« Travailler plus pour gagner plus » est une absurdité écologique : travailler plus, donc produire plus, est insoutenable à l'échelle de la planète, et voilà-t-y pas que l'Union Européenne réfléchit à comment nous faire travailer 48h par semaine, soit 8h par jour, 6 jours par semaine. Si on ajoute le temps de transport, de repas, de sommeil, de toilette, que restera-t-il pour la vie amoureuse, familiale et culturelle? C'est vrai qu'un peuple heureux et cultivé est un danger...
L'Ecologiste
(pub gratuite) montre qu'un autre programme est possible : travailler moins et consommer moins pour vivre mieux, c'est-à-dire choisir la simplicité volontaire, qui ne signifie pas « revenir à l’âge de la bougie », mais gommer l’inutile qui nous pourrit la vie. Dans son dossier, L'Ecologiste a interviewé les pionniers de cette démarche, initiée au Québec. Comment la mettre en œuvre ? Quelles techniques choisir ? Comment commencer ? Comment se libérer d'Internet ? Comment travailler moins pour vivre mieux ?
Exemple « vu à la télé » tout récemment: un couple de « travailleurs pauvres » comme on dit aujourd’hui vivait dans une cabane de tôle en bordure de périph’. Ils ont découvert qu’avec les mêmes revenus, ils pouvaient vivre dans une maison à la campagne (qu’ils sont en train de retaper), avec des voisins sympas, du temps de loisir et un bout de jardin pour cultiver des légumes. C’est con, hein, de n’y avoir pas pensé avant, et d’avoir vécu 6 ans dans la précarité insalubre et la honte !
J’ai scotché mes potes parisiens en leur racontant le menu servi à Clermont-Ferrand à la Grignoterie (pub gratuite) par des serveurs super sympas : avocat aux crevettes, andouillette pommes sautées, île flottante maison. Y avait aussi choix de crudités, courgettes cuisinées à la viande, tarte à la rhubarbe, etc. Menu du jour : 6, 80 € ! 8 € avec le café. A deux pas, au bistrot « La Montagne », la patronne vous autorise à "apporter votre manger" qu’elle réchauffe, fournit pain et couvert et demande juste que vous buviez un coup chez elle. Avec un café à 1 euro, qui dit mieux ? Oui, il existe plein d’humains qui ont envie d’une vie tout simplement agréable. Pas demain, tout de suite ! Et c’est possible.
Si les citoyens réalisent qu’ils sont plus nombreux que les gouvernants, si les consommateurs réalisent qu’ils peuvent faire pression en n’achetant pas, si les travailleurs travaillent pour le prix qu’ils sont payés (ça commence en Chine, vu le nombre de rappels de produits défectueux fabriqués là-bas, je me demande s’ils n’ont pas décidé d’ajuster leur boulot à leurs salaires…), si chacun se dit que sa propre vie a autant de valeur que la vie de n’importe quel « grand de ce monde », si la notion même de « grand de ce monde » disparaît parce qu’il n’y a aucune raison de se soumettre à qui que ce soit et toutes les raisons de vouloir rester maître de sa propre existence, alors la soi-disant fatalité de la mondialisation apparaîtra pour ce qu’elle est : de la propagande. (je me demande si ne suis pas anar, finalement…)
Exercice pratique : affirmons notre refus d’être des con- sommateurs en boycottant les produits susceptibles de contenir de l'huile de moteur: Mayonnaise, Tarama, Sauce Béarnaise, Chips, Vinaigrette allégée, Surimi, Céleri Rémoulade, Soupe de poisson en conserve, Poisson pané, Paupiettes de veau, Thon et sardines à l'huile, Pâtes à tartiner chocolatées, Gaufrettes à la confiture, Barres céréalières et sucrées, Cookies… de marque Lesieur, dont l’avidité est à l'origine du problème, avec les marques du groupe : Fruit d'or, Epi d'or, Frial , Isio 4, Oli, Carapelli . • Saupiquet et toutes les marques du groupe Unilever comme Amora , Planta Fin, Maille, Knorr, Magnum, Miko… (chouette, je n’ai rien de tout ça dans mes provisions). Pas parce que c’est poison- encore que…- juste pour refuser le foutage de gueule de l’agro-alimentaire.