Le soufflé est retombé, comme si la seule excitation valable était le combat électoral, le côté Star Ac et spectaculaire de l’élection et non l’enjeu, à savoir : De quelle vie avons-nous envie ? Qu’est-ce qui nous rend heureux ?
Il y a quelques années, dans le magazine où je travaillais, on avait proposé un papier sur le thème « qu’est-ce qui vous fait encore rêver ? » Sujet refusé. Rêver, quelle drôle d’idée ! Nous sommes dans une époque RE-A-LISTE où l’on donne des « conseils pratiques » (je hais cette expression pour l’avoir entendue trois millions de fois dans les réunions de rédaction des magazines) où les couvertures des mensuels féminins proposent 101, 208, ou 1250 « trucs malins » pour être au TOP !
J’avais louvoyé en proposant un intitulé plus mode : « Qu’est-ce qui vous stresse ? Qu’est-ce qui vous fait plaisir ? » Les gens étaient heureux de voir se lever le soleil, parler avec une voisine, entendre des rires d’enfants, faire une grasse matinée amoureuse, chanter à tue-tête, retrouver de vieux
Ils étaient stressés par la pression au travail, la non reconnaissance de leur valeur (toujours au boulot…), le bruit, le manque de temps pour s’occuper d’eux et de leurs proches, un chagrin d’amour, la vue d’un SDF dormant sur une bouche de métro, la solitude, l’agressivité d’un « petit chef »…
J’avais fait un encadré pour remarquer que les bonheurs spontanément évoqués était gratuits et que les stress relevaient plus souvent de la dureté des rapports humains que de critères matériels.
Bref, que le bonheur ne se résume pas à un taux de croissance.
L’encadré avait été supprimé…
ALLEZ, FAITES DE BEAUX REVES!