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5 juillet 2010 1 05 /07 /juillet /2010 13:11

« Février 1975 : J’ai demandé à l’ouvreuse « un billet pour les Hautes solitudes » comme on réclame un aller simple pour nulle part. Et j’ai plongé dans le silence amniotique, fœtal. Voyage étrange en solitaire …  Une porte s’ouvre, un visage apparaît, triangulaire. Et puis, votre élan vers ce regard. Talent, sans doute. Véracité extrême des gestes trop étudiés. Qu’importe ? L’essentiel n’est-il pas qu’à ce moment précis se soit dénoué le nœud au fond de moi ? Sanglot immédiatement réprimé, regretté. Je croyais tellement ne plus en être coupable. Excusez-moi, le lyrisme est une de ces maladies que vous avez fait renaître en moi. »                                                          image du film deH-G Clouzot "la prisonnière"

la prisonnièreA 20 ans, alors que je cultivais une superbe et une superficialité propres à me prémunir, croyé-je, contre les chagrins de la vie, j’ai redécouvert le bonheur des émotions en voyant jouer Laurent Terzieff. Emotions si profondément intégrées par mon inconscient qu’elles sont ressorties sans aucune préméditation dans certains de mes écrits et dans des épisodes de vie qui me donnait une étrange impression de déjà vécu… reflet de scènes jouées ou mises en scène par Laurent Terzieff.  

TerzieffjeuneBien au-delà du comédien talentueux, bien au-delà de sa voix et de son regard, j’admirais sa façon de conduire sa vie comme une épure, uniquement nourrie par la passion des mots et du théâtre. J’admirais cet homme discret, marchant d’un pas rapide, avec sur l’épaule un sac plein de livres et des manuscrits qu’il recevait. A l’exact opposé de ceux qui ne veulent aujourd’hui qu’être stars. J’admirais le mystère de cet homme obstiné, passionné et profond. Sans le savoir il m’a tant apporté que les mots semblent dérisoires pour l’exprimer. Il restera pour moi une influence indicible.


« Palais royal si tendre et théâtre d’Orsay. Je me revois montant les marches du petit escalier et venant écouter pour la neuvième fois vos tirades que je savais à présent mieux que vous. Je me souviens avoir trinqué avec vous sur un vin du Poitou, je me souviens m’être noyée dans vos prunelles si vertes, si myopes, comme un étang glacé un matin d’hiver. Vous aviez la perfection d’un désir idéal, d’une attente éternelle… » (Autres désirs, autres hommes, p.217)

 

Terzieff1974.jpg

 planche de contacts réalisés par Marc Gourou en 1974 pour le magazine ELLE quand j'y travaillais.

Film de Philippe Garrel

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27 juin 2010 7 27 /06 /juin /2010 20:04

 

compijaune.jpgPendant 10, 20, 30 ans… j’ai défendu l’écologie, la combishort et les amours plurielles dans un combat quasi solitaire… et voici qu’aujourd’hui l’écologie fait la Une des medias (un peu moins depuis que NS a décrété « l’environnement ça commence à bien faire », preuve s’il en était besoin que les infos reflètent la voix de son Maître, mais tout de même… quand je pense à tous les projets d’émission sur l’écologie qu’on m’a refusés au motif que « ces sujets n’intéressent personne »…)

Depuis deux ans, les combishorts sont en bonne place dans les collections et les vitrines d’été et même d’hiver.

Depuis quelques mois les pluriamoureux sont tendance, mes chers, vous ne pouvez pas imaginer !  Toute la presse, les radios et les TV en veulent et en parlent, guettez les programmes et les sorties en kiosque J ! 

Quel avantage à précurser les tendances ? Aucun. Il m’est même arrivé de cauchemarder des faits-divers sanglants qui se sont réalisés, ça fout la trouille, non ?  Et quand on est en avance, on se sent seul, si seul…

Alors si je vous dis aujourd’hui qu’il est urgent de lire ces trois ouvrages, n’attendez pas dix ans, faites le et offrez-les à vos amis. Ils vous en remercieront quand ils pourront parader dans les apéros géants en disant « Le CDI de Dieu ? J’ai été un des premiers à le lire, c’est un roman étonnant... » « Aimer plusieurs hommes ? Mais non, il n’est pas épuisé, il a été réédité et j’en ai d’ailleurs un exemplaire dédicacé. « L’Algue fatale ? Quelle histoire, mon cher ! Savez-vous qu’il existe une autre caulerpe, Caulerpa Racemosa, encore plus envahissante, dont personne  ne parle encore mais je vais vous raconter… (seuls les acheteurs des 30 exemplaires proposés sur le site www.autresmondesdiffusion.fr  auront les infos de première main sur cette affaire.)

