "like" et aux "poke" (au fait, c'est quoi le poke?)

Hier, sur l'île grecque d'où j'écris, je suis allée dîner dans une taverne près du marché aux poissons, où je vais parce que c'est bon et qu'on y croise de vraies gueules, genre mineurs de fond, pêcheurs burinés, délinquants en cavale... Quel bonheur d'entendre ces gueules discuter en anglais avec un couple de touristes à propos de Delos et Delphes, de la spiritualité, de l'énergie qui circule dans ces lieux antiques et de la gentillesse d'ici qui était "plus présente avant la crise". La discussion s'est poursuivie en italien quand ils se sont aperçus que le couple de touristes était italoche, et c'était un bonheur pour les yeux et les oreilles, cette conversation au milieu des chats et des poissonniers qui remballaient leur marchandise. C'est pour cela que quoi qu'on puisse dire sur les Grecs- et il y a à dire- j'aime ce pays où les relations humaines restent un art de vivre, même quand les temps sont durs.

 

Pêche locale poulpes

 

Partager cet article
Repost0
6 septembre 2013 5 06 /09 /septembre /2013 15:21

Tu le sais depuis la démonstration du lien entre une essoreuse à salade et l'urbanisme des grands ensembles, les petits détails font les grands changements. Ainsi donc te parlerai-je aujourd'hui, jeune Padawan, de l'influence de la roue sur la surconsommation.

embouteillage.jpgQui dit roue pense véhicule, disons automobile pour généraliser. Projette toi donc dans une voiture qui t'emmène faire tes courses. Où ça ? A l'hyper situé en périphérie, avec promesse de moult réductions et prix promo, souviens-toi du slogan « Mammouth écrase les prix » détourné par Coluche en « Mamie écrase les prouts ». Coluche est mort, les Mammouths aussi- les vrais et les hypers éponymes- mais l'immense surface commerciale perdure, que dis-je perdure ? se répand telle la tache honteuse sur le caleçon de l'incontinent.

 

cadie.jpgArrivé sur place, autre engin à roues : le chariot métallique plus connu sous sa dénomination commerciale Caddy. Le chariot est de plus en plus grand, manière de faire paraître ridiculement mesquines les courses nécessaires pour lesquelles tu étais parti, liste en main, et t'inciter à acheter des produits judicieusement placés à hauteur de tes yeux ou en tête de gondole. Tu t'exonères d'un léger sentiment de culpabilité en te disant : « Ça servira toujours », voire en affirmant que ces courses superfétatoires te dispenseront de corvée pendant au moins deux semaines, ce qui est faux. Quel que soit le volume rapporté, tu te retrouveras la semaine suivante remplissant à nouveau ton chariot de mille choses inutiles, car il t'aura manqué chez toi des denrées indispensables et puis quoi ! "Pour le frais, on ne peut pas acheter quinze jours à l'avance."

La malice du chariot est de rendre le remplissage indolore : les roues glissent sur le sol plastifié- sous réserves qu'elles n'aient pas perdu leur enrobage caoutchouté- tu peux traîner des kilos de marchandises sans que tes épaules en souffrent le moins du monde, et n'as plus qu'à les ranger dans ton coffre de voiture en t'épargnant là encore tout effort de portage.

Tu te défausses du léger sentiment de honte que te procurent tant d'achats inutiles en te disant que « zut ! Tant qu'à prendre la bagnole, autant que ce soit pour quelque chose ». C'est sans doute une des raisons, en sus des prix du foncier en périphérie, qui pousse les hypers à s'implanter loin des centre-ville : l'acheteur achète davantage avec l'idée que cela répartit sur chaque article le coût du carburant dépensé !

Je vois tes sourcils froncés par l'incrédulité et tes yeux levés au ciel pour la même raison, ce qui te donne un facies assez hilarant. Comment ? Tu ne crois pas à ma démonstration ?

On parie?  File à pied faire les courses au marché du coin, avec ta liste et un sac à provisions. Tu verras si le poids de tes achats et les quelques dizaines de mètres à parcourir en les portant ne t'inciteront pas à t'en tenir aux achats strictement indispensables.

 

 

 

 

 


Partager cet article
Repost0

PrÉSentation

  • : JOUER AU MONDE
  • : "Faire d'un rêve une réalité": Humeur, humour, coups de gueule et coups de soleil.
  • Contact

AUTRES MONDES

Depuis le 31/12/2013, le site Autres Mondes n'est plus actif, mais vous pouvez toujours aller y voir   la superbe vidéo d'Himlico

et la non moins superbe vidéo sur "Aimer plusieurs hommes",  toutes deux réalisées par Douze Films Prod (www.douzefilms.fr) 

Pour être informé de la disponibilité de "Aimer plusieurs hommes"et de "Himlico et autres contes", contacter: simpere.autresmondes@gmail.com 

  "Autres désirs, autres hommes" étant épuisé en version papier, il a été réédité en ebooks regroupant les nouvelles par thèmes: Que vous aimiez le sexe entre amis (sex-potes), les aventures insolites (Belles rencontres) la transgression (Jeux et fantasmes) vous y trouverez votre compte.  En vente chez IS éditions   et sur la plupart des plate-formes de livres numériques, plus FNAC, Amazon, etc. Sexe-potes.jpg

 
 

 

 


 

Recherche

FAN-CLUB

Françoise Simpère (nouvelles de)

ma vie, mon oeuvre, mais surtout mon oeuvre

LIVRES QUE J'AIME

                                                                                                 lien-guide.jpg  

                                          
                                                                    des questions, des réponses, l'ouverture des possibles

L’érotisme est au coin de la rue

Le livre du grand Tout


Un livre indispensable
voyages torrides et beaux paysages
une belle histoire de peau et de coeur
documenté, ça énerve parfois, ça fait aussi du bien
à découvrir ou redécouvrir pour la finesse de l'analyse et de l'écriture