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23 juillet 2010 5 23 /07 /juillet /2010 18:26

Le bon Dieu s’énervait dans son atelier… Après avoir fait le ciel, les étoiles et les planètes, les animaux de la création puis l’Homme, puis la  Femme, il regarda son soleil et se dit « il est temps de faire la sieste, juste un coup de balai dans l’atelier et je vais piquer un de ces roupillons… »  Parole sage du dimanche, jour de repos et non des centres commerciaux…

Une fois le coup de balai donné, se penchant pour voir ce qu’il restait dans sa pelle, Le Créateur, qui n’aimait pas gâcher, se dit que c’était trop bête de ne pas inventer un nouvel animal avec tous ces détritus : un bec, une poignée de poils, des griffes, des palmes,  c’était rien que du bazar, mais ça a tout de même donné L’ORNITHORYNQUE !  Bestiole amphibie- elle nage à toute vitesse mais sait aussi courir- avec des pattes griffues à l’avant, palmées à l’arrière, un corps de belette (ça devait être un reste de belette, à la réflexion),  une queue de castor lui servant de gouvernail (encore un qui se laisse diriger par sa queue…) et, bien que pondant des œufs, mammifère allaitant ses petits. 


 

orni4Les scientifiques anglais qui reçurent d’Australie un exemplaire de l’animal empaillé crurent à une blague de leurs collègues. Il y avait de quoi y perdre son latin faut dire !  Car le mammifère allaite ses petits. Ce que fait l’ornithorynque… Mais  pour tout savant naturaliste, le mammifère est doté de mamelles. Pas l’ornithorynque, y en avait pas dans la pelle (du 18 joint, fallait être total défoncé pour inventer une bestiole pareille, je suis allée en Australie rien que pour  en voir en vrai, ainsi que des koalas). Alors y font comment les petits nornithorynques ?  Ils lèchent les poils humides du ventre de  leur maman, d’où dégouline du lait. Ca s’appelle « les champs mammaires » qui comme chacun sait sont les chants les plus beaux… Pas très ragoûtant si la maman transpire, mais bon…

L’ornithorynque possède aussi un aiguillon venimeux capable de tuer des petits animaux et de faire très mal aux gros, c’est un des rares mammifères venimeux, mais quand on fait une bête avec des restes, faut pas s’étonner. Sauf qu’une fois la pelle vide, on est bien ennuyé au moment de lui fabriquer un appareil génital, urinaire et excrétoire. C’est prosaïque, certes, mais bigrement important dans l’existence, ces fonctions là!  Que croyez-vous que fit  le Créateur ? Ne s’est pas cassé la tête. Il a mis au pauvre ornithorynque le même trou pour tout, appelé « cloaque »- ça excite le désir et la copulation, n’est-ce pas ?- dans lequel le mâle ornithorynque range son pénis au repos. Cela dénote un tempérament certes ordonné mais donne à réfléchir sur ce qui se passe lorsqu’il a envie de faire pipi ou caca…

orni3Et dans le grand débat « mono » ou « poly » qui agite si souvent ce blog (le Monopoly n’ayant rien à voir et n’étant aucunement un compromis entre les deux  options), avantage une fois de plus au « poly ». Car monotrème ( ça veut dire un seul trou) comme elle l’est,  au commissaire qui l’interroge : « Mademoiselle,  votre agresseur vous a-t-il seulement violée, ou également sodomisée ? », la femelle ornithorynque ne peut que répondre « Les deux, Monsieur le commissaire ». Ce qui est, convenons-en, doublement traumatisant.

Et c’est ainsi qu’Allah est grand, concluerait Vialatte l’Auvergnat dont je vais rejoindre de ce pas le pays, particulièrement le Gour de Tazenat qui semble un lac de début du monde, où  l’on s’attend à voir s’ébattre des dinosaures et où l’ornithorynque trouverait  j’en suis sûre refuge dans ce monotrème volcano-aquatique… (=lac de cratère) (très belle photo du Gour empruntée au blog de Fanfan http://lamaisondefanfan.forumactif.com/forum.htm

 

gour tazenat2

 

 

Jusqu'à début août, pas d'expéditions de livres, mais le site www.autresmondesdiffusion.fr enregistre les commandes.