 

 couv century3 copieCe ne sont pas des critiques littéraires, mais des lecteurs qui disent :

Le CDI de Dieu ? Je me régale. C’est dur de faire durer le plaisir, de décider que ce ne sera qu’un chapitre par jour et de s’y tenir (Blutch)

J’ai lu le CDI de Dieu. Je vais acheter une boutique de cartes postales en espérant qu’Harro passe m’en acheter une et m’emmène avec lui. (Sandra)

C’est un livre extraordinaire… Il y a une touche de Vian dans cet auteur (Tant-Bourrin)

Un livre qu’il faudrait pouvoir lire les yeux fermés… pour se laisser envahir par les rêves qu’il suggère. Un vrai délice. (Gustavio)

Un livre étonnant dans une langue imagée, hybride de Vian et San Antonio. (Olivier)

Un vrai bonheur, cette verve à la fois poétique, imaginative et décalée (Tatie)

 

 

première couv

 

L’auteur de  référence sur le sujet (le Monde 2)

A lire cet été, des articles dans Madame Figaro.fr,  le Nouvel Obs, Envy, Libération

A écouter sur France-Inter l’émission du dimanche 4 juillet, 16h : « Un homme, une femme, un café, l’addition, avec Romain Goupil dans le rôle de l’homme)

A voir à la rentrée, un documentaire sur les pluriamoureux, dont on reparlera ici.

 

 

 

algue.jpgFiction ou pas : un sacré bouquin ! Même si l’on connaît bien le dossier, on a du mal à trouver la limite entre la fiction et la réalité. (revue Mer et Littoral)

Comment un tel phénomène (la prolifération de la caulerpa taxifolia) a-t-il pu se produire ? Les hypothèses sont nombreuses et Françoise Simpère a utilisé la forme romanesque pour pouvoir les énumérer sas risque de procès… (Sud-Ouest Dimanche)

Françoise Simpère s’interroge sur l’inertie des Pouvoirs publics, qui malgré les cris d’alarme des scientifiques, n’ont rien fait (France-Soir)

Avec Monaco, des intérêts immobiliers, des rivalités de laboratoires et quelques milliards en toile de fond, on sait bien que tout cela est possible, plausible… (Sciences-Frontières)

A partir de la menace réelle de Caulerpa Taxifolia, ce roman, développe un suspense où se mêlent services secrets français, mafia, savants, sans oublier la belle Clara (Impact Médecin)

( critiques parues lors de la parution du livre, en 1999)

En toile de fond il y a la caulerpe qui permet, à mon sens, de mettre en évidence l’un des problèmes majeurs de la société actuelle : le profit à tout prix, quelles qu’en soient les conséquences humaines ou écologiques. Ce fait… constitue pour moi une agression quotidienne ». (Jean-Pierre Lorit, interprète du rôle masculin principal de « Eaux troubles » mini série inspirée de l’Algue fatale)

 

bannière copieMerci de ne pas m’écrire directement pour commander les livres, et d’aller  

sur www.autresmondesdiffusion.fr

Et comme nous n’avons décidément pas une âme de gestionnaire, nous avons décidé de transformer ce site en plate-forme rebelle et culturelle et d’y accueillir plein d’amis et partenaires artistes, musiciens, théâtreux, poètes, éditeurs, activistes, etc… qui partagent les valeurs solidaires, ludiques, culturelles et écologiques d’Autres Mondes. Plus on est de fous, plus on rit.

 

Sur ce, je pars quelques jours loin de tout écran… à bientôt.

 

bato.jpg

 

 

 

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25 juin 2010 5 25 /06 /juin /2010 21:05

Dimanche: vu R… un monsieur d’environ 84 ans qui s’occupe des Eclaireurs de France depuis qu’il en a 24.  Il avoue que c’est de plus en plus dur : « On nous impose des normes stupides qui rendent impossibles certaines activités. Dernière absurdité : un grifouilleur du ministère s’est avisé que durant les camps, nous faisons sécher la vaisselle au soleil. Il a décrété qu’avec la pollution qui tombe du ciel, c’était dangereux et qu’il fallait donc essuyer la vaisselle et la ranger dans une cantine métallique fermée. Sauf qu’un torchon, vite humide, laisse un bouillon de culture sur les assiettes et que ce bouillon s’épanouit à merveille en été dans une cantine fermée ! On l’a fait remarquer au Ministère. La circulaire n’a pas été abrogée mais nous ne devrions pas être trop contrôlés.»

pedibus.jpgLundi : croisé dans la rue un « pédibus ». Késaco ? Une trouvaille étonnante. Autrefois, les parents accompagnaient leurs enfants- et parfois ceux des voisins- à pied à l’école, sans rien demander à personne. Il arrivait même que les enfants aillent tous seuls à l'école, stupéfiant, non? Aujourd’hui, il faut organiser des pedibus : un parent en tête de cortège, derrière lui quelques enfants en rang, et un autre parent pour fermer la marche et surveiller les gamins… L’idée même qu’il faille créer un « pédibus » pour marcher en ville est rigolote… mais où j’ai explosé de rire, c’est en m’apercevant que le parent de tête et le parent de queue avaient revêtu un gilet jaune fluo ! Après enquête, il paraît que c’est la règle pour un pedibus, comme quoi l’infantilisation n’a pas de limite …


foot2.jpgMercredi, blague d’actualité : "Raymond Domenech a été contacté par le Pôle Emploi. On lui propose un poste de « professeur d’échecs »." Le soir, on annonce au JT que NS a bouleversé son agenda pour recevoir Thierry Henry et qu’il va proposer un « plan Marshall » pour le football. domenech.jpgQuand on sait que le vrai plan Marschall concernait la reconstruction de la France en 1945 après six ans de guerre, on se dit que le ridicule ne tue pas les politiques (ni les journalistes) ce qui est regrettable. Surtout qu’après l’homélie de Roselyne « Je leur ai dit de tout donner et j’ai vu les larmes dans leurs yeux », ça en ferait deux d’un coup. Pauvre Roselyne : entre la grippe H1N1 et la coupe du monde de foot, 2010 sera son « annus horribilis… »


