Du temps de Coluche, quand un avion s’écrasait, c’était sur les pieds du journaliste Jean-Claude Bourret, l’as du fait-divers tragique. La fonction est aujourd’hui présidentielle : un manège s’écrase, c’est sur les pieds de Nicolas Sarkozy, un chien de combat tue un bébé, c’est son affaire, un ado se noie, il va régler le problème. Facile, la politique du fait-divers : il suffit d’exprimer de la compassion, d’assister à l’enterrement (ou de recevoir
Facile de rédiger une loi après chaque accident. Ca suggère qu’on va vers plus de sécurité alors que c’est le contraire : plus les gens sont encadrés, moins ils font attention. Des accidents, il y en a eu, il y en aura toujours dans des situations dangereuses. Un chien, même de combat, n’est pas dangereux s’il est muselé et sous surveillance. Le même non muselé mis en présence d’un bébé qui par définition aura envie de toucher la bête ou de lui tirer la queue peut devenir mortel. Question de bon sens et non de loi. Que des vacanciers non entraînés veuillent des sensations fortes (manèges à grande vitesse, saut à l’élastique…) ou des sports à risques (canyoning, escalade du Mont blanc, descentes en rappel, plongée sous-marine), pourquoi pas, s’ils assument que ce sont des situations à risques, qu’on choisit d’assumer en se fiant à sa bonne étoile ou en suivant un entraînement adéquat.
Refuser cette responsabilité et s’en remettre au Président ou aux « politiques » pour garantir sa sécurité, c’est abdiquer toute liberté au risque de se retrouver bardé de règlements parfois absurdes : aujourd’hui, nombre de moniteurs de colonies de vacances refusent de torcher les fesses d’une gamine ou de faire un câlin à un gamin qui pleure de peur d’être accusés de pédophilie. L’affection devient suspecte…
La politique du faits-divers a des effets pervers : les journaux ne parlent que de cela, certains pour s’en agacer (Nicolas en fait trop) d’autres pour s’en extasier (le président est à l’écoute des français). Dans les deux cas, on fait de la politique… de diversion. On parle du personnage, on glose sur son hyperactivité, et on oublie d’analyser le projet de société que dessine peu à peu, dans une indifférence inquiétante, les décisions économiques qu’il prend, les entraves au pouvoir judiciaire, les contrôles d’identité qui se multiplient pour « faire du chiffre » (même dans ma banlieue tranquille, ils font du chiffre à 7h30 du matin à la gare !), les décisions
Eh, oh, banane, tu oses dire PLUS RIEN NE S’OPPOSE ? Mais si : les syndicats s’opposent, et
Son corps s’ouvre à des sensations inédites. La peur, lorsque Neil l’a emmenée plonger sur un site où des pancartes lancinantes mettaient partout en garde le néophyte contre le danger des crocodiles de mer. Durant toute la plongée, elle n’a cessé de guetter autour d’elle, terrifiée à l’idée de se trouver nez à nez avec l’un de ces monstres, ou pire, de l’apercevoir trop tard, alors qu’il l’attaquerait par derrière. Jusqu’à ce que Neil, à la sortie de l’eau, lui explique que les fonds étaient surveillés en permanence par des plongeurs sauveteurs : « Les crocodiles de mer sont très dangereux, mais en fait il y a peu d’accidents. – Pourquoi ne me l’as-tu pas dit avant ? J’aurais eu moins peur. – Pour que tu restes vigilante. Même si c’est surveillé, il faut être prudent. Quand on dit aux gens qu’on les protège ils font moins attention et c’est là que les accidents arrivent. » Extrait de « Les latitudes amoureuses », Lung Ta va être content. J