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18 juillet 2010 7 18 /07 /juillet /2010 13:20

auvergne.jpgLà où je suis il fait très chaud, et là où je serai à partir du 24 juillet itou. (j'espère...) Temps idéal pour ne rien faire, ou juste flemmader dans un hamac au jardin, ou sur un canapé à l'ombre, avec un verre de quelque chose de bon, givré, citronné, glacé, plus quelques livres  tout frais aussi dont les pages sont faciles à tourner.  Calme total sur le front des blogs, visites minimum et commentaires itou,  inutile de vous déranger avec des  billets. Trêve estivale comme on dit, dommage  qu'il faille attendre l'été pour se mettre en trêve

Cependant, si vous avez envie de lire ou relire "Aimer plusieurs hommes" cet été (source inépuisable de discussions passionnantes d'après dîner) de découvrir "le CDI de Dieu", ou de frémir avec "l'Algue fatale" (attention, il ne reste plus beaucoup d'eemplaires de celui-ci) merci de commander très vite sur notre site www.autresmondesdiffusion.fr  (voir "commander nos livres" colonne de droite pour les détails pratiques) afin que je puisse vous les envoyer avant le 24 juillet, car après, à moi le farniente créatif en compagnie de mon stylo, un cahier, mon vélo... sans oublier les concours de sieste, yeah (je ne suis pas sur mon ordinateur, impossible de trouver le point d'exclamation sur ce clavier, tant  pis...). BONNES VACANCES A TOUTES ET TOUS.

 

sieste_hamac.jpg


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30 mai 2010 7 30 /05 /mai /2010 17:24

Pendant trois jours, « A vous de lire » offre dans toutes les bibliothèques de France des extraits de livres dits par des comédiens. C’est aussi le moment de découvrir des textes nouveaux, et si on les aime, de laisser sur les bancs publics des livres- avec éventuellement un petit mot dedans- à l’intention d’autres amoureux des mots. Ce cross-booking est un joli jeu de piste…

Pour célébrer l’écrit, voici un extrait du CDI de Dieu, au 2/3 du livre. Un autre extrait est disponible sur www.autresmondesdiffusion.fr

 

 


couv century3 copieJe fus intrigué par une énorme masse sombre immobile qui se détachait de l’horizon. On mit le cap sur cette chose pour reconnaître, en s’approchant, LE DETESTABLE, redoutable sous- marin nucléaire manifestement en difficulté. Une foule de matelots s’affairaient sur le pont et dans le kiosque, quand, des entrailles de la machine, surgit le Chef. Dans la Marine, le Chef est facilement repérable, c’est celui qui porte la plus grosse casquette, celle avec une pizza royale rivetée dessus. La Marine a un goût très affirmé pour les rivets. Je m’adressai à lui:

- Je peux vous aider, vous avez un problème ?

-Un gros problème, on a coulé, on a fait naufrage.

- Mais vous flottez, vous êtes en surface ?

- Justement, nous les sous- mariniers, c’est l’inverse. Quand on ne peut plus aller au fond et qu’on est obligé de rester en surface, c’est un naufrage, on dit qu’on a coulé. Quand on est au fond tout va bien, on est heureux, on a le sourire, on chante et l’on danse, tout est normal. On boit même un petit coup de gnole. C’est simple non ? Et puis circulez il n’y a rien à voir, vous êtes sur un terrain militaire, circulez je vous dis, sinon je vous flotte… non, je vous coule ! On vous a demandé quelque chose ? Non, alors dégagez ! Allez faire du tourisme ! On travaille, nous… Et vous avez une femme à votre bord ? C‘est pas bon pour le moral de la troupe. Dégagez, au large ! 