manifrevuJeudi : manif, j’en ai encore les pieds en compote. Plus de quatre heures pour aller de République à Nation. Foule dense. Avec des gens du privé comme du public, des jeunes comme des vieux. Et le sentiment que le ressentiment dépasse la question des retraites. Ressentiment à l’idée que certains en bavent quand d’autres se gavent.  Qu’après des décennies de progrès, on régresse. Depuis l’Antiquité, on est passé de l’esclavage au travail payé, des 60h par semaine, aux 50h, 45h, puis 40, 39, 35h, tout en produisant de plus en plus de richesses : + 30% ces vingt dernières années en France. Le progrès social, c’était offrir à ceux qui produisaient ces richesses plus de temps… libre. L’argument « on vit plus longtemps, faut travailler plus longtemps » suggère que le travail rémunéré est toute la vie et le reste- amour, famille, loisirs, voyages, culture, vie sociale et associative- une part négligeable de l’existence.  P1000860Or, quand on voit combien la majorité des retraités sont occupés, on se demande comment ils ont trouvé le temps de bosser autrefois ! Réponse simple : en sacrifiant des parts essentielles de leur vie, peut-être les meilleures. Il y a quelques années, un ami de 62 ans m’a avoué n’avoir su aimer qu’à deux périodes de sa vie : quand il était étudiant et pensait prioritairement à ses amours, et à la retraite quand il a eu le temps. « Entre les deux, dit-il, j’ai tellement bossé que j’ai rendu deux femmes malheureuses- deux divorces- et pas vu grandir mes enfants. Aujourd’hui, je prends enfin le temps d’aimer la troisième! 

Le travail nuit à la santé et à l’amour, qu’on se le dise !


 


P1000871.JPG



 

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20 juin 2010 7 20 /06 /juin /2010 20:16

 

poulet1Josyane fixe ses mains crevassées par l’humidité et le froid. A la fois rêches et humides. Et rouges, aussi. Elle n’en a vu de pire que chez les ostréicultrices triant les huîtres sur un plan de travail glacé, en plein vent. L’eau de mer creuse davantage les fissures de peau que l’humidité douceâtre de la chair de poulet. Depuis trente ans, Josyane est découpeuse de poulets : séparer les filets, les cuisses, les pattes… pour les consommateurs qui n’aiment plus les volailles entières qu’ils ne savent pas découper. Une fois cuites, pourtant, c’est fastoche. Tandis que crue, la chair de poulet est élastique, les tendons résistent, et l’odeur de chair morte persiste sur les doigts malgré les multiples lavages à l’eau et au savon citronné. Josyane a mal au dos et des varices, normal quand on travaille debout depuis trente ans. Il y a pire : à force de faire les mêmes gestes sept heures par jour, elle ressent des élancements dans le poignet et l’épaule, à la faire hurler de douleur. Troubles musculo-squelettiques, TMS, lui a dit le médecin du travail en lui conseillant de changer de poste.

poulets3Elle prend son courage à deux mains, va demander au chef d’atelier s’il ne peut pas l’affecter ailleurs, à l’emballage ou à l’administration : après tout, elle a un CAP employé de bureau, et c’est un conseil du médecin du travail qui est prêt à lui faire un certificat.

« Impossible, Josyane ! Tu es gauchère, et tu sais que les gauchères découpent plus vite que les droitières,(détail rigoureusement exact. NDA) on a du rendement à assurer avec la concurrence des poulets de l’Est.

-C’est pas les mêmes que les nôtres, proteste-t-elle, chauvine.

-Pfff… tu crois que le client la voit, la qualité ? Ce qu’il voit, c’est le prix. Et pour baisser le prix, faut du rendement. »

Les larmes montent aux yeux de Josyane. Le contremaître s’en aperçoit, il essaye de l’apaiser :

« Patience, Josyane, dans un an, c’est la retraite. 

-Je n’en peux plus… Si ça se trouve, je serai morte !

-Dis pas de bêtises, tu es encore une belle femme, bien conservée…

-C’est ça, bosser depuis trente ans dans une chambre froide, ça conserve forcément… »

Il la contemple avec appétit. C’est vrai qu’elle reste affriolante avec ses yeux verts et ses boucles auburn. Si elle voulait… Changer de poste ça se mérite. Josyane sursaute, elle esquive le geste protecteur du contremaître qui proteste :

« Fais pas ta mijaurée, j’ai du goût, c’est tout… »

poulet2Quelques jours plus tard, en fin de journée, alors qu’elle finit de ranger l’atelier déserté, Josyane est frappée par le silence. Un compresseur s’est arrêté de fonctionner dans la chambre froide. Si on ne répare pas tout de suite, ce sont plusieurs centaines de poulets qui seront perdus. Elle essaie de décoincer une manette, ses doigts gourds et raidis n’y arrivent pas. Tourner une manette de droitier quand on est gauchère demande une force qu’elle n’a plus. Elle actionne la sonnette d’alarme, le contremaître surgit, la suit dans la chambre froide. Elle lui désigne la manette, il la débloque sans effort et se tourne vers elle : « Tu vois ? Ce n‘était pas si difficile. » Mais elle est déjà partie de l’usine, après avoir claqué la porte de la chambre froide. Déjà qu’elle embauche à la première heure, le matin…

