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8 juillet 2009 3 08 /07 /juillet /2009 16:43

http://www.youtube.com/watch?v=OZIvrvl8gRo



Les vacances sont vite oubliées. Dès hier, enregistrement d’une émission pour France-Inter « Un homme, une femme, un café, l’addition » présentée par Laurence Garcia (diffusion prévue le dimanche 9 août de 1Oh à 11h, sauf avis contraire). Invités : Patric Jean, cinéaste belge qui se qualifie de « proféministe » considérant que seules les femmes ont le droit d’être féministes, les hommes pouvant juste les accompagner sur ce chemin.  Ce distingo m’a étonnée, d’autant plus que Patric n’a eu de cesse d’affirmer que homme et femme, c’est pareil, qu’il n’y a aucune différence biologique et que seuls les conditionnements sociaux et politiques ont abouti à  « la domination masculine » titre de son documentaire qui sera diffusé en France et en Belgique en novembre 2009.

Nous étions d’accord sur nombre de points : oui, malgré les progrès obtenus, les femmes restent minoritaires dans toutes les instances dirigeantes et moins payées à poste et qualification égaux (voyez : on doit dire égaux à côté de qualification –féminin- juste parce qu’il y a poste –masculin- et qu’en grammaire comme ailleurs le masculin l’emporte sur le féminin, c’est une monde et c’est immonde tout de même !) Oui, les tâches ménagères restent majoritairement effectuées par les femmes et oui, les femmes battues ou verbalement et sexuellement agressées sont une réalité.

Par contre, où je me démarque de Patric Jean, c’est dans sa culpabilisation permanente d’être un « mec » qui l’a fait s’excuser lorsqu’il m’a tenu la porte en sortant du café : « Voyez, a-t-il dit d’un air piteux, encore un réflexe de mec ». J’appelle ça un réflexe de politesse, et même si c’est par galanterie, je ne suis aucunement choquée par la galanterie, bien préférable à la goujaterie !

L’astuce terrible des hommes,  c’est d’avoir persuadé nombre de femmes qu’elles trouveront le bonheur dans l’AAAAmûûûrrr, et que cet amour justifie tous les sacrifices, tous les renoncements, toutes les aberrations. Les machos brutaux ou grossiers ne méritent qu’une réaction : la fuite ! Or un nombre non négligeable de femmes affirment préférer les « vrais hommes » qu’elles décrivent comme des êtres dominants, protecteurs, gagnant plus qu’elles et possessifs ! Pire : voir dans le documentaire une femme expliquer qu’elle est battue est injuriée par son compagnon depuis 25 ans fait froid dans le dos ! Ce n’est pas à la seconde gifle qu’il faut s’enfuir et porter plainte, c’est à la première. Et même pas à la première gifle : à la première marque d’irrespect. Car l’irrespect d’un homme pour une femme, c’est comme tuer à la guerre : c’est difficile la première fois, ensuite il s’y fait très bien ( comme me l’ont raconté un certain nombre de combattants qui ajoutaient « c’est pourquoi il ne faut jamais commencer).  « Ah oui, répondent certaines femmes, mais ce n’est pas facile quand on est amoureuse. »

Bien sûr que ce n’est pas facile, bien sûr qu’on peut se tordre de chagrin parce qu’on quitte un homme, bien sûr qu’on peut être angoissée de se retrouver seule… mais avec un homme méprisant ou brutal, la rupture sera inévitable tôt ou tard, et si elle arrive tard, se fera dans la haine, les larmes et parfois même les coups et la mort. Mieux vaut que ce soit tôt, lorsqu’on n’est pas trop abîmée, pas trop dépréciée, quand on a encore un peu confiance en soi. Or la seule façon d’avoir confiance en soi, c’est de s’estimer assez pour mettre très vite des limites à ce que peuvent se permettre les autres avec ou plutôt contre soi. Pas seulement les hommes amoureux, mais aussi les employeurs, les copains, et même certaines femmes encore plus machos que leurs compagnons. La passion qui écrase et détruit n’est pas de l’amour, c’est du mythe romanesque,  une façon de combler un vide par un trop-plein hormonal.

Les hormones, Patric Jean ne voulait pas en entendre parler, estimant que virilité et féminité ne sont que des constructions sociales. Pourtant, c’est fascinant, ces molécules chimiques : un tout petit peu trop d’hormone thyroïdienne surexcite,  un tout petit moins vous fait raplapla.  Dans la revue « PREF », un transsexuel qui se pensait 100% homme dans un corps de femme s’est fait opérer pour ressembler physiquement à un homme. Il a dit dans son interview : « C’est quand j’ai eu les injections de testostérone que j’ai senti dans ma tête ce qu’est vraiment un homme. » Cette hormone donnait aux hommes préhistoriques l’agressivité nécessaire pour survivre dans un monde hostile.  Elle devait servir à faire face aux prédateurs, pas à être brutal avec les femmes.  Tout comme le cortisol et l’adrénaline permettent de réagir à un stress, mais doivent ensuite se calmer sous peine de provoquer des infarctus à ceux qui vivent constamment sous pression de ces hormones. Le problème n’est donc pas l’hormone, mais l’usage qu’on en fait…

