10 mars 2007
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Déjeuner avec Pierrick au Salon de l’Agriculture, rendez-vous de tous les hommes et femmes politiques en campagne électorale. C’est à qui mettra sa main au cul des vaches pour prouver qu’il (elle) est une personne simple et proche du peuple, à qui s’esbaudira devant les produits authentiques de nos beaux terroirs, à qui parlera de développement durable et d’économie d’énergie dans une débauche de prospectus jetés à terre, tandis que tournent les trayeuses et chauffent les porcheries qui révèlent aux petits nenfants ébahis de la Ville que le lait ne sort pas d’une bouteille en plastique Lactel, et que le jambon est issu d’une brave bête à l’air bonhomme et la queue en tire bouchon.
Lu hier un reportage sur l’ordinaire des commissariats qui côtoient toute la misère du monde : gens alcoolos, violeurs, violents, désespérés… On a l’impression à ce genre de lecture que toute la France part en quenouille, ou en couille. Sauf que la majorité des gens, heureusement, ne finissent pas la nuit au commissariat, pas plus que les « cités » ne sont peuplées de hordes de sauvages : 95% de leurs habitants essayent d’y vivre au mieux, malgré les difficultés. Mais d’eux on ne parle pas.
C’est comme ce gynéco, par ailleurs charmant, qui expliquait en conférence de presse les affres de la ménopause. « Les femmes prennent douze kilos, ont la peau sèche, le vagin rugueux, une perte de libido, les cheveux qui tombent… » Affolant, de quoi être terrorisée à l’approche de la cinquantaine. Tout simplement parce que ce médecin, par définition, ne voyait QUE les femmes à ménopause difficile. Les autres vont jouer au tennis avec des copines, au pénis avec leurs amants, et poursuivent des études jusqu’à point d’âge, les universités seniors sont bondées !
Tout ça pour dire que la lecture des information s donne l’impression que tout va mal, parce que les medias privilégient les catastrophes qui font les beaux titres. En plus, avec la diffusion universelle des infos, là où autrefois une indigestion de rillettes avariées se résolvait tranquillement dans les toilettes familiales, elle fait aujourd’hui la UNE des journaux télévisés, entraîne la fermeture de l’usine à rillettes (200 personnes au chômage !) et propage l’idée que la listéria et autres bactéries malignes nous guettent à chaque bouchée avec leurs petits doigts crochus et que la nourriture est devenue notre pire ennemie. J'ai vu une superbe affiche ordonnant: "Mangez moins: moins salé, moins sucré, moins gras". C'est vrai qu'une petite bouffe fade et sèche, ça donne moins envie... C'est l'histoire du médecin à qui son patient demandait le secret pour vivre longtemps: "Arrêtez l'alcool, le tabac, le sexe et les nourritures trop riches." -Et je vivrais longtemps, docteur? -Ca, je ne sais pas, mais ce qui est sûr, c'est que ça va vous paraître long."
Published by Françoise Simpère
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dans
Humeur