Incroyable ! Alors que je me proposais gentiment de lui porter assistance... Mais pour qui il se prend le Prince des Ténèbres, depuis combien de temps il n’a plus vu le soleil ? C’est la clarté du jour qui lui fait cet effet ? Je vais te le secouer, moi, le Capitaine Nemo ! Il nous fait l’acariâtre remonté des abysses, mais qu’il y retourne dans ses profondeurs obscures ! Monsieur a sa fierté, il ne veut pas d’aide… Et en plus aussi méchant et hargneux que le ténia d’une anorexique…

Avec les militaires il faut faire gaffe, ça s’énerve pour un rien et c’est armé jusqu’aux dents. La sagesse nous fit nous éloigner de cette machine qui portait bien son nom. Je n’avais pas aimé le ton du Chef et quand je m’estimai à bonne distance, je lui fis via Gilberte une petite gratification qui ravirait l’Amirauté à son retour au port. LE DETESTABLE devint jaune vif. Yellow Submarine, yellow Submarine… J’en connais un qui va avoir une médaille, bravo pour la discrétion… Idéal pour un bâtiment de guerre.

J’eus la tentation de le faire goûter à d’autres espiègleries mais y renonçai, ne voulant gâcher ni mon temps ni mon talent avec des gens de peu d’humour. Il faut savoir garder pour les vrais connaisseurs les plus pertinentes facéties.

 

clermontEt un billet sans y passer trop de temps, un !  A présent, je vais faire un tour dans la forêt un peu humide et qui sent bon. Histoire de respirer après le suspense : après 10 ans de finales perdues, Clermont-Ferrand ou plutôt l’ASM, est champion de France de rugby, yeahhhh !!! Bien qu’habitant en région parisienne, je me fous des résultats du PSG, alors que la victoire auvergnate me met en joie. On sait qu’on est de Clermont-Ferrand quand…

 


auvergne-copie-1.jpg

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26 mai 2010 3 26 /05 /mai /2010 11:04

aleph2C’est l’histoire d’un mec au bout du rouleau. Patrick a tout perdu : boulot, femme, maison… et décide d’en finir en se jetant à l’eau. Raconté comme cela, on pressent le truc glauque, bien plombé, sur la crise et ses laissés-pour-compte et on se demande si on a bien choisi sa soirée détente.

Sauf que… sauf que lorsque la Compagnie Aleph s’empare d’un thème social, elle a l’art de le traiter avec fougue, joie de vivre, musique, danse, énergie, bref avec TALENT ! Le talent, c’est le don + le travail, et les joyeux comédiens de la troupe ont abondamment les deux qualités, j’en ai déjà parlé ici : Qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse!

aleph1Alors l’IVRESSE DES PROFONDEURS, leur dernière création, vous mettra le cœur autant en joie que IN TEMPO RUBATO, que j’avais vu 9 fois, quand j’aime je ne compte pas. Et je les aime, ces comédiens, qui savent agir dans le social (stages de théâtre pour des jeunes en difficulté, des vieux délaissés, des malades…) et s’engager politiquement à travers les subtils messages de leurs pièces, mais tout ceci dans la joie, la bonne humeur et le rêve, sans s’invectiver, sans chercher la petite bête, sans s’attaquer à ceux qui leur ressemblent au lieu de s’unir pour attaquer les vrais « méchants ».

Ma fréquentation des assoces écolos et libertaires ou la lecture d’un journal à l’idéal duquel je souscris (la Décroissance) me navrent, tant ces militants gaspillent de temps à se déchirer entre eux pour savoir qui est le plus pur, le plus dur, et qui est le traître : « Quand on va à la cantine, dit une militante, on fait super gaffe à ce qu’on met dans son plateau, parce qu’on risque de se faire lyncher si on a choisi un légume hors saison ou pas bio. Et si me maquille un tant soit peu, on me traite de pourrie de la société de consommation ! ». Pendant ce temps perdu à des attaques dérisoires, BP pourrit l’Atlantique, les travailleurs fatigués voient s’éloigner la possibilité de souffler un peu avant de mourir et les grands fraudeurs fiscaux rigolent…

La Compagnie Aleph, c’est de l’humanité + de l’énergie. Plusieurs comédiens sont d’origine chilienne. Leurs parents ont fui Pinochet et survécu grâce à une énergie et un optimisme chevillés au corps, et un amour de la fête chevillé au cœur.

L’IVRESSE DES PROFONDEURS se joue les vendredis et samedis juqu’au 3 juillet à l'espace DUENDE, 86 rue Marat à Ivry sur Seine (M° Mairie d'Ivry)

Si vous y allez de ma part vous bénéficierez du tarif réduit (10 €)

C’est un spectacle recommandé par des personnalités internationales.