Un jour gris de septembre, le Directeur de la maison mère informe le personnel que le président de la République lui-même vient leur présenter la réforme de la retraite, les convaincre que travailler au-delà de 60 ans quand on vit tellement plus longtemps qu’avant est naturel. Face aux ouvrières à qui la Direction a demandé de se coiffer et de se maquiller avant d’aller à la cantine,  le Président fait un discours de charme : il aime les femmes courageuses comme celles qu’il a en face de lui, reconnaît la dureté de leur labeur et affirme qu’on va réfléchir à un aménagement de postes pour celles qui ont du mal à tenir debout sur leurs jambes variqueuses. « Comme vous le voyez, je suis à l’écoute de vos difficultés, mais j’en ai aussi, croyez-le. » Sur un signe discret du Directeur, toutes applaudissent.

ecran3.jpgComble du comble, le président adore le poulet, il va donc partager le déjeuner des ouvrières. Les femmes de service s’affairent, émues de servir un aussi auguste convive. A sa gauche, on installe Josyane :

« Une de nos plus anciennes ouvrières, précise le directeur placé à la droite du président. Elle a un doigté dans la découpe exceptionnel. »

Le président désigne un magnifique filet :

« Ce morceau là, j’adore le blanc. 

-Je le reconnais, c’est moi qui l’ai découpé, sourit Josyane avec dans l’œil une lueur étrange.

-Que vous disais-je ? s’écrie le directeur. Belle pièce, n’est-ce pas ? Ah, Josyane… Notre ancien contremaître, qui a quitté la région brutalement il y a quelques mois, vous aimait beaucoup, vous savez ?

-Je le comprends, dit le président, la bouche pleine. Vous êtes une belle femme, travailleuse et habile de vos doigts, une perle ! Votre contremaître avait du goût.

-Il en a toujours », conclut Josyane, énigmatique.



 

Humour noir mis à part, Josyane existe… comme des milliers d’autres personnes usées par le travail. C’est pour elles qu’il faut agir le 24 mai.

 

 

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17 juin 2010 4 17 /06 /juin /2010 20:05

gays.jpgIl m’a demandé : « Qu’est-ce qui te fait désirer un homme ? » Rien. Un physique, certes, mais pas toujours. Je peux désirer un homme que d’autres trouveraient laid tandis qu’un superbe me laissera de glace.  

P4.jpgDes gestes anodins… Il avale de travers une gorgée de vin, il tousse, je lui tape dans le dos, mes doigts à travers le tissu de la chemise captent la tiédeur de sa peau. Pas n’importe quelle tiédeur, celle qui creuse le ventre et trouble les pensées … « Elle avait quoi cette tiédeur ? » Rien.  Juste une harmonie avec les mots intelligents qu’il venait de prononcer d’une voix de basse, de rocaille et de lave en fusion. La voix, les mots, ont touché mon cœur avant la tiédeur de sa peau et l’ont rendue désirable. Ou alors sa peau m’a semblé intelligente. Va savoir…

« Une autre fois au cinéma, (Adrien) a enlevé son pull d’un geste ample des deux bras, elle a suivi le mouvement dans la pénombre, son regard s’est fixé sur la seconde où elle a aperçu la cambrure de ses reins, le creux de sa peau à la ceinture, le désir comme une onde chaude (« Ce qui trouble Lola »). De petits gestes. Jolis. Insignifiants. Deviennent-ils beaux parce qu’elle le désire, ou le désire-t-elle parce qu’il a de jolis gestes ? Va savoir…                                                                        lars stephan, encore...

lars2.jpg« Tout à coup vous êtes sorti de la salle de bains dans une débauche de buée. Tu m’as semblé si beau que j’e suis restée muette tandis qu’un sourire vertical m’ouvrait le ventre »( Des désirs et des hommes, Traces de vous »)

sentir.jpgDésir irraisonné, irraisonnable… L’odeur d’un homme, un soir d’été, forte, incommodante. Il est beau mais sent fort. Rédhibitoire. Puis il ouvre sa porte, montre sur son ordinateur les images qu’il est en train de créer. J'entre dans sa tête, y découvre un artiste, et l’odeur forte se mue en phéromones troublantes. Envie animale… qui a disparu quelques mois plus tard quand des mots de lui m’ont déçue. La même odeur, tantôt repoussante, tantôt stimulante. Animalité, certes, mais cérébrale, ô combien. Va savoir ce qui prévaut, dans le désir.


autres_d_sirs.jpg

« Il la raccompagne jusqu’à son hôtel. Ils sont tout près l’un de l’autre, sans même la toucher Rudolf sent la chaleur qui irradie d’elle : « See you tomorrow ». Il la regarde s’éloigner, trouve délicieux d’entendre dire « see you tomorrow » par une femme rencontrée quelques heures plus tôt. (Autres désirs, autres hommes- la saveur de l’oursin)

P1000667.jpg« J’ai succombé à sa voix lorsqu’il lisait, un timbre grave qui résonnait en moi comme certaines basses près des enceintes lors d’un concert de rock, ça prend au ventre et donne envie. Je n’ai pas supporté l’injustice qui a mis cet homme au chômage et l’a privé de ses revenus, mais aussi de sa maison, de sa femme, et surtout de la liberté d’aimer et de désirer comme il en a envie, de sa dignité d’homme réduite à l’autorisation d’aller se vider les couilles moyennant finances….  Mon discours l’a amusé, il m’a dit « c’est la première fois qu’on me fait l’amour pour des raisons politiques », j’ai souri : « ce ne serait pas une mauvaise raison, mais elle n’aurait pas pesé bien lourd sans désir. » Un désir né bien avant qu’il me raconte son histoire, à cause de son air libre et serein, sa façon d’habiter son corps, les livres qui dépassaient de sa besace, sa réaction quand il a vu que je le regardais bander… Et puis non, ce n’est même pas cela. Mon désir est né de l’émotion irrationnelle qui m’a saisie à la seconde où il est entré dans le wagon. Ca ne s’explique pas. Le désir ne s’explique pas, c’est ce qui fait son charme et sa grande injustice.

