Objectifs affichés lors de son entrée dans l’établissement « France » : projet « Ensemble tout devient possible » en 15 points. (en NOIR sur le bulletin)
1. Mettre fin à l'impuissance publique : lois votées dans l’urgence et non appliquées, soumission au MEDEF, diplomatie obséquieuse vis-à-vis de la Chine, de la Libye (réception du Pdt Kadhafi) des USA.
2. Une démocratie irréprochable : hyper présidentialisation, passage en force des lois contestées (procédure d’urgence, loi sur les OGM imposée après un vote de rejet) réformes sans concertation préalable (justice, enseignement) …
3. Vaincre le chômage : 2 millions de chômeurs, 45 000 nouveaux inscrits en octobre, plus forte hausse depuis quinze ans. Réductions drastiques des effectifs dans la fonction publique.
4. Réhabiliter le travail : stagnation des salaires, code du travail démantelé, durée du travail annualisé, ce qui équivaut à supprimer les heures supplémentaires mieux payées, part du PIB redistribuée en salaires en constante diminution au profit de la part redistribuée en revenus du capital.
5. Augmenter le pouvoir d'achat : fiscalité favorable aux plus hauts revenus, quelques aides pour les plus défavorisés, baisse du pouvoir d’achat pour la majorité des citoyens, 14 taxes nouvelles en 18 mois.
6. L'Europe doit protéger dans la mondialisation : précarité accrue, délocalisations des entreprises, aucune mesure sérieuse contre les paradis fiscaux.
7. Répondre à l'urgence du développement durable : Grenelle de l’environnement en 2007, dont la plupart des applications sont à échéance lointaine : « compte tenu de l’urgence d’agir, des étapes intermédiaires sont indispensables pour caler les mesures nécessaires » (sic). En attendant, les OGM prolifèrent et ses opposants sont condamnés, le fret ferroviaire et le transport maritime sont négligés, l’offre en agriculture bio progresse moins vite que la demande, la uppression des lignes SNCF « non rentables » oblige les habitants à se déplacer en voiture, la France est le pays d’Europe le plus consommateur de pesticides et le plus touché par les cancers, NS et son gouvernement multiplient les déplacements et manifestations énergivoraces.
8. Permettre à tous les Français d'être propriétaires de leur logement : surendettés, les français que cette promesse a incité à acheter leur maison la revendent alors que le marché immobilier s’effondre, et y perdent. Un an après son vote, le droit au logement opposable n’est pas appliqué, pas de réquisition des milliers de m2 de locaux vacants, manque criant de logements sociaux,.
9. Transmettre les repères de l'autorité, du respect et du mérite : aide massive aux prédateurs et délinquants financiers, mais réduction des crédits au développement, à la recherche et à l’éducation, (formateurs des adultes de demain) non-respect des interlocuteurs (casse toi, pauv’ con), mise en cause pénale de journalistes d’opposition, projet (abandonné) du fichier Edwige collectant des informations relevant de la liberté d’opinion et de la vie privée.
10. Une école qui garantit la réussite de tous les élèves : attaques contre l’école maternelle (fleuron du système français, admiré à l’étranger), expulsions de bons élèves nés en France de parents immigrés, dénigrement systématique des enseignants…
11. Mettre l'enseignement supérieur et la recherche au niveau des meilleurs mondiaux : baisse des crédits de fonctionnement des universités, non entretien de bâtiments parfois à la limite de l’insalubrité, réforme du CNRS supprimant la pluridisciplinarité, fuite des chercheurs français (très demandés, car de haut niveau) aux Etats-Unis ou en Asie où ils sont mieux considérés et mieux payés.
12. Sortir les quartiers difficiles de l'engrenage de la violence et de la relégation : pas de concrétisation des aides promises, plan pour les banlieues de Fadela Amara en panne, manque d’éducateurs, trafic d’armes et de drogue florissant dans certaines cités.
13. Maîtriser l'immigration : ambitieuse politique d’expulsions avec quelques bavures. Mais faiblesse de l’aide au développement et des relations commerciales équitables avec les pays pauvres. Ventes d’armes qui entretiennent les conflits générateurs de misère et d’exil forcé. Exploitation des ressources naturelles d’Afrique (mines, pétrole) par des compagnies françaises sans respect de l’environnement et de l’intérêt des populations.
14. De grandes politiques de solidarité, fraternelles et responsables : bouclier fiscal exonérant de la solidarité les revenus les plus élevés, et rendant inefficace la taxe sur les parachutes dorés annoncée, comme les taxes éventuelles sur les revenus du capital. Grandes sociétés plus exonérées de charges que les PME. Subventions agricoles profitant davantage aux grosses exploitations qu’aux petits paysans. Pas de sanction de la gestion calamiteuse des placements financiers. La « moralisation du capitalisme » se traduit par une vague de licenciements, mais aucune remise en cause concrète de la logique du système.
15. Fiers d'être français : Marseillaise sifflée dans les stades, presse internationale plus que critique à l’égard de l’élève NS, rapport d’Amnesty International épinglant la situation inhumaine dans les prisons françaises.
CONCLUSION : malgré un soutien massif de ses amis et des medias, l’élève NS n’a pas réussi à atteindre les objectifs grâce auxquels il a été admis dans l’établissement. Certes, il ne peut pas tout faire, mais il a tout promis… Au niveau de la conduite, fait preuve d’une hyperactivité brouillonne et d’un langage contestable.
Cependant, malgré la médiocrité de ce bulletin, la cote de popularité de Nicolas Sarkozy est en hausse de 5 points en novembre, atteignant 48%, meilleur résultat depuis décembre 20O7. Et depuis l’annonce des licenciements chez PSA Peugeot à Montbeliard et Sochaux, la vente des tickets à gratter de la Française des jeux a fait un bond. (reportage France-Info). Comme dit un acheteur : « C’est la crise, alors j’en ai acheté 25, j’espère bien gagner ! » et le buraliste : « Z’en prennent pour 50 €, feraient mieux de s’acheter à manger, mais qu’est-ce que vous voulez, ils y croient. »
Comme disait Reiser : « On vit une époque formidable ». Bon week-end !