Je profite de cet hymne à la joie de vivre pour vous reparler du CDI de Dieu, toujours disponible sur notre site www.autresmondesdiffusion.fr Là aussi, avec humour, inventivité et poésie, Harro Baz, le héros, nous fait rêver d’un autre monde où la mer, l’amour et la magie sont omniprésents. Si vous avez lu et aimé ce livre, merci d’en parler autour de vous. Comme disent les comédiens d’Aleph : notre meilleure pub, c’est vous ! Et si vous ne l’avez pas encore lu, il faut le faire cet été, ce livre est plein de vitamines qui font la peau dorée et l’œil tendre.

couv century3 copie           

 

 

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2 mai 2010 7 02 /05 /mai /2010 19:29

P1010076Une lettre à envoyer, dans une enveloppe rapportée de chez moi, je veux dire de la maison de mon enfance à présent vendue … Instantanément, l’odeur de cette enveloppe fait ressurgir le bureau de mon père avec tous ses détails, les étiquettes sur les meubles, l’agencement des étagères, le bruit de la porte sur laquelle il fallait donner un coup de pied pour l’ouvrir…  Tout comme l’odeur d’un foulard de ma mère ressuscite le tiroir de son armoire, puis dans un travelling mémoriel, l’armoire elle-même, la chambre, la fenêtre d’où elle saluait ses voisines, et rêvait  mélancoliquement lorsque l’une d’elles disparaissait et que ses volets, en face, restaient fermés.

« Tout d’un coup le souvenir m’est apparu. Ce goût, c’était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l’heure de la messe), quand j’allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m’offrait après l’avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. La vue de la petite madeleine ne m’avait rien rappelé avant que je n’y eusse goûté. » A la recherche du temps perdu, Marcel Proust.

caf_.jpgLa madeleine de Proust est affaire d’odeur plus que de goût. Le goût est limité : sucré, salé, acide, amer, voici tout ce que nos papilles sont capables de distinguer. Ce qui donne du goût aux plats, du caractère aux vins, ce sont leurs effluves, et c’est pourquoi les gens atteint d’anosmie (perte de l’odorat) ne trouvent plus aucune saveur à ce qu’ils mangent et boivent. L’odorat est une mémoire subtile, quelques molécules parfumées suffisent pour que s’enclenchent les images :

-l’odeur de petits-beurre écrasés, limite rances : le fond de mon cartable rouge en carton bouilli du CP, quand j’y oubliais des miettes de gâteaux.

homme_nu.jpg-L’odeur tiède d’un homme, si semblable à la mienne que j’ai su d’instinct que nos peaux aussi se reconnaîtraient, comme des jumelles tactiles.

-Et celle d’un autre qui m’a incommodée bien avant que je réalise que je ne le désirais plus.

-Le parfum des Hélichryses italiennes, fleurs d’immortelles aux effluves d’anis et de curry qui m’avertissent avant la sirène du ferry que nous approchons de « mon » île grecque.

-Les senteurs mêlées d’encens et de bougies de ma petite planète, comme une douche mentale apaisante, dès que j’ouvre la porte.

P3.jpg-Les senteurs de deux ou trois eaux de toilettes masculines, réminiscence immédiate d’une démarche et d’une grâce portées par des molécules de vétiver ou d’ambre. Je me retourne désormais sur les hommes qui les portent.

photo Lars Stephan

-L’odeur des livres neufs qu’on hume avant de lire la première ligne.

-Celle d’amande amère des petits pots de colle blanche : cours de travaux manuels à l’école, on l’étalait avec une minuscule spatule striée qui laissait des traces poisseuses sur les doigts.

-L’odeur du feu de bois dans les rues des villages en hiver : quiétude, silence de rues sans aucun éclairage, longues nuits, lourdes couettes surpiquées.

tom___lou-anh_france_30_oct_2007_-_003_copie.jpg-Odeur vacancière des viandes grillées au barbecue…

-Odeur de lait caillé, de sueur dans les plis, d’eau de Cologne fraîche mêlée d’un peu de vomi : ça pourrait faire gerber et pourtant quel plaisir, cette odeur sure des bébés !