(Ce qui trouble Lola)

Alors vraiment, tu ne peux pas me dire pourquoi tu désires ? Si. Parce que.

Et pourquoi tu ne désires pas ? Pour la même raison.

 

img_0127.jpg

 

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7 juin 2010 1 07 /06 /juin /2010 16:51

caulerpaIl y a 25 ans, Caulerpa Taxifolia, algue dite « invasive » parce qu’elle n’en était pas native s’est implantée  en Méditerranée  et s’y est développée. Ceux qui savaient lire à l’époque se souviennent sûrement des articles de presse dramatiques et de la polémique qui opposa les responsables de l’Aquarium de Monaco, mis en cause dans cette affaire, et le Pr Alexandre Meinesz, spécialiste des caulerpes et chercheur/plongeur.

J’étais plongeuse à l’époque- c'est moi sur la photo- et j'ai pu me rendre compte de visu du caractère envahissant de cette algue, connue aussi pour contenir un cocktail de toxines. Serait-elle dangereuse pour l’équilibre écologique, les poissons, voire l’homme ? En tout cas, elle mettait en émoi les élus locaux, les écologistes, les pêcheurs et les plongeurs.  Des centaines de tracts avaient été parachutés sur les plages « Vous avez aimé la vache folle ? Vous allez adorer la Caulerpe ! »

algue.jpgLorsque me fût rapportée la réflexion d’un promoteur immobilier grommelant, après s’être vu refuser un permis de construire pour cause de protection du littoral : « Y aurait eu de la Caulerpe à cet endroit, je l’aurais eu, mon permis ! »  j’eus l’idée d’écrire un thriller écologique, « l’Algue fatale » opposant des mafieux de l’immobilier à une écologiste au grand cœur. Le tout sur fond d’histoire (avec le général de Gaulle dans les premières pages) et d’amour (entre la belle écologiste et l’un des héros).  Plusieurs personnages étaient inspirés par des protagonistes réels, d’autres totalement imaginaires. De même, j’avais fait des repérages sur les lieux pour être scientifiquement et géographiquement juste,  l’idée étant de mêler la fiction au réel pour troubler le lecteur se demandant : « Et si c’était vrai ? »

JLD2.jpgParallèlement, en tant que militante écologiste et plongeuse, j’avais ameuté l’association des députés plongeurs fondée par Pierre Lellouche. C’est ainsi qu’en 1999, nous organisâmes un colloque à l’Assemblée Nationale sur la prolifération de Caulerpa Taxifolia, et je participai à la rédaction d’un projet de loi sur les « espèces invasives » en compagnie de Pierre Lellouche (RPR à l’époque), Michèle Rivasi (apparentée PS) et André Aschieri (Vert) sous l’œil amusé de… Jean-Louis Debré, qui adore les polars puisqu’il en écrit lui-même.

Enfin, « L’Algue fatale » a été adaptée pour la télévision sous forme d’une mini-série en deux épisodes régulièrement rediffusée depuis 2004  sous le titre « Eaux troubles », avec, entre autres Julie Debazac,  Jean-Pierre Lorit, Geneviève Casile et Michel Duchaussoy. Adaptation très libre et assez éloignée du livre- la partie politique étant gommée au profit d’une intrigue plus romanesque- à laquelle je participai pour la partie scientifique et la caractérisation des personnages.

 

2010 étant l’année de la biodiversité, j’ai eu l’idée de contacter les protagonistes de l’époque pour savoir quelles leçons ils tiraient de la façon dont a été traitée cette affaire de caulerpe, et ce que leur inspirait la prise en charge actuelle des questions écologiques.

 Intéressant, car il est rare qu'on ait 25 ans de recul sur un problème et la possibilité d'en reparler avec les protagonistes. Alexandre Meinesz et Michèle Rivasi m’ont déjà répondu. Et leur avis montre qu'il n'est pas de manichéisme possible avec la complexité des écosystèmes: pas de bons et de méchants, pas de certitudes ni de conclusions hâtives, mais, toujours, l'importance de donner l'alerte et de rester vigilant.

Vous en saurez plus en allant sur le site www.autresmondesdiffusion.fr où vous trouverez aussi l’Algue fatale. Trente exemplaires seulement, dédicacés. Une occasion de découvrir que l’érotisme n’est pas ma seule inspiration, quoique pages 206 et 207…


plongeur.jpg

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4 juin 2010 5 04 /06 /juin /2010 11:51

manif-CPE-petit-mars-2006.jpg J’étais partie hier avec l’idée d’écrire un billet sur le Manifeste du Réseau de Résistance Alternatif dont un contact proche m’avait rappelé le passage sur la tristesse comme arme de pouvoir. Et l’idée de disserter sur l’aspect révolutionnaire du bonheur dans une société basée sur la peur et la méfiance de l’autre.

