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2 septembre 2013 1 02 /09 /septembre /2013 12:14

les fadesJ'aime le train, au point d'emprunter d'improbables tortillards comme le Gaillac/ Clermont-Ferrand : 25 arrêts, 5h de trajets pour environ 300km. Et de prendre régulièrement le train de banlieue, tout en me demandant pourquoi, si je vais à Montparnasse- de gare à gare, donc- je dois payer un ticket combiné train+métro alors qu'il existait autrefois des tickets train, et des tickets métro dont l'addition n'était pas plus chère. Et pourquoi le combiné permet de prendre le train, puis le métro, mais pas le train, puis le bus. Parce que le bus, c'est la RATP ? Ben le métro aussi !

Aux jeunes qui n'ont pas connu la guerre de 1968- comme dirait Franck Lepage- je jure qu'il fut un temps où on pouvait acheter un billet dans n'importe quelle gare et l'utiliser pendant 2 mois le jour qu'on voulait, ou se le faire rembourser sans difficultés si on ne l'avait pas utilisé. La réservation était un choix, pas une obligation. Et le train annoncé à 18h43 arrivait effectivement à 18h43, cela émerveillait la petite fille que j'étais, une telle exactitude après des centaines de kilomètres.

Aujourd'hui, tout a été mo-der-ni-sé et voilà le résultat. Je ne parle pas des accidents de cet été, c'est un autre sujet. Je parle des tracasseries qui accompagnent la détérioration d'un service public jadis irréprochable.

train4Samedi 22 juin: « notre train est arrêté en pleine voie par suite des intempéries ». Bizarre qu'un engin fait pour rouler dehors ne soit pas adapté aux intempéries, mais de plus, il fait un temps superbe ! Renseignements pris, il y a eu un orage le jeudi et des arbres sont tombés sur la voie. Enlevés le vendredi, puis les agents sont partis, prévoyant d'éliminer les arbres chancelants le lundi suivant. Las ! Les végétaux ne respectent pas le week-end et sont tombés le samedi !

J'entends d'ici les clameurs de certains sur la paresse des « fonctionnaires » de la SNCF incapables de bosser le week-end. Point du tout, mes seigneurs, la preuve : il y avait foultitude d'agents pour faire face à l'immobilisation du train. En revanche, les effectifs de maintenance, drivés par RFR (Réseaux ferrés de France) sont en diminution constante pour cause d'économies. Or, pour bosser le week-end, il faut y être autorisé par son patron, et payé, tant qu'à faire... Bilan : 2h de retard sur un trajet prévu de 3h. Et aucune indemnisation, « l’intempérie » étant un cas de force majeure.

train225 Juillet : après 200km à vélo, je fais la dernière étape en train et prends soin de vérifier auprès d'un agent SNCF qu'il est possible d'embarquer une bicycletteà bord. « Pas de problème ! » Mais sur le quai, cinq minutes avant le départ, un contrôleur me demande si j'ai payé la réservation à 20 euros pour mon deux-roues « Non, on m'a dit que c'était d'accès libre. -Non madame, ce n'est pas libre. »Vu l'urgence, je le préviens que je monterai quand même et lui se réjouit à l'idée de verbaliser... Arrive un collègue qui soupire : « Je me suis fait engueuler par le chef hier. - Pourquoi ? - J'ai verbalisé un voyageur monté avec son vélo sans réservation deux-roues. - Et alors ? -Depuis cette semaine, c'est gratuit, il n'y a plus besoin de billet pour les vélos. » La consigne n'avait pas été transmise, et nombre de voyageurs ont dû être verbalisés à tort...

12 août : par Internet je réserve un billet pour le 21 août et demande l'envoi du billet à domicile. D'ordinaire, ça marche très bien mais là, rien. Le 17, je reçois un mail « Vous n'avez pas confirmé votre réservation, il est encore temps d'acheter votre billet ». Munie du mail de confirmation et paiement, je m'énerve cinq minutes sur le serveur payant 36-35 puis déniche un numéro magique- prix d'une communication locale et personne réelle au bout du fil- qui m'assure que mon billet est parti le 13 août et que le mail que j'ai reçu vient d'un bug sur le site, comme d'habitude.

fou4.jpgLe 19, toujours rien. Je rappelle le numéro et demande comment obtenir un duplicata de mon billet. Surprise : « La SNCF ne délivre pas de duplicata car les billets ne sont pas nominatifs (FAUX : avec une réservation, le nom est inscrit sur le billet). Vous devez acheter un nouveau billet à un guichet que vous obtiendrez dans les mêmes conditions tarifaires (merci, SNCF!) et remplir un formulaire pour que la SNCF vous rembourse les billets non parvenus à destination. Je réponds qu'il est hors de question que j'avance 144 euros à une entreprise infoutue de remplir ses engagements et qui, de surcroît, mettra plus d'un mois à me rembourser. « Je vais partir avec mon mail de confirmation et ferai une réclamation à la direction. » L'interlocuteur hésite, il sait que l'appel « est susceptible d'être enregistré dans le cadre de l'amélioration du service » : « Vous faites comme vous voulez, mais je ne peux vous recommander une solution non prévue dans la procédure officielle. »

Heureusement, le billet est arrivé le 20 après-midi. Je dis « heureusement » car sur le quai, il y avait un contrôleur à l'entrée de chaque wagon, qui aurait été capable de m'empêcher d'embarquer. Manque d’effectifs pour la maintenance, mais pas pour le contrôle...