-Odeur des maisons, de n’importe quelle maison, chacune reconnaissable les yeux fermés, rien qu’en ouvrant la porte.

-Soupe de légumes et désinfectant, terrible odeur des couloirs d’hôpital à 18h.

-Odeur de cire et de pommes : escaliers parisiens, immeuble Haussmann. Je n’ai jamais su pourquoi les pommes…

-Odeur miellée de l’Amsterdamer que fumait mon prof de philo, dans le sillage de laquelle s’élançaient ses élèves féminines envoûtées comme par le petit joueur de flûte.

-Odeurs de soi : humer sa petite culotte, secouer les draps quand on pète. Ces parfums là sont comme les enfants : on n’aime que les siens !

dsc01377_cavepanayota__c__aj.jpg-L'odeur de néoprène, celle des combinaisons de plongée, qui me fait voyager dès que j'ouvre l'armoire où elles passent l'hiver.

-Celle d'eau de javel, associée pour moi non aux tâches ménagères mais aux vestiaires joyeux de la piscine.

-Et sur les lèvres, goût et parfum confondus, les embruns et le sel de la mer…

Ce monde ci est plein d’odeurs, ferment de tant d’images et de sensations. C’est peut-être pour cela que je n’aime pas le monde virtuel : je ne peux pas le sentir.

 

album-400843.jpg

 

Site livres: http://www.autresmondesdiffusion.fr


 


 

 

 

 

 

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23 février 2010 2 23 /02 /février /2010 08:47



mer1.jpg« En ouvrant l’œil ce matin, j’ai entendu les pas  des ânes gravissant à grand peine le chemin vertigineux qui mène du port au village et les encouragements rudes des  âniers, jurant et frappant les bêtes lourdement chargées pour les pousser à franchir  les virages les plus escarpés. Juste sous ma fenêtre, l’exclamation joyeuse d’une femme  « Kali mera, Kostas, ti kanis ? ».

L’homme a dû répondre d’un geste car je n’ai pas entendu sa voix, mais j’ai retrouvé instantanément le bonheur simple des sons quotidiens qui donnent dès le réveil un vrai plaisir de vivre. L’air embaumait le parfum des immortelles dont je connais aujourd’hui le nom, Helichrysum Italicum, petites fleurs douées de propriétés antivieillissement, paraît-il, stimulantes à coup sûr, car leur odeur suffit à me mettre en joie. Après le petit déjeuner sur le balcon où deux chats tigrés roux avaient déjà établi leur quartier pour la sieste, j’ai passé la matinée à marcher à travers les collines, seule… » ( in « Les latitudes amoureuses »)

apollon.jpgJ’aime la Grèce, comme vous le savez. Parce que la civilisation grecque ancienne a inventé la démocratie, parce que dans la mythologie grecque les dieux et déesses (autant de femmes que d’hommes dans l’Olympe) sont joyeux et paillards. Parce que la lumière y est unique, la mer omniprésente, les statues nues et les sexes sans honte. Parce que j’y ai trouvé une plénitude rare. Parce que les Grecs, malgré bien des difficultés, gardent un art de vivre. Parce que leur langue est la seule au monde où certains mots ont traversé des millénaires (dixit Jacques Lacarrière)

A MILLE LIEUX D'ICI ET POURTANT PAS SI LOIN...


Art de vivre que la « modernité » imposée et les spéculateurs de Grèce ou d’ailleurs sont en train de leur faire perdre, avec à la clé problèmes économiques, stress et développement de maladies dites « de civilisation ».

LA BOURSE OU LA VIE

Qu’est-ce qu’une civilisation qui crée des maladies, sinon une non-civilisation ? Qu’est-ce qu’une modernité qui s’attaque aux pays et les dépèce  par la spéculation, en leur imposant des « remèdes » qui les mènent à la ruine, on l’a déjà vu avec moult pays sommé par les organismes internationaux de se « moderniser ». Il paraît que les spéculateurs appellent ces pays proies les PIGS (Portugal, Italy, Greece, Spain, l’anglais est la langue des financiers). Quelle élégance, quelle finesse !  Ils sont où les vrais porcs ?