 

adresse.jpgEt brusquement, plus envie. Parce que ce manifeste- que je vous incite à lire tout de même, il est magnifique- a déjà été abondamment commenté sur le Net. Comme tout, d’ailleurs, de la recette de la tarte Tatin à la véracité des attentats contre les Twins Towers ou aux amours insolites. Rien de ce qui est humain n’échappe au Web. Rien de ce qui est inhumain non plus. Lorsqu’un homme a passé une annonce sur Internet pour trouver un partenaire qui accepterait de baiser avec lui, puis de lui couper le sexe, de le manger avec sa victime et enfin de tuer celle-ci, il reçut plusieurs réponses positives… et réalisa son macabre projet. On peut taper n’importe quelle requête, on aura une réponse. Sur 6 milliards de terriens, il existe forcément quelques internautes qui ont les mêmes préoccupations que vous.  

« Tu trouves tout sur Internet » avais-je dit à mon tonton cycliste en lui montrant comment surfer sur la toile. « Tout ? avait-il rétorqué. Mais est-ce que tout, ce n’est pas trop ? »  Parole de sage. Car cette abondance peut créer plus de vide que de vie lorsque  l’écran prend trop de place au détriment du réel.

revenge.jpgSur un blog, il y a une distance entre ce qu’on écrit et ce qu’on est. Le blog crée une alchimie particulière, entre réunion électorale- viennent lire en majorité des sympathisants heureux de partager des idées communes, plus quelques opposants venus chahuter- et le club de chouettes chics copains échangeant des « private jokes » ou compatissant avec le blogueur cafardeux les jours où celui-ci raconte son dernier chagrin d’amour ou ses tentations suicidaires. (ceci plutôt sur Facebook) Ca ressemble à de l’intimité, sauf qu’elle s’exprime entre personnes qui ne se rencontrent pas, ne s’approchent pas. Juste se lisent. Et ce lien cessera d’exister le jour où fermera le blog. Ca arrive.  Ou le jour où les lecteurs ne viendront plus. Cela arrive aussi. Faute de temps, et malgré l’envie que j’ai de découvrir mes contemporains, je ne lis régulièrement que trois ou quatre blogs, en parcours ponctuellement une dizaine, et c’est tout. Sur les 50 000 au moins rien qu’en France, sûr que je passe à côté de perles précieuses… mais après des heures d’écran professionnel, j’ai envie de rencontres charnues, même si pas charnelles.


27nov04.jpgEn un week-end de chargement de camionnette et de repas en commun j’ai plus appris de certains blogueurs qu’en les ayant lu trois ans,  plus échangé avec des lecteurs lors de la soirée bruxelloise ou en prenant un verre avec eux, plus compris certains et certaines le temps d’un massage en silence ou d’un concert partagé, épaule contre épaule. 

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Sur un blog, il y a une distance entre ce qu’on écrit et ce qu’on est. Parce que c’est un espace public. L’écriture littéraire vient de l’inconscient- je suis parfois étonnée de relire ce que j’ai écrit dans mes livres- qui ne s’ouvre que dans la solitude ou le monologue psychanalytique, pas en public. C’est pour cela que les compilations d’articles de blog font généralement de mauvais livres. Parce que l’écriture en reste consciente, prudente,  inscrite dans le présent et non dans l’espoir d’universalité intemporelle de l’écriture romanesque. J’avais d'ailleurs conseillé à un aspirant écrivain d’arrêter de présenter ses textes- plutôt réussis- sur son blog, dans l’attente des appréciations ou des critiques, et de s’enfermer pour écrire le roman dont il rêvait. Je pense qu’il l’a fait, son blog est en sommeil depuis des mois.

A quoi donc sert un blog ? A rien au niveau des idées, sur une Toile encombrée des mêmes idées, et d’autant d’idées contraires. A pas grand-chose au niveau de l’écriture si on veut un jour sortir réellement ce qui démange les tripes. C'est une vitrine, juste une vitrine, mais comme on dit "demandez à l'intérieur ce que vous ne voyez pas en vitrine."

Voilà pourquoi je n’ai pas écrit de billet hier. Et ceci n’est est pas un.


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30 mai 2010 7 30 /05 /mai /2010 17:24

Pendant trois jours, « A vous de lire » offre dans toutes les bibliothèques de France des extraits de livres dits par des comédiens. C’est aussi le moment de découvrir des textes nouveaux, et si on les aime, de laisser sur les bancs publics des livres- avec éventuellement un petit mot dedans- à l’intention d’autres amoureux des mots. Ce cross-booking est un joli jeu de piste…

Pour célébrer l’écrit, voici un extrait du CDI de Dieu, au 2/3 du livre. Un autre extrait est disponible sur www.autresmondesdiffusion.fr

 

 


couv century3 copieJe fus intrigué par une énorme masse sombre immobile qui se détachait de l’horizon. On mit le cap sur cette chose pour reconnaître, en s’approchant, LE DETESTABLE, redoutable sous- marin nucléaire manifestement en difficulté. Une foule de matelots s’affairaient sur le pont et dans le kiosque, quand, des entrailles de la machine, surgit le Chef. Dans la Marine, le Chef est facilement repérable, c’est celui qui porte la plus grosse casquette, celle avec une pizza royale rivetée dessus. La Marine a un goût très affirmé pour les rivets. Je m’adressai à lui:

- Je peux vous aider, vous avez un problème ?