26 août : « notre TGV est immobilisé en pleine voie car le TGV qui le précède a heurté un chevreuil. Retard prévu de 50 minutes ! » Un éclat de rire salue l'annonce : chasser le chevreuil avec un TGV, on ne nous l'avait jamais fait ! Quand le train est reparti après 15' d'immobilisation mais est tout de même arrivé avec 50' de retard, on s'est demandé si le malheureux chevreuil n'avait pas été condamné par représailles à tracter l'attelage.

Je ne vous aurai pas narré ces petites mésaventures si je n'avais déniché dans un RELAY un recueil intitulé « A bord, petites histoires de train » édité par la SNCF, dont la dithyrambique présentation m'a inspiré un fou-rire nerveux :

De Rennes à Marseille, en passant par la Belgique, ils ont de belles histoires à raconter ces contrôleurs nommés désormais « chefs de bord ». Des histoires poignantes, inattendues, tantôt tendres, tantôt rudes. Assister à un accouchement, sauver une vie, éviter un braquage, improviser un concert dans le train ou un pique-nique à quai ou faire face aux incivilités ordinaires, la vie du contrôleur n’est pas un long fleuve tranquille. Et tout son art réside dans le goût du dialogue et le sens de l’improvisation.

 

 


 





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commentaires

S
<br /> Tu sais que, comme toi, j'ai une grosse tendresse pour la SSeuneusseufeu d'antan et même celle d'aujourd'hui, qui permet toujours des rencontres par promiscuité obligatoire et qui, avec ses<br /> vibrations échauffantes, n'est pas sans nous mettre dans des états propices à une concrétisation sans préliminaires d8-p<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Et bien le même organisme vient de me mettre en demeure de m'auto-censurer, si c'est pas pitoyable ! J'ai reçu une lettre comminatoire pour abus de droit à l'image, j'ai tout fait sauter mais<br /> j'espère que les anciens lecteurs se souviendront longtemps de cette jolie cheminotte flashée indiscrètement sur son quai.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Il ne reste plus en ligne que le billet dépouillé de tout ce qui était susceptible de vexer la belle, commentaires compris :<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> http://blogborygmes.free.fr/blog/index.php/2008/06/07/966-lettre-a-la-dame-sur-le-quai-de-la-gare-de-montlouis<br />
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F
<br /> à TB: je crois que c'est aussi l'application de l'adage Shadoks: "Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué?"<br /> <br /> <br /> à Andiamo: je ne nie pas le progrès technique, ce qui m'énerve, c'est la complication de procédures qui furent simples, au nom de la modernisation!<br /> <br /> <br /> à Blutch: cela étant, grâce aux grèves SNCF, trains immobilisés et autres péripéties, j'ai fait connaissance de voyageurs charmants, tant il est vrai que face à l'adversité, l'esprit de<br /> fraternité revient et que les gens se mettent à parler entre eux alors qu'ils ne le font pas quand le train roule normalement.<br />
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A
<br /> Autrefois les trains avaient la décence d'arriver à l'heure, toutefois étant donné la lenteur des convois d'autrefois (une douzaine d'heures entre Paris et Cannes) Même si un TGV accuse deux<br /> heures de retard on mettra tout de même beaucoup moins de temps qu'autrefois.<br /> <br /> <br /> Comment je suis trop gentil ? Ouais c'est esssssprès je pars bientôt, et j'espère un billet gratos ! ];-d<br />
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B
<br /> Selon l'adage qui veut que personne ne s'intéresse aux trains qui arrivent à l'heure, il y a de moins en moins de sujets de conversation perdus....<br /> Entre les embouteillages routiers, les trains en panne et les avions en grève, qui peut encore s'étonner que je privilégie les déplacements avec ma chambre à coucher-cuisine, en soudoyant madame<br /> GPS pour qu'elle me fasse passer par les routes cantonales et les chemins vicinaux. Je peux ainsi faire un Paris-Bordeaux en deux heures de moins qu'un TGV ordinaire.... Et être sûr d'y<br /> arriver.<br /> Mais parce que rien n'est parfait, je sais que je passe à côté du plaisir de pouvoir partager, couché sur un improbable bout de quai, le petit vent revigorant qui a fait chuter la caténaire,<br /> offrant ainsi aux ex-voyageurs, devenus stationneurs par la grâce de sainte Essenncéeffe, une nuit exceptionnelle...<br /> <br /> Je sais que c'est cruel de se moquer des malheurs d'autrui, mais c'est irrésistible.<br />
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T
<br /> Dans ton évocation du passé, tu aurais pu ajouter : il fut une époque où le prix du billet était clair et compréhensible, basé sur un prix unitaire unique au km (de l'ordre de 20 centimes de<br /> francs dans les années 70, dans mon souvenir). Maintenant, acheter un billet de train ressemble plus à un jeu de loterie qu'autre chose, mais c'est la rançon du progrès : il faut capter la rente<br /> (en français : faut que ça crache un max de blé !)...<br />
Répondre

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