 

serifos.jpg

 

« Bonjour Kostas, comment vas-tu ? »

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23 décembre 2009 3 23 /12 /décembre /2009 19:54

Cher Père Noël, 

Je te ferais dire que je ne veux SURTOUT pas de détecteur/avertisseur d’incendie dans mes souliers, je ne sais pas qui a inventé cette pub débile, mais je ne connais pas un seul enfant qui ait envie d’un engin pareil, surtout pas celui de la pub dont la mémé est DEJA morte dans l’incendie… D’ailleurs, les pompiers m’ont expliqué que pour ne pas mourir asphyxié, il faut évacuer sa maison en maxi dix minutes, sinon on perd connaissance avant d’arriver à la porte. Un peu court pour une vieille dame brutalement sortie de son sommeil,  à supposer que sans son sonotone elle ait entendu l’avertisseur et qu’elle ait les jambes de ses 20 ans pour les prendre à son cou, expression acrobatique  peu adaptée à l’ancêtre.

J’aurais plein d’autres  cadeaux à te demander, de ceux qu’on n’achète pas : amour, temps libre rigolade et liberté pour tous, plus des sous car comme disait mon papa : « l’argent ne fait pas le bonheur mais y contribue  pour ceux qui en manquent. »

Et puis, de façon globale, j’ai trouvé une affiche qui résume parfaitement ce que je souhaite pour 2010.  Elle date de 1972, c’était la première Une de l’hebdomadaire écologiste la Gueule Ouverte. Comme quoi les choses n'avancent pas vite.

go-copie.jpg

 

Plus une chanson bien niaise qui a le don de me mettre en joie.

 

 

Joyeux Noël !

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1 décembre 2009 2 01 /12 /décembre /2009 19:21
Il pleuvait  sans arrêt depuis huit jours. A la télévision, le journaliste égrenait des nouvelles terrifiantes. L’eau montait. Elle avait inondé les bas quartiers de la ville, faisant 482 sinistrés.  Elle gagnait à présent le centre-ville. L’avenue Jean Jaurès, la plus commerçante, charriait des flots boueux pleins d’immondices, c’est fou ce que l’eau peut dénicher de saletés sur son chemin. Cette avenue dont la municipalité était si fière, piétonnière, carrelée vieux rose, plantée de réverbères électriques « à l’ancienne » en forme de bec de gaz,  ponctuée d’abribus publicitaires… mais avec des bouches d’égouts incapables d’absorber un tel excès de précipitations. Le journaliste conseillait à chacun de préparer des bagages « avec juste l’indispensable » de façon à être prêt à évacuer sa maison, au cas où… »

Ce serait quoi, l’indispensable, à part quelques vêtements et une trousse de toilette ? L’homme parcourut du regard l’appartement où il habitait depuis toujours puisqu’il l’avait hérité de ses parents qui  s’y étaient installés à sa naissance.  Il se souvint de ses jeux d’enfants. Assis sur le parquet à côté de sa mère qui cousait, il poussait des petites voitures le long des dessins du tapis Persan devenus dans son imaginaire enfantin des routes sauvages et des déserts brûlants.  Ses oreilles avaient stocké dans quelques cellules nerveuses l’empreinte vibratoire du cliquetis de la pédale de machine à coudre, qui accélérait dans les coutures droites et ralentissait aux courbes des encolures et des bords de poignets, tout comme ses Dinky Toys accéléraient ou ralentissaient l’allure.  Son père rentrait tard, le petit garçon le reconnaissait à l’odeur de sa pipe. Le Klan ou l’Amsterdamer emplissaient la pièce d’un parfum miellé, dont les effluves s’étaient imprimées au cœur des cellules olfactives reliées à la zone cérébrale de ses souvenirs  anciens.

Il y avait quelques tableaux au mur, qu’il n’emporterait pas.  Sa femme les lui avait laissés en le quittant. « A nouvel amour, nouvelle déco ! « estimait-elle avec quelque raison. Lui-même avait pris le pli d’aller chez ses amantes successives plutôt que de les convier chez lui, pour être sûr que toujours à nouvel amour correspondrait nouvelle déco. Il ferma les yeux et vit défiler à hauteur de son lobe frontal les studios,  chambres d’hôtels, maisons diverses et sièges de voiture de ses dulcinées. Il lui suffisait d’un arrêt sur image pour que d’un lieu de mémoire surgisse une histoire avec ses fureurs et ses douceurs, les rugissements, les mots tendres, les promesses, les lettres… Les lettres !  Allait-il les emporter ? Il en feuilleta quelques-unes et sourit : à force de les lire et relire après chaque rupture, il les savait par cœur.