-Un gros problème, on a coulé, on a fait naufrage.

- Mais vous flottez, vous êtes en surface ?

- Justement, nous les sous- mariniers, c’est l’inverse. Quand on ne peut plus aller au fond et qu’on est obligé de rester en surface, c’est un naufrage, on dit qu’on a coulé. Quand on est au fond tout va bien, on est heureux, on a le sourire, on chante et l’on danse, tout est normal. On boit même un petit coup de gnole. C’est simple non ? Et puis circulez il n’y a rien à voir, vous êtes sur un terrain militaire, circulez je vous dis, sinon je vous flotte… non, je vous coule ! On vous a demandé quelque chose ? Non, alors dégagez ! Allez faire du tourisme ! On travaille, nous… Et vous avez une femme à votre bord ? C‘est pas bon pour le moral de la troupe. Dégagez, au large ! 

Incroyable ! Alors que je me proposais gentiment de lui porter assistance... Mais pour qui il se prend le Prince des Ténèbres, depuis combien de temps il n’a plus vu le soleil ? C’est la clarté du jour qui lui fait cet effet ? Je vais te le secouer, moi, le Capitaine Nemo ! Il nous fait l’acariâtre remonté des abysses, mais qu’il y retourne dans ses profondeurs obscures ! Monsieur a sa fierté, il ne veut pas d’aide… Et en plus aussi méchant et hargneux que le ténia d’une anorexique…

Avec les militaires il faut faire gaffe, ça s’énerve pour un rien et c’est armé jusqu’aux dents. La sagesse nous fit nous éloigner de cette machine qui portait bien son nom. Je n’avais pas aimé le ton du Chef et quand je m’estimai à bonne distance, je lui fis via Gilberte une petite gratification qui ravirait l’Amirauté à son retour au port. LE DETESTABLE devint jaune vif. Yellow Submarine, yellow Submarine… J’en connais un qui va avoir une médaille, bravo pour la discrétion… Idéal pour un bâtiment de guerre.

J’eus la tentation de le faire goûter à d’autres espiègleries mais y renonçai, ne voulant gâcher ni mon temps ni mon talent avec des gens de peu d’humour. Il faut savoir garder pour les vrais connaisseurs les plus pertinentes facéties.

 

clermontEt un billet sans y passer trop de temps, un !  A présent, je vais faire un tour dans la forêt un peu humide et qui sent bon. Histoire de respirer après le suspense : après 10 ans de finales perdues, Clermont-Ferrand ou plutôt l’ASM, est champion de France de rugby, yeahhhh !!! Bien qu’habitant en région parisienne, je me fous des résultats du PSG, alors que la victoire auvergnate me met en joie. On sait qu’on est de Clermont-Ferrand quand…

 


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28 mai 2010 5 28 /05 /mai /2010 10:33
 

Dans le débat sur la retraite il y a un singulier absent, c’est le débat sur le TRAVAIL. D’abord pour dire l’absurdité de vouloir faire travailler les gens au-delà de 60 ans, quand à cet âge, un grand nombre est déjà hors circuit, licenciés, invalides, sans possibilité de retrouver un emploi. Et à l’autre bout, chez les jeunes, difficultés aussi grandes à trouver un travail stable avec cotisations sociales des employeurs, on en a déjà parlé ici.

Ensuite, pour se demander pourquoi la simple perspective de travailler un an ou deux de plus suscite autant d’effroi. C’est-à-dire pourquoi, en quelques années, tant de personnes  se sont mises à aspirer à la retraite et pourquoi le travail a perdu son attrait. 

L’attrait du travail, ce peut être un bon salaire, la reconnaissance sociale ou la passion pour un métier. Ou les trois. Si les « people » fascinent tant, ce n’est pas tant par leurs qualités intrinsèques que parce qu’ils ont un boulot plaisant, bien payé et leur apportant célébrité ou notoriété. Sans être people, il est rare que les députés, les hommes d’affaires, les professeurs d’université, les médecins spécialistes, les écrivains, les comédiens,  les chercheurs, les magistrats, etc souhaitent partir à la retraite à 60 ans.

Autrefois, dans bien des métiers moins prestigieux, la solidarité et la considération dont les salariés bénéficiaient leur faisaient aimer leur boulot, malgré la pénibilité. La détérioration des conditions de travail et de salaires, le mépris croissant pour les « salariés » a un effet bombe à retardement : celle d’une désaffection telle pour le milieu du travail que la retraite apparaît comme un havre.

Avec un travail attrayant et correctement payé, on n’a pas envie de s’arrêter tôt. On est aussi en meilleure santé : l’espérance de vie des cadres est de 8 ans supérieure à celle des ouvriers. Plus que l’espérance de vie, il y a l’espérance de vie en bonne santé, (EVBS) c’est-à-dire sans incapacité majeure ou limitation d’activité due à des ennuis de santé. En 2003, cette EVBS était de 64 ans en moyenne : 69 ans pour les hommes cadres, 59 ans pour les ouvriers. C’est différent de partir à la retraite avec la perspective de passer de bonnes années et celle de partir malade.

