Le dernier numéro du Nouveau Consommateur est en kiosque, avec l’ITV de Jacques Landriot dont je vous ai parlé plusieurs, fois, et mon coup de gueule qui me soulage, dont voici quelques extraits. La suite dans le magazine.
LA SOCIETE MAL
Ils veulent gérer la France comme une entreprise qui doit être rentable… Ce leitmotiv de nos dirigeants n’est pas nouveau. L’obsession de la gestion a commencé dans les années 80, celles des traders, des jeunes loups de la finance et de la glorification de l’entreprise versus la diabolisation des services publics, mais c’est de pire en pire. Rentabilité, oui, s’il s’agit de chasser les gaspillages et d’utiliser au mieux l’argent public. Mais qu’est-ce qu’un élève rentable ? …………
Les morts de la canicule 2003 ont été éminemment rentables, parce que c’étaient des vieux dépendants qui coûtaient cher à la société, et que 15 000 décès allègent d’un coup le budget des caisses de retraite, mais comment comptabilise-t-on la souffrance et la solitude de ces vieux et de leur
Paradoxalement, l’idéologie de la gestion, individualiste et axée sur la performance, a le même travers que la planification communiste, collective et égalitaire. Dans les deux cas, le bonheur est décrété d’en haut, rationalisé, réduit à des critères matériels et chiffrables. Dans les deux cas, on oublie que le bonheur dépend aussi- surtout ?- de la part irrationnelle de l’humain, de son aspiration à la transcendance, qui en font un être capable d’amour gratuit et de convictions désintéressées, capable de graver des fresques sur des grottes préhistoriques à une époque où survivre était pourtant un enjeu quotidien. Sans espoir de vendre ses œuvres. Gratuitement.
« Je veux avoir le temps d’apprivoiser les mouches, Je veux l’éternité pour apprendre ta bouche…. Je veux me coucher là et n’être pas rentable. » (Henri Tachan)