Il n’aurait pas non plus besoin de couverts ni d’assiettes, on leur en fournirait où qu’ils aillent, et sinon, il se rappela fort à propos que dans nombre de pays, on mange avec les doigts.  Il déposa dans un cartable ses papiers d’identité et ses feuilles de paye, non par attachement viscéral au monde du travail, mais parce qu’il gardait en mémoire la recommandation administrative : « vous devez conserver à vie une seule catégorie de papiers, ce sont vos feuilles de paye ! »  Son premier salaire était de 419, 27 francs, le dernier, perçu quelques jours plus tôt était de 2322,71 € et il se sentait plutôt moins riche que lors de sa première paye, qui lui ouvrait la porte de l’indépendance. Entre les deux, 30 années de bulletins de paye émanant de cinq entreprises différentes, 360 feuilles de papier, l’épaisseur d’un gros livre, tenant aisément dans son cartable.



L’homme éteignit le poste de TV et sortit à la rencontre des flots, une chanson aux lèvres surgie d’un coin de mémoire : toute sa vie tenait dans un cerveau et un cartable.

 

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17 novembre 2009 2 17 /11 /novembre /2009 10:21

S’asseoir, dans un bar ou une petite salle et écouter les musiciens. Dans la pénombre, des spectateurs tapotent le rythme avec deux doigts sur leur table, ou le marquent sans s’en rendre compte avec le pied, avec le corps. « La musique est un cri qui vient de quelque part », un rapport charnel avec le monde, et c’est pourquoi, sans doute, elle passe les siècles des siècles avec juste sept notes entières et quelques demi-tons, quarts de ton ou comas pour nous émouvoir et consoler des temps gris.

Jazz, rock, chanson, classique, pop… selon les moments et selon les artistes, tout est bon à écouter. « On a tous dans le cœur un refrain... » et les artistes, parfois odieux, mesquins, stupides, égoïstes dans la vie se muent en jubilation, en émotion sur scène.

Spécial copinage  si vous habitez la région parisienne :

tous les jeudis à 20h30 depuis plus d’un an, « l’Assoce Bolognaise », un groupe de fondus de chanson dite « à texte » et qu’eux préfèrent appeler des chansons « à respirer », des chansons « faites à la main » se réunissent à la bonne franquette au MACAQ, 123 rue de Tocqueville, Paris 17è. C’est un local associatif, on y entre sans frapper, on s’assoit où on veut, c’est gratuit, et on écoute ces fondus.  Tous professionnels par ailleurs, mais qui ont gardé l’esprit amateur au sens étymologique : « qui aime ». Ils aiment chanter, ils aiment se donner en spectacle et se donnent véritablement.  Les « Jetés de l’encre » (http://www.lesjetesdelencre.com/ ) menés par Gilles dans un style occitan/ slave/ hispanisant, je veux dire dans la démesure et le lyrisme,

Marc Havet- qui pousse le narcissisme jusqu’à s’être offert un bar « le Magique », dans le 14è, juste pour y faire ses spectacles- dans un style rebelle caustique, Jules Bourdeaux, digne successeur de Gaston Couté pour ceux qui connaissent. Et pour ceux qui ne connaissent pas :

http://blogborygmes.free.fr/blog/index.php/2009/11/04/1256-gaston-coute

parlent d’amour, de rupture, des pauvres et des riches avec une gouaille très 19è (arrondissement et siècle). Les amateurs de Brassens, Ferré, Nougaro… apprécieront davantage que les fans de Lorie ou  Michael Jackson, mais même ceux-là y trouveront leur compte, car l’ambiance est chaleureuse et les coups à boire pas chers : de 1 à 3 €. 