C’était en 2003. En 2007, l’EVBS a  baissé : elle est en moyenne de 63,1 ans pour les hommes, 64, 2 ans pour les femmes.  Un an de moins, cela ne fait plus que 58 ans pour les ouvriers. Alors qu’on cesse de s’appuyer sur l’espérance de vie qui augmente pour dire qu’il faut travailler plus longtemps. Qu’on cesse de parler de réforme qui doit être « égale pour tous ». Où est l’égalité quand la première, celle du temps de vie et de bonne santé, n’existe pas ?

Alors Dieu est-il de droite ? Oui, pour avoir fait tomber hier des trombes d’eau sur Paris, ce qui a sans doute dissuadé un certain nombre de manifestants de sortir et permis au gouvernement de parler de « faible mobilisation ». Oui, si l’on pense qu’il a  inventé le travail pour punir Eve d’avoir voulu accéder à la connaissance, faisant sien l’adage : « Qui garde la connaissance garde le pouvoir » et sous-entendu que le travail DOIT être une punition.

Non, pour avoir donné pour père adoptif à son fils un charpentier et non un analyste financier, et comme copains des apôtres pêcheurs ou artisans…. Qui ont joyeusement abandonné leur boulot pour le suivre et n’ont semble-t-il, jamais eu de problèmes pour trouver à se loger ou se nourrir.

 

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26 mai 2010 3 26 /05 /mai /2010 11:04

aleph2C’est l’histoire d’un mec au bout du rouleau. Patrick a tout perdu : boulot, femme, maison… et décide d’en finir en se jetant à l’eau. Raconté comme cela, on pressent le truc glauque, bien plombé, sur la crise et ses laissés-pour-compte et on se demande si on a bien choisi sa soirée détente.

Sauf que… sauf que lorsque la Compagnie Aleph s’empare d’un thème social, elle a l’art de le traiter avec fougue, joie de vivre, musique, danse, énergie, bref avec TALENT ! Le talent, c’est le don + le travail, et les joyeux comédiens de la troupe ont abondamment les deux qualités, j’en ai déjà parlé ici : Qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse!

aleph1Alors l’IVRESSE DES PROFONDEURS, leur dernière création, vous mettra le cœur autant en joie que IN TEMPO RUBATO, que j’avais vu 9 fois, quand j’aime je ne compte pas. Et je les aime, ces comédiens, qui savent agir dans le social (stages de théâtre pour des jeunes en difficulté, des vieux délaissés, des malades…) et s’engager politiquement à travers les subtils messages de leurs pièces, mais tout ceci dans la joie, la bonne humeur et le rêve, sans s’invectiver, sans chercher la petite bête, sans s’attaquer à ceux qui leur ressemblent au lieu de s’unir pour attaquer les vrais « méchants ».

Ma fréquentation des assoces écolos et libertaires ou la lecture d’un journal à l’idéal duquel je souscris (la Décroissance) me navrent, tant ces militants gaspillent de temps à se déchirer entre eux pour savoir qui est le plus pur, le plus dur, et qui est le traître : « Quand on va à la cantine, dit une militante, on fait super gaffe à ce qu’on met dans son plateau, parce qu’on risque de se faire lyncher si on a choisi un légume hors saison ou pas bio. Et si me maquille un tant soit peu, on me traite de pourrie de la société de consommation ! ». Pendant ce temps perdu à des attaques dérisoires, BP pourrit l’Atlantique, les travailleurs fatigués voient s’éloigner la possibilité de souffler un peu avant de mourir et les grands fraudeurs fiscaux rigolent…

La Compagnie Aleph, c’est de l’humanité + de l’énergie. Plusieurs comédiens sont d’origine chilienne. Leurs parents ont fui Pinochet et survécu grâce à une énergie et un optimisme chevillés au corps, et un amour de la fête chevillé au cœur.

L’IVRESSE DES PROFONDEURS se joue les vendredis et samedis juqu’au 3 juillet à l'espace DUENDE, 86 rue Marat à Ivry sur Seine (M° Mairie d'Ivry)

Si vous y allez de ma part vous bénéficierez du tarif réduit (10 €)

C’est un spectacle recommandé par des personnalités internationales.


Je profite de cet hymne à la joie de vivre pour vous reparler du CDI de Dieu, toujours disponible sur notre site www.autresmondesdiffusion.fr Là aussi, avec humour, inventivité et poésie, Harro Baz, le héros, nous fait rêver d’un autre monde où la mer, l’amour et la magie sont omniprésents. Si vous avez lu et aimé ce livre, merci d’en parler autour de vous. Comme disent les comédiens d’Aleph : notre meilleure pub, c’est vous ! Et si vous ne l’avez pas encore lu, il faut le faire cet été, ce livre est plein de vitamines qui font la peau dorée et l’œil tendre.

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Depuis le 31/12/2013, le site Autres Mondes n'est plus actif, mais vous pouvez toujours aller y voir   la superbe vidéo d'Himlico

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Pour être informé de la disponibilité de "Aimer plusieurs hommes"et de "Himlico et autres contes", contacter: simpere.autresmondes@gmail.com 

  "Autres désirs, autres hommes" étant épuisé en version papier, il a été réédité en ebooks regroupant les nouvelles par thèmes: Que vous aimiez le sexe entre amis (sex-potes), les aventures insolites (Belles rencontres) la transgression (Jeux et fantasmes) vous y trouverez votre compte.  En vente chez IS éditions   et sur la plupart des plate-formes de livres numériques, plus FNAC, Amazon, etc. Sexe-potes.jpg

 
 

 

 


 

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