De toutes façons, hommes et femmes sont biologiquement différents. L’un a un chromosome XY, l’autre est XX. Un chromosome de différence, c’est beaucoup de gènes dissemblables, au point que les généticiens disent qu’il y a plus de différences génétiques entre un homme et une femme qu’entre un homme et un singe. Ce n’est pas gênant, quand la différence biologique ne sert pas à établir une inégalité des droits.  Je déteste les stéréotypes féminins et masculins véhiculés par les medias pour des raisons économiques et politiques. Cependant, à l’inverse de Patric Jean qui ne voit dans les hommes que des oppresseurs et dans les femmes des victimes, je crois, pour les explorer depuis des années, que les hommes sont profondément fragiles et que leur sexe et les attributs de force, de domination et de réussite qu’on y attache et qu’on leur impose peuvent aussi être pesants, même si les machos- à fuir, je le répète- y tiennent.

Bref, je suis persuadée que les hommes ont tout à gagner à une égalité économique, sociale et sexuelle entre hommes et femmes. Egalité ne signifiant pas identité. Je sais que le plus subversif dans « le lutinage » n’est pas d’affirmer qu’il est possible et sain d’aimer au pluriel- de plus en plus de gens le vivent- mais d’établir une égalité totale entre homme et femme sur ce plan aussi. D’ailleurs, combien de fois m’a-t-on traitée de « mec » à cause de mes idées… Et si depuis des années les journalistes m’interrogent inlassablement sur ma liberté amoureuse, ce n’est pas parce que je suis libre, c’est parce que je suis libre ET femme.  Et j’y tiens, c’est stimulant…

Pour illustrer ceci, une petite chanson « Les z’hommes » de Henri Tachan en haut… et une chouette vidéo de Lauranne Simpère en bas, « Education féminine avec Barbie »

http://vids.myspace.com/index.cfm?fuseaction=vids.individual&videoid=55144082

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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commentaires