Conscient du risque de compétition narcissique entre ces mâles artistes, Gilles s’arrange pour que chacun n’interprète pas plus de trois chansons d’affilée, et invite les musiciens et chanteurs des deux sexes à se faire connaître pour faire un bout du spectacle. Scène ouverte, bar ouvert, on quitte la soirée vers 23h plutôt contents.

J’oubliais : pourquoi l’Assoce Bolognaise pour ces musiciens pas du tout italiens ? Parce qu’une des adhérentes de l’association cuisine des marmites de spaghettis bolognaise- délicieux- qu’elle sert pour quelques euros aux spectateurs affamés.

http://www.assocebolognaise.org/

 

Autre spécial copinage : c’est bientôt Noël, offrez un beau livre. Par exemple cette chose rare que sont les « Lettres à Maricou » d’Alexandre Vialatte, lettres d’amour du fin écrivain auvergnat qui terminait chacune de ses chroniques dans « la Montagne » par « Et c’est ainsi qu’Allah est grand » sans aucune prétention islamique. Vialatte, donc, gloire de l’Auvergne dont les frontières dépassent celles de la planète, est amoureux de Maricou, le lui écrit, lui envoie des cartes postales, déploie ses plumes vertes et dorées pour la séduire. En  vain. Ce qui nous vaut une fine analyse des lettres d’un amoureux déçu par Pierre Jourde, analyse ô combien universelle pour tous ceux et celles qui un jour ont aimé en vain. Ce livre sur beau papier bouffant est édité au Signe de la Licorne. Une maison fondée il y a quelques années par un de mes camarades de faculté de droit dont l’humour pince-sans-rire m’a toujours réjouie. Nous sommes  toujours restés en contact et il me tient au courant de ses  insolites choix littéraires et politiques. Il a gardé dans ses austères fonctions administratives actuelles le sens de l’humour glacé et sophistiqué d’un Gotlib de la belle époque.

 

 

 

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20 octobre 2009 2 20 /10 /octobre /2009 23:56
A onze ans, Jacques Lacarrière étudiait le Grec et le Latin. Un jour, il entendit sa mère dire : « Il fait ses Humanités » et fut stupéfait de ce mot inattendu, puis indigné quand quelqu’un lui apprit que Grec et Latin s’appelaient des langues mortes alors qu’il les trouvait si belles, si vivantes.
Devenu adulte, il consacra sa vie à la Grèce qu’il a parcourue, souvent à pied, pendant plus de vingt ans. Qui a lu « l’Eté grec » que je vous recommande chaudement, retrouve dans les descriptions de chaque sensation, détail, chaleur, personnage… le pas lent des marcheurs, apte à capter l’étincelle de vie dans un caillou.
Revenant de Grèce et écoeurée par les nouvelles si bassement matérialistes du monde, je me suis plongée avec délices dans le Dictionnaire amoureux de la Grèce » du même Jacques Lacarrière. En m’offrant des détours, des sauts de puces entre les définitions, des arrêts sur mots, comme on dit « arrêt sur image », Aphrodite, Eros, Hippocrate, Icare antiques mais si modernes…
Dès l’Antiquité Hippocrate avait deviné l’influence de l’environnement sur la santé, et celle du psychisme sur le physique. Des lieux : le mont Athos, Olympie, Cythère, Ithaque, l’Atlantide, qui aussitôt réveillent des souvenirs de livres, de tableaux, d’îles réelles ou rêvées… L’impression fascinante d’avoir une histoire commune avec l’histoire et la mythologie grecques.
Des plantes : l’olivier, la myrte et l’hélichryse aux parfums exacerbés par le soleil, les amandes dont le nom amygdalata a donné amygdales, parce que ces petites glandes ont une forme d’amande. Et puis dans ce dictionnaire, il y a les poètes et écrivains, nombreux, contemporains ou plus anciens, Georges Seferis (prix Nobel), Taksis Kostas, Patrikios Titos, Vassilikos Vassilis, dont Jacques Lacarrière nous fait découvrir des textes traduits aussi heureusement que possible. Il explique d’ailleurs les affres de la traduction… Poèmes pétris de culture, de révolte, de lyrisme, de sensualité, de rêve. De tout ce qui au fond rend humain, comme l’on dit « à taille humaine » d’une ville ou d’une entreprise où il fait bon vivre. L’humanité, à retrouver.














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