F
à Andiamo: tu ES jeune, l'ancêtre :)à Patric: merci et bonne route pour vos nouvelles aventures documentaires.à Antoine: plutôt d'accord avec vous, mais tout de même: pourquoi ça ne pose aucun problème aux Belges et Québécois d'écrire auteure, écrivaine ou professeure, et ça hérisse les français?à Reynald: égalité 'est pas identité, c'est égalité de droits. Un noir qui a les mêmes droits qu'un blanc ne change aps de couleur de peau, pas plus qu'une femme ne deviendra un homme si elle a les mêmes droits que lui. Vous avez raison sur le fait qu'une femme qui crache par terre en rotant sa bière n'est pas très ragoutante... mais un homme non plus!!! Et je suis toujours étonnée qu'on regarde sans broncher un homme pisser contre un mur alors qu'une femme qui s'accroupirait dehors pour la même chose ferait scandale.à Seignez: assumer la réalité, c'est difficile, tant de gens sont accrochés aux mythes, notamment amoureux...à JM: c'est vrai tout s'affole dès qu'o parle de sexe, mais n'est-il pas affolant qu'une moitié de l'humanité cherche à dominer l'autre, au besoin par la force physique (réelle différence entre les sexes)? La problématique dominant/dominé, que ce soit pour une question de sexe, de race, de religion ou de condition sociale est à la base de presque tous les conflits sur terre.à SF: ouh lala, j'espère que Lauranne, si elle oublie sa contraception ne viendra pas me dire "c'est personne, pas même le Saint Esprit, c'est juste que je suis auto fertile".à O: la dépendance acceptée par amour, voilà bien un piège quze tendent les machos aux femmes imprégnées de mythes amoureux. Quel que soit l'amour qu'on porte à une personne, rien ne justifie de se laisser rabaisser ou maltraiter.à JM: le poids de la pesanteur sociale, c'est du lourd. S'en libérer allège dans tous les domaines mais ce n'est pas facile dans des sociétés fondées sur le regard de l'autre.
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J
Mais le pire dans ce combat à une ceraine égalité, ce n'est pas de se battre celui avec qui on veut créer, ce  serait idiot un tel combat ... mais contre les idioties de notre et de son  éducation, encore parfois activées par la  présences des  ascendances familliales et de la morale publique.
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O
Sujet difficile.J'ai gpûté de la dépendance acceptée par amour, parce que mon mec avait réussi à me convaincre que je lui était inférieure.`Un autre m'a appris que j'étais remarquable dans certains domaines.Depuis c'est la petite guerre avec mon mec... mais je ne lacherai pas. Pourtant c'est épuisant certains jours
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S
Le secret du bonheur c'est quand même d'abord de s'accepter comme on est. Une fois que l'on s'aime à peu près (et que l'on a à manger, hé oui), on peut songer à s'améliorer, à philosopher...Que l'on puisse avoir envie de passer sur le billard pour se "réaliser" me fait d'avord penser à une grande souffrance inutile. Il est forcément plus facile de s'accepter avec sa réalité biologique, ses contradictions, ses ambigüités, que de rêver que ce sera mieux après, quand SON soi-disant corps "collera" avec sa réalité hormonale. Comme dit si bien Françoise, les chromosomes seront toujours différents de son aspect.Ce que je veux dire, c'est que le vrai crime est de projeter des normes sur un sexe ou l'autre. Il faut que chacun s'accepte dans sa différence, dans son originalité, avec courage.Et bravo à Lauranne (lauranne qui est le nom d'une variété d'amande  autofertile  ;-)
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J
Il y a  l'humain, il y a la femme et il y a l'homme. A moins de jouer aux organismes génétiquement modifiés, plutôt qu'au monde, on a besoin de ce triptique pour vivre. La Nature a fait porter la maternité par la femme, je cherche pas à remettre cela en cause, juste à vivre et rêver avec cette femme avec qui j'ai eu nos enfants.Ah les hormones, comment séparer le phénotype du social et vis (vice) et versa (vers ça) ?La séduction a une histoire biologique : au début les être vivants étaient unicellulaires, donc aucune difficultées, ils se divisaient simplement en deux pour assurer la vie reporduite. Après, la différentiation sexuelle est apparue, il fallait trouver la (le) partenaire. Les stratégies ont commencé et la séduction avec. Rapidement, le mâle a chassé qq chose pour l'offrir à la femelle, et se reproduire pendant qu'elle dégustait le cadeau. Le mâle démontrait ainsi sa capacité à survivre de par la qualité de sa chasse. "Puis la culture a dû poindre son nez" car , petit à petit, beaucoup d'être multicelluraires évolués ont offert un paquet cadeau vide. Avant la proie était offerte vivante, aussi pour qu'elle ne s'échappât pas, elle était enpaquetée. Cela demandait beaucoup d'effort, alors, des mâles ont conçu le cadeau vide en ne fournissant que l'emballage et rien dedans. Le temsp que la femelle s'en aperçoive, la survie de l'espèce poursuivait son odyssée. c'est d'ailleurs selon ce modèle que les psy définissent la séduction. La séduction a toujours qq chose de pervers en soi, le cadeau vide.Plusieurs questions se posent. Le mâle n'a t il pas simplement développé des techniques performantes juste sous la pression de ses hormones pour assurer la survie de l'espèce ? Ou si, comme je m'amusais à le dire, si la culture était déjà là ( les animauxdéveloppe aussi de la culture, ce n'est pas propre à l'humain la culture, voire comment les singes mangent les fourmis ... selon la méthde apprisent dans leur famille, pour la même race), la volonté d'assouvir son désir au prix du moindre effot et se jouer volontairement de la femelle. L'humain est avant tout un animal, nous ne pouvons nier la force de notre phylogenèse. Certes nous avons la culture en balancier. le culturel pour parfaire l'évoution biologique et notre survie, enfin il semble ...Donc quelle part du génétique et du social ? Le fait de penser un homme de toutes les libertés et sans nécessités me paraît pas propice à de bons horizons,  au contraire. Je vais même pousser à la psy du comptoirs, un homme qui se dit plus fort, ou plus faible, que la  femme est un humain qui dans nos sociétés a un problème avec l'image du père, par une éducation incertaine ; peut être de l'image maternelle,  aussi.On pense toujours avc nos yeux occidentaux, mais que disent les autres civilistions sur ces équilibres, quels chemins prennent ils ? Parce qu'apès tout, on entend toujours que le discours de l'Homme Blanc, le plus beau, le plus évolué, le meilleurs, mais qui a tout bousillé sur cette planète ! Le Zorro de la planète terre.Et puis il faut arrêter de tout faire tourner autour de qq gouttes de sécrétions sexuelles. Dès qu'il s'agit de sexe, tous se perdent, tous s'affolent. Si les gens jouissaient plus en tranquilité, en sérénité, sans esprit du bien ou du mal, mais du bon ou du mauvais, tout cela se solutionnerait par essence. La société cherche le bien, même dans le mauvais pour soi, ou pour le tous ( je ne parle pas du déplaisir, je parle de l'action néfaste, l'ction qui porte atteinte à son intégrité, àsa volonté). Société judéo-chrétienne, société castrée et castratrice, je fais exprès de finir mon propos en enfonçant une porte ouverte, car le problème d'égalité dans la condition social possède plusieurs dimensions et pas que sexuelle ; l'âge, l'origine sociale ou culturelle, etc etcIl s'agit de construire une société globalement juste, ou pas. C'est de la belle et de la vraie politique. Et ne vouloir ne considérer qu'un morceau de l'inégalité, c'est ce complaire dedans.Ettu as raison, les vacances sont toujours trop courtes puisque c'est presque leseul moment socialement autorisé pour envoyer les codes à terre. Le vrai temps du construire.
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